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Moyen Orient et Monde - Syrie

L’Onu gèle les invitations aux négociations de paix

Les combats se poursuivaient hier à Deir ez-Zor, marquant la troisième journée de l'offensive de l'EI.

Les quartiers dévastés de Deir ez-Zor. Photo d’archives AFP

Les Nations unies ont annoncé hier qu'elles ne lanceraient pas les invitations pour les négociations de paix entre le gouvernement syrien et l'opposition prévues le 25 janvier, tant que les pays qui parrainent le processus de paix ne se seront pas mis d'accord sur les personnalités qui représenteront les rebelles. « À ce stade, les Nations unies émettront les invitations quand les pays qui conduisent le processus GISS (Groupe international de soutien à la Syrie) arriveront à un accord sur ceux qui, au sein de l'opposition, doivent être invités », a déclaré Farhan Haq, un des porte-parole. Parmi les pays qui font partie du GISS figurent notamment les États-Unis, la Russie, plusieurs pays européens dont la France et certains États de la région du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et l'Iran.
Quelques heures auparavant, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius s'était dit dans l'incapacité de confirmer que les négociations sur le conflit syrien, qui doivent s'ouvrir le 25 janvier à Genève, auront bien lieu, soulignant qu'il était « très difficile » pour les opposants syriens modérés de participer à des discussions alors qu'ils sont bombardés.
Du côté des diplomates, on indique qu'il est de plus en plus probable que les discussions entre le gouvernement et l'opposition syrienne seront reportées. « Il est probable qu'il y aura du retard », a-t-on dit à Reuters. Il semble que ce soit aussi le message implicite qui est sorti du point fait à huis clos par vidéoconférence pour le Conseil de sécurité par l'émissaire spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, a-t-on déclaré à Reuters de source diplomatique sous le sceau de l'anonymat.
Prié de dire si la question d'un possible report avait été abordée, l'ambassadeur d'Uruguay aux Nations unies, Elbio Rosselli, dont le pays préside le Conseil de sécurité pour le mois de janvier, a déclaré à l'issue de la réunion : « Je dirais seulement qu'il n'a pas été envisagé d'autre date aujourd'hui. »
Parallèlement, le président russe Vladimir Poutine et l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, se sont entretenus hier à Moscou sur la crise syrienne. « La Russie joue un rôle central pour la stabilité dans le monde. Nous voulons vraiment développer nos relations avec la Russie et trouver une solution aux problèmes de stabilité que rencontrent certains pays de notre région », a déclaré Tamim ben Hamad al-Thani, selon un communiqué diffusé par le Kremlin. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a pour sa part indiqué que les deux pays espéraient que les pourparlers entre le régime et l'opposition syrienne démarrent « dans le futur proche, dès ce mois-ci ».

Zone de l'EI
Sur le terrain, un tir de roquettes parti d'une zone de la Syrie tenue par le groupe État islamique (EI) a tué hier une femme et blessé une adolescente dans une école de la ville frontalière turque de Kilis. Selon le gouverneur de la province, Suleyman Tapsiz, une salve de trois engins a atteint la ville de Kilis vers 9h30 du matin (7h30 GMT). Deux sont tombés dans une zone déserte et le troisième dans la cour de récréation d'une école de la ville. Une femme, employée de service de l'école, a été tuée par l'explosion, et une écolière, sérieusement touchée, a été hospitalisée et devait être opérée.
« C'est une grande chance que les élèves se soient trouvés en classe à ce moment », a commenté M. Tapsiz devant la presse. Selon les images diffusées par les télévisions turques, la roquette a fait un petit cratère dans la cour de l'école et plusieurs fenêtres du bâtiment ont été soufflées par l'explosion. L'établissement visé a été rapidement évacué par les autorités.
Le point de départ des tirs a été localisé par l'armée turque à 20 km à l'intérieur du territoire syrien, dans une zone tenue par l'EI, selon le gouverneur. Conformément à ses règles d'engagement, l'artillerie turque a riposté en tirant 54 obus sur le point de départ des roquettes, a ajouté M. Tapsiz. L'EI occupe dans l'extrême nord du territoire syrien, le long de la frontière turque, une bande d'une centaine de km située juste à l'est de Kilis. Le secteur situé au sud de Kilis est le théâtre régulier de violents combats impliquant de nombreux groupes rebelles, dont l'EI.
Par ailleurs, les combats se poursuivaient hier à Deir ez-Zor, marquant la troisième journée de l'offensive de l'EI contre les villes d'Ayyach et de Begaïlia, situées au nord-ouest de la ville. L'EI a désormais pris le contrôle de quartiers situés dans le sud et dans l'ouest de Begaïlia, et s'est emparé du camp militaire de Saeka près de la ville d'Ayyach, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). De source proche du régime syrien, on indiquait à Reuters que l'armée syrienne avait repoussé les attaques mais que les jihadistes poursuivaient leur offensive.
L' EI a enlevé au moins 400 civils à Deir ez-Zor après y avoir tué des dizaines de personnes, selon l'OSDH. Tous de confession musulmane sunnite comme l'EI et parmi lesquels « figurent des femmes, des enfants et des membres de familles de combattants prorégime », les 400 civils ont été emmenés vers des régions aux mains de l'EI, selon l'OSDH.
Le directeur de cette ONG, Rami Abdel Rahmane, a dit craindre que l'EI « n'exécute les civils ou ne réduise les femmes à l'esclavage sexuel, comme il l'a fait plusieurs fois dans le passé ». De son côté, la France a condamné hier ces enlèvements et ces exécutions. « Ces actes témoignent à nouveau de la barbarie de l'organisation terroriste. Ils sont susceptibles de constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité dont les responsables devront rendre compte », a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal. Il a appelé à « la libération immédiate » des civils enlevés.
Selon les Nations unies, les 200 000 habitants assiégés dans Deir ez-Zor subissent de sévères pénuries de vivres et leurs conditions de vie se sont fortement dégradées. Le régime syrien a opéré des largages de denrées de base sur Deir ez-Zor, ces dernières semaines, et la Russie a dit vendredi avoir largué 22 tonnes d'aide à la partie assiégée de la ville.

(Sources : agences)

Les Nations unies ont annoncé hier qu'elles ne lanceraient pas les invitations pour les négociations de paix entre le gouvernement syrien et l'opposition prévues le 25 janvier, tant que les pays qui parrainent le processus de paix ne se seront pas mis d'accord sur les personnalités qui représenteront les rebelles. « À ce stade, les Nations unies émettront les invitations quand...

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