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Liban - Place de l’Étoile

Berry convoque à une séance législative, mais le spectre de l’illégitimité rôde déjà...

Nabih Berry, recevant hier les députés au cours des audiences du mercredi. Photo Ani

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a convoqué hier le Parlement à une séance législative les 12 et 13 novembre. Les deux séances seront réservées à la discussion et l'approbation des projets et propositions de lois inscrites à l'ordre du jour du Parlement.

« La reprise de l'action législative est devenue plus qu'urgente pour le pays », a estimé M. Berry devant les députés qu'il a reçus hier dans le cadre de ses audiences du mercredi à Aïn el-Tiné.
M. Berry s'exprimait devant les députés Walid Succariyé, Estephan Doueihy, Ali Bazzi, Hani Kobeissi, Alaëddine Terro, Marwan Farès, Ayoub Hmayed, Yassine Jaber, Michel Moussa, Kassem Hachem, Walid Khoury, Nawwar Sahili, Ali Fayad et Ali Khreiss.
« La situation ne peut pas rester telle quelle, à l'ombre des craintes financières, économiques et sociales qui grandissent de jour en jour », a-t-il indiqué. « Il est temps de se consacrer tous ensemble à l'intérêt du pays et d'assumer nos responsabilités », a ajouté M. Berry, précisant que « la politique du consensus signifie d'abord la nécessité de préserver la patrie et les citoyens, pas d'augmenter le blocage et l'effondrement », a-t-il noté.
Concernant le dossier des déchets, M. Berry a estimé que « l'affaire est devenue ridicule dans le vrai sens du terme » et qu'elle « ne saurait rester l'otage des tiraillements entre les régions et les communautés ».

Beaucoup d'incertitudes
Même les hôtes du président de la Chambre ont été surpris hier par sa convocation. Il s'agit en effet de la première fois que M. Berry outrepasse le principe consensuel. Le parti Kataëb a d'ores et déjà pris position en faveur du boycott, les Forces libanaises (FL) et le Courant patriotique libre (CPL) ont réaffirmé qu'ils observeraient la même attitude si la loi électorale n'est pas à l'ordre du jour.
M. Berry aurait parié sur la participation du CPL, de députés chrétiens indépendants et membres d'autres blocs à dominance non chrétienne avant d'adresser sa convocation. Selon des sources interrogées par L'Orient-Le Jour, il aurait attendu les résultats de contacts entrepris par le député Georges Adwan en vue d'une entente sur une formule agréée par tous concernant la loi électorale avant de placer ce dossier à l'ordre du jour – mais sans résultats. Ces sources estiment ne pas s'attendre à un accord sur la loi électorale à l'heure de la polarisation extrême que connaît actuellement le pays. Cela serait plus difficile que d'élire un président de la République, soulignent-elles.
Des sources du CPL et des FL assurent qu'il n'existe aucun marché obscur et occulte entre le courant aouniste et M. Berry, et que le CPL n'ira pas aux séances sans les FL. En attendant les concertations que les députés Georges Adwan et Ibrahim Kanaan devraient mener avec le président de la Chambre et son conseiller, le ministre Ali Hassan Khalil, aussi bien FL que CPL ne prendront pas de position tranchée.
De son côté, le courant du Futur aurait informé les FL et le président de la Chambre de son refus de toute séance sans les composantes chrétiennes. Des sources proches du Futur font ainsi savoir que leurs députés se retireront d'une séance si elle est illégitime en l'absence d'une participation chrétienne. Le courant du Futur est également embarrassé par le caractère discrétionnaire avec lequel Nabih Berry décide de ce qui est consensuel et de ce qui ne l'est pas.
Les sources haririennes ajoutent que la position du vice-président de la Chambre, Farid Makari, favorable aux séances, n'exprime pas la position du bloc du Futur, puisqu'il n'est pas membre du courant. C'est la position du député Ahmad Fatfat, hostile à toute participation sans les composantes chrétiennes, qui représenterait le Futur.
Tout reste donc possible, même le report de la session, ou encore l'ajout de la loi électorale à l'ordre du jour. Un ajout de pure forme seulement, puisqu'il sera tout bonnement impossible de procéder à un vote sur la question, aucun des projets ne disposant de la majorité absolue. Une dernière possibilité existe, enfin : M. Berry pourrait constater l'illégitimité de la séance en l'absence des composantes chrétiennes et la lever de facto.

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a convoqué hier le Parlement à une séance législative les 12 et 13 novembre. Les deux séances seront réservées à la discussion et l'approbation des projets et propositions de lois inscrites à l'ordre du jour du Parlement.
« La reprise de l'action législative est devenue plus qu'urgente pour le pays », a estimé M. Berry devant les députés...

commentaires (1)

Berry tripote son pouvoir pauvre Liban!

Beauchard Jacques

12 h 07, le 05 novembre 2015

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Commentaires (1)

  • Berry tripote son pouvoir pauvre Liban!

    Beauchard Jacques

    12 h 07, le 05 novembre 2015

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