Rechercher
Rechercher

Technologies - Espace

Il y a 50 ans, la France lançait son premier satellite... Astérix

Il s'appelait Astérix. Le 26 novembre 1965, une fusée Diamant plaçait en orbite ce petit satellite, permettant à la France de Charles de Gaulle de devenir la troisième puissance spatiale au monde et à l'Europe de rentrer par la suite dans le jeu.

Le lancement du satellite Astérix en 1965, porté par la fusée Diamant A.

Depuis, la fusée européenne Ariane, soutenue avec vigueur par la France, a pris la suite. Elle a lancé plusieurs centaines de satellites depuis 1979 et peut se targuer d'une part de marché d'environ 50% pour les vols commerciaux.
Mais rien n'est acquis. Face à une concurrence féroce, notamment de l'américain SpaceX, l'Europe spatiale a décidé il y a un an de construire Ariane 6, une nouvelle fusée plus compétitive que l'actuelle Ariane 5 qui enchaîne les succès. Premier vol prévu en 2020.
Son «ancêtre», la fusée Diamant avec ses trois étages, est une héroïne des années 60. C'est elle qui a permis à la France de devenir la troisième puissance spatiale derrière l'URSS et les États-Unis en lançant Astérix depuis la base de Hammaguir au Sahara. Ce satellite de 42 kilos avait la forme d'un petit tonnelet blanc rayé de bandes noires.
Huit ans plus tôt, en 1957 et en pleine guerre froide, l'URSS avait lancé le premier satellite artificiel, Spoutnik 1, marquant le début de la conquête spatiale. Quelques mois plus tard, les États-Unis parvenaient à mettre sur orbite leur premier satellite.
«À l'époque, tout le monde pensait qu'il n'y avait que les deux grands qui pouvaient lancer des satellites», raconte à l'AFP Jacques Blamont, qui a été le premier directeur scientifique du CNES (Centre national d'études spatiales) créé en 1962. «On pensait qu'on n'était pas compétents. Et puis c'était cher et certains pensaient que cela ne servait à rien», raconte l'astrophysicien de 89 ans.
Le retour au pouvoir du général De Gaulle en mai 1958 et l'avènement de la Ve République rebattent les cartes. Pour le président français, la force de frappe est une priorité. Après des années de recherche, la France a fait exploser sa première bombe atomique en 1960, mais «il lui fallait aussi une fusée balistique capable de tirer si besoin sur Moscou, à 3 000 km de Paris», explique M. Blamont.

Pas de bip-bip
Financée par le ministère de la Défense, la Société pour l'étude et la réalisation d'engins balistiques (Sereb) est créée en 1959. Sa tâche est de concevoir une fusée pour lancer des missiles. Mais les dirigeants de la Sereb ont l'idée de fabriquer un lanceur également apte à mettre en orbite des satellites. «Une décision capitale pour l'avenir de l'espace européen», selon M. Blamont.
La proposition de la Sereb est présentée à De Gaulle. «Extrêmement intéressé à l'idée d'avoir un lancement de satellite peu coûteux mais qui permettrait de montrer que la France maîtrisait les fusées», il donne son feu vert. Le programme Diamant est lancé en 1961.
Quatre ans plus tard, le 26 novembre 1965, la fusée Diamant A, haute de près de 19 mètres et pesant 19 tonnes, est sur la rampe de lancement de Hammaguir au Sahara.
«Le tir se passe bien», se souvient M. Blamont. La fusée met Astérix en orbite. «C'est une importante réussite dont notre pays tout entier ressent la joie et la fierté», déclare le général De Gaulle.
Toutefois, Astérix reste muet et n'émet pas le bip-bip caractéristique: en s'éjectant, la coiffe de la fusée a arraché les antennes du satellite. Ce sont des radars et des calculs qui permettent d'établir qu'Astérix est bien en orbite.
Le CNES, devenu le pilote de la politique spatiale française, poursuivra le programme jusqu'en 1975. Au total, douze fusées Diamant ont été lancées (trois échecs) d'abord depuis le Sahara puis à partir de la base de Kourou en Guyane française.

(Source : AFP)

Depuis, la fusée européenne Ariane, soutenue avec vigueur par la France, a pris la suite. Elle a lancé plusieurs centaines de satellites depuis 1979 et peut se targuer d'une part de marché d'environ 50% pour les vols commerciaux.Mais rien n'est acquis. Face à une concurrence féroce, notamment de l'américain SpaceX, l'Europe spatiale a décidé il y a un an de construire Ariane 6, une...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut