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Liban - Hommage

Le Collège Notre-Dame de Jamhour inaugure un mémorial dédié à ses martyrs

Soixante-dix noms sur une muraille d'acier perpétueront la mémoire des membres du collège tués pendant la guerre civile.

La nuit, les noms des 70 martyrs de N-D de Jamhour sont illuminés sur la muraille en fonte.

Le bruit des armes s'est tu depuis longtemps, les plaies se sont lentement refermées, non sans laisser de profondes cicatrices. Alors vient le temps de la mémoire, de l'hommage et de la reconnaissance. À l'occasion de la fête de l'Indépendance, l'Amicale des anciens du Collège Notre-Dame de Jamhour a organisé en l'église du collège une messe solennelle, suivie d'une émouvante cérémonie inaugurale du « Mémorial des martyrs de la guerre ».
Plus de 1 000 personnes y ont pris part, notamment l'ancien président Amine Gemayel, le député Nadim Gemayel, l'ancien ministre Michel Eddé, l'ex-députée Nouhad Souhaid, ainsi qu'un grand nombre de personnalités politiques et religieuses.


Fruit de l'initiative des anciens du collège qui ont financé le site, d'un long processus de solidarité remarquable qui a suivi une promesse faite à des camarades de banc, tombés sous les balles de la haine, le monument de dix-huit mètres de long est une muraille d'acier forte, qui vieillit mais qui ne se dégrade pas. Soixante-dix noms y sont gravés, témoins de jeunesses brisées et de familles meurtries et, surtout, d'une volonté de perpétuer la mémoire des martyrs du collège (pères jésuites, élèves, dont des secouristes de la Croix-Rouge libanaise, éducateurs, employés) morts pour que vive la patrie.


Autour du mémorial, les familles se recueillent. Une minute de silence est observée, précédée par le lever des couleurs et le retentissement bouleversant de la sonnerie aux morts. La lecture des noms des martyrs est l'un des temps forts de la cérémonie, marquée par l'émotion et la ferveur. Prenant la parole, Nagy el-Khoury, secrétaire général de l'Amicale des anciens de Jamhour, rappelle « l'importance d'immortaliser la mémoire de nos martyrs, 40 ans après le déclenchement de la guerre, pour qu'on n'oublie jamais où peut mener la violence, pour que nos jeunes méditent sur le sens du sacrifice et sur l'absurdité des guerres, pour se rappeler qu'il nous faut, à tout prix, construire la paix ensemble, se serrer les coudes au sein de la famille libanaise, consolider notre solidarité pour entamer un travail de mémoire nécessaire à notre reconstruction et engager un processus de réconciliation avec soi et avec l'autre ».


Une messe solennelle ponctuée de chants de paix est célébrée par le recteur du collège, père Charbel Batour, et par l'ancien recteur Bruno Sion, initiateur du projet. Dans son homélie, ce dernier met l'accent sur l'objectif du monument. Il est nécessaire de « préserver les noms des martyrs de l'oubli et d'ouvrir notre espérance sur leur présence en paix près de Dieu qui les accueille dans son amour », dit-il, avant de relever que « l'Évangile place l'épitaphe dans son contexte : la parabole de la vigne et des sarments. Ils demeurent dans le Christ, ceux qui comme lui ont donné leur vie pour leurs amis... » Procédant par la suite à la bénédiction du mémorial, le père Sion exprime le souhait « pour tous ceux qui viendront s'y recueillir d'obtenir de Jésus-Christ la grâce du souvenir, de la reconnaissance et de l'espérance ».

 

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