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Moyen Orient et Monde - Syrie

Des jihadistes s’emparent d’une localité-clé sur la route Alep-Hama, un sérieux revers pour le régime

Moscou modifie sa rhétorique consistant à discréditer l'ASL.

L'armée syrienne a perdu hier au profit de jihadistes l'unique localité qu'elle tenait sur l'un des principaux axes routiers du pays, un sérieux revers qui illustre la difficulté du régime à tenir ses positions malgré l'appui aérien russe.
Après une « violente offensive » dans le centre syrien, le groupe jihadiste Jund al-Aqsa s'est emparé de Morek, l'unique localité aux mains de l'armée sur l'autoroute-clé entre Alep et Hama. Morek a changé plusieurs fois de mains en plus de quatre ans de conflit et les forces gouvernementales l'avaient reconquise en octobre 2014.
Selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, les combats se poursuivent dans le secteur de Morek, et des « dizaines » de soldats du régime ont été tués ou blessés. Jund al-Aqsa a crié victoire sur son compte Twitter, mais une source militaire syrienne en a relativisé l'ampleur. « Des hommes armés sont entrés dans Morek, mais ils ne s'en sont pas emparés, et des combats violents se poursuivent. Les aviations syrienne et russe sont en train de s'en occuper », a-t-elle dit à l'AFP.

 

« Faiblesse » de l'armée
La perte de Morek survient au lendemain de la reprise par le régime d'une route alternative reliant à travers le désert Homs à Alep et qui était tombée partiellement aux mains de l'EI durant deux semaines.
Le 7 octobre, les forces syriennes, aidées par le Hezbollah, des combattants iraniens et afghans, avaient lancé une offensive, avec une couverture aérienne russe, pour reprendre l'autoroute internationale Homs-Hama-Alep aux mains de la rébellion. Ils font cependant face à une forte résistance, particulièrement dans la région de Hama. « Au lieu de gagner du terrain, le régime en a perdu », a dit M. Abdel Rahmane.
Pour Jeff White, expert militaire auprès du Washington Institute, cette défaite « montre la faiblesse d'une proportion importante de l'armée dans les opérations offensives mais aussi défensives ». « Bien que les Russes aient fourni une puissance de feu importante pour l'offensive de Hama, elle n'a récolté qu'un succès modeste, si ce n'est aucun. La puissance de feu russe n'a pas porté ses fruits », selon lui. Quant aux insurgés, dit-il, « cette victoire leur permet de renforcer leurs positions dans le nord de Hama et montre qu'en dépit de l'intervention russe, les rebelles sont encore capables de mener une offensive et de prendre des positions que le régime entendait garder ».
Alliée indéfectible du régime de Bachar el-Assad, la Russie, par la voix de son commandant des forces aériennes Viktor Bondarev, a annoncé le déploiement en Syrie de systèmes de missiles antiaériens pour protéger ses hommes. Déjà en septembre, le commandant des forces de l'Otan en Europe, Philip Breedlove, s'était inquiété d'un tel déploiement inutile contre l'EI qui est destiné selon lui à créer une « bulle de protection » au profit de M. Assad.
Ailleurs dans le pays en guerre, au moins 22 civils ainsi que des jihadistes du groupe État islamique (EI) ont péri dans des frappes contre des positions de cette organisation à Boukamal (Est), à la frontière avec l'Irak, a indiqué l'OSDH sans préciser la nationalité des avions.
L'aviation russe a annoncé par ailleurs avoir lancé des frappes près de la ville syrienne de Palmyre, un des fief des jihadistes de l'EI, pour la seconde fois cette semaine, précisant que les cibles visées étaient éloignées des sites historiques.


En deux jours, les pilotes russes ont frappé 263 cibles, a ajouté le ministère de la Défense, notant qu'ils ont notamment visé un stock de munitions près de Maarret al-Nooman dans la province d'Idleb appartenant au Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda. Cette base avait reçu une cargaison de roquettes antichars quelques jours auparavant, selon la même source.
Des frappes ont également été menées autour de l'aéroport Neirab d'Alep, près de Raqqa dans le nord du pays, dans les montagnes de la province de Damas, et sur un camp d'entraînement près d'al-Mussahan dans la province de Deir ez-Zor (Est).
Sur le plan diplomatique, Moscou a modifié récemment sa rhétorique consistant à discréditer l'Armée syrienne libre (ASL) soutenue par l'Occident, allant jusqu'à annoncer être prête à lui apporter une couverture aérienne dans sa lutte contre l'organisation État islamique, aide que les rebelles ont fermement rejetée. Hier, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a démenti que la Russie ait qualifié tous les groupes rebelles de « terroristes ». « Nous n'avons jamais dit que tous ceux qui participent d'une façon ou d'une autre au conflit syrien sont des terroristes. Nous le disons clairement : il y a des extrémistes et des terroristes, et il y a l'opposition syrienne », a-t-elle affirmé.

L'armée syrienne a perdu hier au profit de jihadistes l'unique localité qu'elle tenait sur l'un des principaux axes routiers du pays, un sérieux revers qui illustre la difficulté du régime à tenir ses positions malgré l'appui aérien russe.Après une « violente offensive » dans le centre syrien, le groupe jihadiste Jund al-Aqsa s'est emparé de Morek, l'unique localité aux mains de...
commentaires (1)

Il aura d'autres défaite et d'autres victoires Heureusement ce ne sont pas les tranchées de Verdun mais bien Verdun au grand air (avec moutarde ou sans moutarde) Et j'avance... et je recule... Je tue des civils .... L'horreur au maximum

FAKHOURI

23 h 22, le 06 novembre 2015

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Commentaires (1)

  • Il aura d'autres défaite et d'autres victoires Heureusement ce ne sont pas les tranchées de Verdun mais bien Verdun au grand air (avec moutarde ou sans moutarde) Et j'avance... et je recule... Je tue des civils .... L'horreur au maximum

    FAKHOURI

    23 h 22, le 06 novembre 2015

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