Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde

Heurts entre police et anti-Cop21, et chaînes humaines pacifiques

Hier, lors des clashs entre police et anti-COP21. Éric Gaillard/Reuters

Des bougies déposées en mémoire des victimes des attentats en France jetées sur la police par des manifestants anti-Cop21 : le centre de Paris a viré hier du recueillement observé à la suite des attentats du 13 novembre à des heurts à la veille de la conférence internationale sur le climat.
La police a eu recours au gaz lacrymogène pour contenir plusieurs centaines de manifestants opposés à la Cop21 qui accueille aujourd'hui près de 150 dirigeants étrangers. Les policiers ont procédé à 208 interpellations, dont 174 se sont soldées par des gardes à vue.
Lors des heurts survenus place de la République, devenue un lieu de mémorial pour les victimes des attentats commis en janvier et novembre, certains manifestants ont lancé des chaussures et des bougies, pris à même le sol, sur les forces de l'ordre.
« C'est une profanation, c'est indécent », ont dénoncé certains passants. « Cette statue » qui trône au milieu de la place et dont le pied est submergé de fleurs, de bougies et d'inscriptions, « c'est la tombe des victimes des attentats », s'étrangle Bertrand Boulet, membre d'une association qui entretient les lieux depuis les premiers attentats de janvier.
Le président François Hollande a fustigé l'action « scandaleuse » d'« éléments perturbateurs qui n'ont rien à voir avec les défenseurs de l'environnement ».

Rassemblements en principe interdits
Des chaussures, parmi lesquelles figuraient des dons du pape François ou du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, avaient été disposées sur cette même place dans la matinée par des ONG. Elles voulaient symboliser ainsi la grande marche initialement prévue à Paris à l'instar d'autres manifestations similaires dans le monde, mais interdite en raison de l'état d'urgence instauré après les attentats du 13 novembre.
« Ce sont des petits groupes violents qui s'en sont pris aux forces de l'ordre avec des projectiles » comme des « bougies, voire une boule de pétanque », a précisé la police. Ils s'étaient rassemblés à l'appel de groupuscules se disant « Anti-Cop21 ». « État d'urgence, État policier. On ne nous enlèvera pas le droit de manifester », clamaient certains.
En quasi-état de siège, la capitale s'était distinguée jusque-là par le recueillement, la tristesse et la solennité après la deuxième série d'attentats ayant frappé Paris en dix mois. Conséquence de l'état d'urgence, les rassemblements sont interdits dans tout le pays à l'exception de la place de la République pour permettre des hommages aux victimes.

Déguisés en ange ou en pingouin
Dans la matinée, pour contourner cette interdiction de rassemblement, des milliers de personnes – plus de 10 000 selon les organisateurs, 4 500 selon la police – avaient formé dans le calme une longue chaîne humaine entre la place de la République et celle plus à l'est de la nation.
Elles entendaient dénoncer « l'état d'urgence climatique » à la veille de la réunion internationale qui se tient sous haute sécurité au Bourget, au nord de Paris.
« Même pas peur, ni des terroristes ni des multinationales », clame une pancarte accrochée au cou d'une femme. Pour Léo, étudiant en philosophie, 21 ans, « cette chaîne humaine, c'est un contre-pouvoir citoyen à la conférence officielle qui sera contre-productive, car elle est faite avec des industriels dont les intérêts sont contraires à l'écologie ».
Les participants – certains déguisés en ange ou en pingouin – sont venus du monde entier – Belges, Américains ou encore Allemands, entre autres. « Changeons le système, pas le climat », « ils exploitent, ils polluent, ils profitent ! L'urgence est sociale et climatique », affirment leurs pancartes.

Andrea GRAELLS TEMPEL, Jessica LOPEZ ESCURE et Guy JACKSON/AFP

Des bougies déposées en mémoire des victimes des attentats en France jetées sur la police par des manifestants anti-Cop21 : le centre de Paris a viré hier du recueillement observé à la suite des attentats du 13 novembre à des heurts à la veille de la conférence internationale sur le climat.La police a eu recours au gaz lacrymogène pour contenir plusieurs centaines de manifestants...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut