Durant 762 ans, le vieux port de Beyrouth avait 150 mètres de long et 100 mètres de large. Il pouvait recevoir cinq ou six galères de l'époque qui mesuraient 30 mètres de long. (...) Ce n'est qu'en 1887 qu'un firman impérial, en accordant la concession du port à une firme ottomane, permit de combler l'ancien port des Croisés et créa un second, en le gagnant sur la mer, par la construction d'une jetée de 806 mètres, qui subsiste toujours, et d'une traverse. Une passe de 150 mètres donnait accès à un bassin de 21 hectares qui formait alors le port.
Le deuxième bassin, construit en 1934, avait 19 hectares et la jetée était prolongée par un brise-lame de 450 mètres. (...) La longueur des quais atteignait 2 330 mètres, augmentant sensiblement la superficie des terrains remblayés. (...) Il faudra attendre les événements de Suez, pour que les responsables s'aperçoivent subitement qu'une marchandise venant de Londres à destination de Bagdad et transitant par le canal de Suez effectuait 5 770 km de plus que si elle passait par le port de Beyrouth.
Ainsi en 1962, il fut décidé non pas de construire immédiatement le 3e bassin, mais uniquement d'entreprendre les grands travaux d'infrastructure. (....) Le troisième bassin ne pourra être utilisé à plein rendement que lorsque les travaux complémentaires de superstructure, routes, voies ferrées, égouts, silos céréaliers, entrepôts, gare maritime, entrepôts frigorifiques, réseaux électriques (...) seront exécutés. Ce qui nous amène aux environs de 1970-1972 pour oser affirmer que ce troisième bassin existe réellement. (...) Les travaux d'infrastructure ont été achevés avec un an de retard. Ils étaient prévus pour 1966.