Quatre soldats turcs blessés dans le nord de l'Irak lors d'une attaque de l'EI

Quatre soldats turcs ont été blessés lors d'une attaque conduite par le groupe Etat islamique (EI) contre un camp d'entraînement militaire situé près de Mossoul, dans le nord de l'Irak, a confirmé mercredi une source gouvernementale turque.

"Quatre soldats turcs ont été blessés lors d'une attaque contre le camp d'entraînement près de Mossoul (Bachiqa). L'attaque est partie du territoire sous contrôle de l'EI", a indiqué à l'AFP ce responsable qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.

Les blessés ont été immédiatement transportés à l'hôpital de la ville turque de Sirnak (sud-est), près de la frontière irakienne, pour y être soignés, a indiqué l'état-major turc dans un communiqué, précisant que leur vie n'était "pas en danger".
L'un des quatre soldats est grièvement blessé, ont pour leur part affirmé les chaînes d'information turques CNN Türk et NTV.

Selon CNN Türk, entre 50 et 60 obus de mortiers ont été tirés par les jihadistes lors du bombardement, qui a duré environ trois heures.
Les soldats turcs ont répliqué par des tirs d'artillerie, selon le commandement militaire.
"Cette attaque montre une fois de plus l'importance des mesures prises pour la protection de notre contingent", a-t-il insisté.

Ankara a déployé il y a deux semaines plusieurs centaines de soldats et des chars à Bachiqa, à proximité de la deuxième ville d'Irak, Mossoul, occupée depuis juin 2014 par l'EI, provoquant de vives tensions avec le gouvernement de Bagdad.
Un contingent turc y entraîne depuis plusieurs mois des troupes du gouvernement régional du Kurdistan irakien, les "peshmergas", ainsi que des volontaires irakiens désireux de combattre l'EI. Ankara affirme que les renforts dépêchés sur place ont pour mission d'assurer la protection de ses formateurs.
Le gouvernement de Bagdad a exigé à maintes reprises leur retrait et adressé la semaine dernière une lettre de protestation au Conseil de sécurité de l'Onu.

Une partie des effectifs déployés à Bachiqa se sont retirés vers le nord lundi dans le cadre d'un "glissement" du dispositif, selon l'expression du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
"Un certain nombre de troupes turques restent à ce jour positionnées en première ligne contre l'EI et nous restons déterminés à jouer un rôle actif dans la guerre contre la terrorisme", a affirmé à l'AFP le responsable gouvernemental.

Longtemps accusé par ses alliés de complaisance envers les rebelles islamistes en guerre contre le régime de Damas, le gouvernement islamo-conservateur turc a rejoint l'été dernier la coalition antijahidiste et mené depuis des frappes contre les positions des combattants de l'EI en Syrie.