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Culture - Scène

Dans l’intimité, délirante, de la création

Dans « Las ideas » (Les idées), performance aussi hilarante qu'éclairante, le metteur en scène, réalisateur et acteur argentin Federico León dévoile les dessous du processus de création.

« Las ideas », ou comment une partie de ping-pong fait rebondir les idées les plus folles.

Des idées, la septième édition du Home Work d'Ashkal Alwan* en brasse à profusion à travers sa programmation diverse et variée de lectures, conférences, expositions, projections, spectacles... Au point d'atteindre la mise en abyme dans une performance vidéo-scénique, de (et avec) Federico León. Ce dernier dévoile l'éclosion des idées et leur processus de concrétisation dans Las ideas (Les idées), un spectacle qui fait pénétrer le public dans l'intimité du travail de création. Soit, carrément, dans la vie et l'univers mental d'un artiste en recherche d'inspiration. Et cela au moyen d'un vrai faux « Work in Progress », à travers lequel il expose aux spectateurs les expériences et pensées délirantes qui émaillent, inéluctablement semble-t-il, l'élaboration d'une œuvre.

Autocritique sur mode cocasse
Interprétant (sur les planches d'al-Madina) son propre personnage de réalisateur, Federico León dépeint donc, sur le mode cocasse et hilarant, les affres et les délires de la création. Notamment cet enchevêtrement d'idées abstraites et d'événements du quotidien dans lequel se débat l'artiste. Car si la vraie vie fait souvent irruption dans son travail, ses expériences artistiques déteignent aussi sur son vécu. Et tout cela ricoche dans sa tête comme une partie de ping-pong. Un jeu auquel s'adonnent d'ailleurs le réalisateur et son assistant (rôle tenu par Julian Tello) entre deux séances de trituration de méninges. Les idées les plus folles naissent, grandissent, s'échangent entre les deux hommes comme une balle qui rebondit avant que l'une d'elles soit retenue. Cette métaphore du jeu et de la créativité est d'ailleurs largement utilisée dans la scénographie de ce spectacle construit autour d'une table de travail se déclinant aussi en table de ping-pong et en écran de projection. Une performance de comédiens (hispanophones mais aux propos instantanément traduits sur prompteur en arabe et anglais) qui campent magistralement « l'indolence fertile ». Entre divagations philosophiques dans les volutes d'un joint (dont l'odeur se répandra d'ailleurs véritablement dans la salle !), navigations hasardeuses sur Internet, et tentatives d'assemblage d'images absurdes et de sonorités inintelligibles... Une performance qui, sous le comique dont elle est enrobée, cache une intelligente autocritique sous-tendue d'effets spéciaux et d'un travail vidéo d'une belle sophistication.
Une patte filmique qui semble être la marque de fabrique de Federico León, considéré comme l'une des figures de proue de la scène argentine d'avant-garde.

*Forum des pratiques culturelles organisé annuellement à Beyrouth par l'Association libanaise pour les arts plastiques.

Carte de visite
Federico León est né à Buenos Aires en 1975. Il est auteur, metteur en scène, cinéaste et acteur. Il a à son actif plusieurs pièces de théâtre, jouées sur les planches et dans les festivals à l'étranger : Berlin, Bruxelles, Madrid, Paris, Copenhague...
Son premier film, écrit et réalisé en 2001, Todo juntos, dans lequel il interprète également un rôle, a été sélectionné dans de nombreux festivals internationaux dont ceux de Locarno, Londres, La Havane et Buenos Aires.
Il a remporté plusieurs prix, dont le premier prix d'écriture dramatique de l'Institut national de théâtre argentin et le premier prix national d'écriture dramatique du gouvernement argentin.

Des idées, la septième édition du Home Work d'Ashkal Alwan* en brasse à profusion à travers sa programmation diverse et variée de lectures, conférences, expositions, projections, spectacles... Au point d'atteindre la mise en abyme dans une performance vidéo-scénique, de (et avec) Federico León. Ce dernier dévoile l'éclosion des idées et leur processus de concrétisation...

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