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Culture - Chanson

« Fairouz-Barbara : comme un dialogue entre copines »

La Tunisienne Dorsaf Hamdani interprète les deux icônes de la chanson, ce soir au MusicHall*, au profit de l'Association Skoun.

Dorsaf Hamdani : « Nous plaçons l’amour au-delà de tout, contre ceux qui veulent tuer, qui n’ont aucun sens de la beauté ni de l’amour. »

Première question, évidente mais incontournable: pourquoi Barbara, pourquoi Fairouz? Choix personnel, artistique, symbolique ?
Au début, c'était une proposition de l'Institut français de Tunis de faire un concert réunissant les deux cultures française et arabo-orientale. Avec un choix de personnes qui devaient représenter ces deux cultures. J'adore Fairouz! Côté français, c'était Édith Piaf au début, puis le choix s'est vite porté sur Barbara. Les ressemblances sont frappantes... Le projet a été monté avec Accords croisés, ma maison de production. S'en sont suivis une grande tournée et un album.

Barbara/Fairouz. Pas un duel, dites-vous. Est-ce un duo imaginé ou un face-à-face ?
Je dirais un dialogue, une conversation entre copines qui viennent de se connaître, qui ont des choses à se dire, à se raconter. Un dialogue où deux icônes se parlent, communiquent... à travers ma voix. Avec les musiciens, chapeautés par l'extraordinaire Daniel Mille, elles communiquent, même virtuellement. On les sent, on vibre avec elles. C'est une fusion. Les deux répertoires se marient à travers cette musique. Deux langues, deux musiques, mais un même esprit. J'ai connu Fairouz il y a longtemps, il y a cette identification avec sa voix céleste. Il existe un lien entre la manière de chanter de Barbara et de Fairouz.

Trouvez-vous des similarités entre ces deux artistes? Des différences?
Des différences, oui sûrement. La langue, la culture, l'interprétation, la manière de chacune. Chanter, c'est insuffler une émotion particulière. L'interprétation n'est pas que technique, c'est une envie de chanter avec une émotion qui se dégage, c'est une âme qui communique. Et ces deux femmes dégagent la même énergie, elles se parlent. Dans leurs photos en noir et blanc, elles sont identiques dans leur façon d'être: chic, sobres, dures. Elles dégagent une même sensibilité et une même beauté dans ce paradoxe.

Comment abordez-vous l'interprétation des chansons immortelles de deux icônes de la chanson ?
Avec beaucoup de modestie, d'humilité et de simplicité. Je me suis dit: j'ai du boulot et j'ai retroussé mes manches. Je me suis réappropriée l'interprétation de chacune. Barbara dans sa souffrance de femme. Fairouz, plus poétique. Après, c'est le message qui va dans un même sens, celui d'une souffrance personnelle.
J'ai abordé avec les yeux d'une petite fille qui découvre, avec beaucoup d'amour et de sincérité. Bien sûr, il y avait la formation académique, l'aspect technique, le travail en laboratoire avec l'équipe, les répétitions, les décisions, pour trouver les meilleurs ingrédients avec le merveilleux Daniel Mille pour une belle composition.

Un message à transmettre à Beyrouth et à Paris, deux villes si magnifiquement chantées par Fairouz et Barbara, et unies aujourd'hui par la tragédie ?
Un message d'amour. Nous plaçons l'amour au-delà de tout, contre ceux qui veulent tuer, qui n'ont aucun sens de la beauté, ni de l'amour. L'art et la culture doivent faire face à cette haine.
Tout le monde est uni, uni dans la douleur, et il y a beaucoup d'amour qui nous réunit. Mon fils qui a 10 ans m'a posé une question: «On peut mourir ici, y a-t-il un danger?» Les enfants grandissent subitement, réfléchissent, mûrissent autrement. Il ne faut pas céder à la panique car, oui, on peut mourir partout. Nous n'avons pas le choix, il faut continuer, bouger. À Paris, tout le monde récupère et revit, sort sur les terrasses, rejoue des spectacles. Dans le chaos, on renaît.

Propos recueillis par M.G.H.

MusicHall Waterfront, 20h, billets en vente au Virgin Ticketing, Tél. : 01/999666.

Première question, évidente mais incontournable: pourquoi Barbara, pourquoi Fairouz? Choix personnel, artistique, symbolique ?Au début, c'était une proposition de l'Institut français de Tunis de faire un concert réunissant les deux cultures française et arabo-orientale. Avec un choix de personnes qui devaient représenter ces deux cultures. J'adore Fairouz! Côté français,...

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