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Cinema- - Travelling

Les secrets révélés du dernier film de Chaplin

Trop âgé, le génie n'a jamais pu tourner « The Freak ». Mais un livre révèle tout juste les détails du scénario, un conte aux accents poétiques relatant les mésaventures d'une fille-oiseau.

Pierre Smolik pose avec les ailes en plumes de cygne, symbole du personnage de « The Freak ». Photo Fabrice Coffrini/AFP

Grâce à des archives inédites – images, dialogues, notes préparatoires, synopsis et autres textes – obtenues grâce à l'aide de la famille de Charlie Chaplin, l'auteur suisse Pierre Smolik entraîne les lecteurs dans l'aventure de ce projet qui ne s'est jamais concrétisé. C'est Victoria, la fille de Charlie Chaplin, qui aurait dû endosser le rôle principal, explique l'écrivain. « En 1967, son dernier film La Comtesse de Hong Kong n'obtient pas le succès commercial escompté » et le créateur du personnage de Charlot « s'est tout de suite plongé dans un autre film », The Freak, relève l'auteur. Chaplin écrit le synopsis en 1969, à 80 ans, dans sa demeure qui surplombe le lac Léman et où il passera les 25 dernières années de sa vie, de 1953 à 1977.
L'histoire relate les aventures d'une femme-oiseau qui chute sur le toit de la demeure d'un professeur-écrivain dans un coin perdu de Terre de Feu, en Amérique du Sud. Enlevée, elle est emmenée à Londres où elle est exhibée devant une foule et forcée d'accomplir des miracles en guérissant des malades. Un conte ou, pour d'autres, une fable, parfois comique, mais le plus souvent tragique. Pourquoi le film n'a-t-il pas été tourné? « Il était d'un âge avancé, sa femme ne voulait pas qu'il ait des problèmes de santé lors du tournage », évoque notamment l'écrivain suisse. « Mais on ne peut pas avoir de réponse catégorique », remarque Pierre Smolik, qui, originaire de la région de Vevey, a croisé plusieurs fois Chaplin dans son enfance.
Son étude de plus de 300 pages détaille l'histoire, ses remaniements successifs. Elle est assortie d'images, dont certaines sont extraites d'une séquence filmée à l'été 1974 par Oona, la femme de l'artiste, dans le jardin du Manoir de Ban, et jusqu'alors jamais rendue publique. Famille, amis et proches étaient alors réunis autour du comédien qui suggéra que l'on aille chercher les fameuses ailes que Victoria aurait dû porter. « Il voulait la voir porter les ailes, alors nous sommes descendus à la cave et avons sorti les ailes de la boîte. Des ailes très grandes, assez lourdes. Elle les a mises. Il était sur sa chaise roulante et il ne pouvait pas vraiment marcher. Mais une fois qu'il l'a vue avec les ailes, ce fut assez incroyable. Il se leva de sa chaise roulante, avança et dit : Non, non, tu ne le fais pas bien. Et il devint à nouveau un réalisateur », narre avec émotion Michael Chaplin. Victoria se prit au jeu du tournage. La séquence finale du film fut réalisée. Pour ce qui est des ailes, le public pourra sans doute bientôt les admirer au musée Chaplin qui doit ouvrir en avril prochain au Manoir de Ban.

Agnès PEDRERO/AFP

Grâce à des archives inédites – images, dialogues, notes préparatoires, synopsis et autres textes – obtenues grâce à l'aide de la famille de Charlie Chaplin, l'auteur suisse Pierre Smolik entraîne les lecteurs dans l'aventure de ce projet qui ne s'est jamais concrétisé. C'est Victoria, la fille de Charlie Chaplin, qui aurait dû endosser le rôle principal, explique l'écrivain....
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