L'Onu appelle à aider particulièrement les femmes et adolescentes dans un "monde en crise"

Le Fonds pour la population de l'Onu (UNFPA) s'est inquiété jeudi de la santé de millions de femmes et d'adolescentes dans un "monde en crise" où conflits et catastrophes naturelles se multiplient et affectent en 2015 plus d'un milliard de personnes.

"Le chaos et la destruction provoqués par la multiplication des crises, des guerres et des catastrophes naturelles frappent de plein fouet les femmes et les adolescentes", regrette l'UNFPA dans son rapport présenté jeudi à Londres, insistant sur la nécessité de répondre "aux besoins des femmes et adolescentes en matière de planification familiale, de soins de santé reproductive et d'aide à l'accouchement".
Guerres, épidémies -celle d'Ebola notamment-, tremblements de terre, inondations, tempêtes, extrême pauvreté... Dans ce "monde en crise", 100 millions de personnes ne peuvent pas faire face seules et doivent recevoir de l'aide humanitaire pour affronter ces drames, peut-on lire dans le rapport.

Parmi ces 100 millions, un record depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, 60 millions sont des déplacés et 26 millions sont des femmes et des adolescentes dont les besoins en matière de soins et d'hygiène, notamment liés à la grossesse, sont négligés, souligne le rapport.
"Les situations de conflit, de déplacement et de catastrophe naturelle engendrent 53% des décès d'enfants de moins de cinq ans, trois décès maternels évitables sur cinq et 45% des décès de nouveau-nés", souligne le rapport. "Chaque jour, 507 femmes et adolescentes meurent de complications liées à leur grossesse ou à leur accouchement dans des situations d'urgence ou dans des États fragiles", a souligné jeudi à Londres Babatunde Osotimehin, le secrétaire général adjoint des Nations Unies et directeur exécutif de l'UNFPA.

Mais la situation n'est pas inéluctable, a-t-il dit à l'AFP, prenant en exemple le travail effectué au camp de réfugiés syriens de Zaatari en Jordanie où en une journée, 5.000 bébés sont nés sans qu'aucun enfant ou mère ne décède.
"Nous avons besoin de fonds pour continuer" le travail. "Notre expérience nous a montré que les fonds qui vont aux femmes et aux adolescentes sont beaucoup trop faibles par rapport aux besoins", a-t-il fait valoir.
"Dans les crises humanitaires, les gens ont tendance à se concentrer sur l'approvisionnement en eau, sur les abris, la nourriture et la sécurité mais quand il s'agit des besoins des femmes, des femmes enceintes et de leur sécurité, de leur protection face aux violences sexuelles, les gens ne sont pas du tout intéressés", a-t-il ajouté.