L'Allemagne admet refouler un peu plus de migrants vers l'Autriche

La police allemande a admis mardi une légère hausse du nombre de migrants refoulés vers l'Autriche mais assuré qu'il n'y avait pas de nouvelle directive pour renvoyer les réfugiés malgré le tour de vis de Berlin en matière d'accueil des demandeurs d'asile.

"Il est vrai que le nombre (de personnes refoulées) se situe à un niveau un peu plus élevé ces derniers jours", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police. Il a néanmoins assuré que ce nombre restait dans une fourchette habituelle comprise entre un peu moins et un peu plus de cent par jour. Le nombre de réfugiés franchissant la frontière entre l'Autriche et l'Allemagne et enregistrés par la police connaît en outre des fluctuations quotidiennes importantes.

La police autrichienne avait affirmé lundi que les autorités allemandes refoulaient un nombre croissant de migrants cherchant à gagner la Scandinavie. "Le nombre quotidien des migrants refoulés est passé de 60 en décembre à 200 depuis le début de l'année", a indiqué à l'AFP David Furtner, porte-parole de la police de Haute-Autriche (Nord). Cette province voit passer la majeure partie du flux de migrants désirant entrer en Allemagne, soit 1.000 à 2.000 personnes par jour.

La plupart des migrants refoulés par l'Allemagne le sont "parce qu'ils ne souhaitent pas demander asile dans ce pays", avait précisé M. Furtner. La majorité d'entre eux sont "des Afghans qui cherchent à gagner la Suède et le Danemark, mais aussi des Marocains et des Algériens", avait-il indiqué.

Le durcissement des conditions d'entrée posées par les autorités allemandes coïncide avec la mise en place de contrôles stricts par la Suède et le Danemark à leurs propres frontières, ainsi qu'avec des violences dans lesquelles ont été mis en cause des individus d'origine étrangère à Cologne le 31 décembre. De retour en Autriche, la quasi-totalité d'entre eux retentent une entrée en Allemagne et finissent pour la plupart par réussir à pénétrer dans ce pays par des voies détournées, avait toutefois averti la police autrichienne.

L'Allemagne, sous l'impulsion d'Angela Merkel, avait annoncé fin août qu'elle ne refoulerait plus les réfugiés syriens vers leur pays d'entrée dans l'Union européenne, la Grèce dans la plupart des cas.
L'an dernier, elle a ouvert ses portes à quelque 1,1 million de demandeurs d'asile, un record historique qui suscite un virulent débat.