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Egypte : "Fatwa" contre les commémorations de la révolte de 2011

Le ministre égyptien des Biens religieux a mis en garde ses compatriotes contre la tenue de manifestations lors du cinquième anniversaire du soulèvement contre Hosni Moubarak, le 25 janvier 2011, laissant entendre que cela contreviendrait à la loi islamique, rapporte vendredi l'agence de presse officielle Mena.

Mohamed Mokhtar Gomaa a estimé pendant une réunion avec des responsables de son ministère que la stabilité et la sécurité de l'Egypte devait être la priorité absolue.

Il s'est référé à une fatwa du grand mufti de la république, la plus haute autorité religieuse du pays, selon laquelle tout appel à la manifestation ou à l'incivilité constituerait "un crime absolu et contreviendrait à la charia (loi islamique)".

Le soulèvement de 2011, qui avait duré 18 jours et s'était achevé le 11 février par la mise à l'écart d'Hosni Moubarak par l'armée, avait fait naître l'espoir d'une ère de démocratie en Egypte.

Mais le pays a rapidement plongé dans un chaos politique, social, économique et sécuritaire qui a d'abord vu l'élection d'un président islamiste, Mohamed Morsi, puis son renversement par l'armée un an plus tard après de grandes manifestations contre son pouvoir.

Le chef de l'armée, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, s'est depuis fait élire président et réprime contre toute forme de contestation sous couvert de lutte contre les groupes islamistes.

Selon les organisations de défense des droits de l'homme, l'Egypte a dans ses prisons plus de 40.000 détenus politiques et y pratique la torture, une situation qu'elles jugent pire qu'à l'époque d'Hosni Moubarak. Les autorités égyptiennes nient ces accusations.

Une loi interdisant les manifestations et rassemblements non autorisés par le ministère de l'Intérieur a par ailleurs été adoptée par décret, en vertu de laquelle les commémorations du 25 janvier avaient été interdites l'an dernier. Les autorités leur préfèrent désormais celles du 30 juin 2013, date des manifestations contre le président Morsi.

Tout en combattant les Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi, et la branche locale de l'organisation Etat islamique, très active dans le Sinaï, le nouveau pouvoir recourt régulièrement aux discours religieux et tolère les salafistes, alliés de l'Arabie saoudite, son principal bailleur de fonds.

Le ministre égyptien des Biens religieux a mis en garde ses compatriotes contre la tenue de manifestations lors du cinquième anniversaire du soulèvement contre Hosni Moubarak, le 25 janvier 2011, laissant entendre que cela contreviendrait à la loi islamique, rapporte vendredi l'agence de presse officielle Mena.
Mohamed Mokhtar Gomaa a estimé pendant une réunion avec des responsables de son...