Barrage de Janné : la polémique se poursuit

L'affaire du barrage de Janné continue de susciter des remous. Le député Mohammad Kabbani a répondu le week-end dernier aux propos du membre du bloc du Changement et de la Réforme, Simon Abiramia, qui avait menacé de couper l'eau à Beyrouth si le projet du barrage n'était pas approuvé. « Nous avons été surpris d'apprendre qu'un de nos députés menace de couper l'eau dans la capitale de son propre pays. Ceci nous a rappelé l'embargo auquel l'ennemi israélien avait soumis Beyrouth en 1982 et au cours duquel il avait coupé l'eau. Beyrouth ne s'est pas soumise ce jour-là et n'a pas eu soif face au blocus d'Ariel Sharon. Aujourd'hui, Beyrouth ne se soumettra ni n'aura soif à cause des menaces de ce député », a-t-il indiqué.
M. Abiramia a rétorqué que ce sont les projets de développement dans le Mont-Liban (Nord), dont celui du barrage de Janné, qui sont soumis à un embargo depuis 1992. Il a par ailleurs considéré que M. Kabbani était le « chef d'orchestre qui dirige cette campagne médiatique dont le but est d'empêcher les villages de la région de Jbeil d'accéder à l'eau potable ». « Il est vrai que ce projet aura quelques répercussions sur l'environnement, comme tout projet de construction. Mais nous essayons autant que possible de réduire cet impact dans le but de lancer un projet de développement », a-t-il expliqué lors d'un entretien accordé samedi à la radio Sawt el-Mada. « Il est inacceptable d'avoir un tel esprit vindicatif concernant les projets de développement dans les régions chrétiennes », a ajouté M. Abiramia.
Il a également accusé le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, d'entraver la mise en œuvre de ce projet. Le député de Jbeil a par ailleurs réaffirmé qu'une escalade aura bien lieu pendant une semaine afin de relancer les travaux relatifs au barrage de Janné.