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Économie - Focus

La fin de la politique chinoise de l’enfant unique, une aubaine pour les entreprises ?

Des entreprises chinoises proposant des produits pour nourrissons ont déjà vu leurs titres s'envoler en Bourse où se frottaient les mains hier après l'abandon de la politique de l'enfant unique – même si certains experts tempéraient l'ampleur de l'impact à attendre sur leurs ventes.
La chef d'entreprise Liang Yan en est persuadée : l'assouplissement du contrôle des naissances dévoilé jeudi en Chine, autorisant tous les couples à avoir deux enfants, sera bon pour ses affaires. Son vaste magasin Little Angel (Petit ange), dans la province du Shanxi (Nord), vend du lait infantile et des vêtements pour bébés. Mais le ralentissement économique et la conjoncture morose incitent les parents à limiter leurs achats : elle a dû cette année fermer deux autres boutiques qu'elle dirigeait. « Plus de bébés, cela signifie une demande accrue, et davantage de clients », se réjouit-elle. Un enthousiasme partagé par certains fabricants de produits pour nourrissons. Et nombre d'investisseurs ont eu le même raisonnement, plébiscitant hier sur les Bourses de Shanghai et de Shenzhen les valeurs de sociétés susceptibles de profiter d'un sursaut de la natalité. Beingmate Baby and Child Food a ainsi vu son titre s'envoler en clôture de 10 %, la limite maximale autorisée... Le fabricant de couches C&S Paper a lui aussi bondi de 10 %, tandis que Bright Dairy and Food, qui produit des laits infantiles, a grimpé de 4,12 %. Les firmes de divertissement n'étaient pas en reste : l'action de Guangdong Alpha Animation and Culture, entreprise produisant des films d'animation et des jouets, a monté de presque 8 %.
Certes, il faudra du temps pour que des effets soient perceptibles sur la population en âge de travailler, « mais, en attendant, les entreprises de biens de consommation profiteront du regain des naissances attendu dans les prochaines années », faisait valoir dans une note Media Eghbal, analyste du cabinet Euromonitor International.
Des analystes chinois mettaient toutefois en garde contre un éventuel emballement spéculatif, alors que l'ampleur des répercussions de ce revirement de la planification familiale demeure incertaine. « Le marché spéculait sur le sujet depuis des années, et il est bien difficile de se prononcer sur l'impact réel que ce changement aura pour les ventes des entreprises », indiquait Zhang Qi, du courtier Haitong Securities. Car les restrictions et amendes liées au contrôle des naissances ne sont pas l'unique facteur qui dissuadait les couples chinois d'avoir un second enfant : le renchérissement incessant du coût de la vie devrait empêcher tout babyboom spectaculaire.
Dès jeudi cependant, l'annonce du Parti communiste avait ému les marchés occidentaux. Le français Danone, le suisse Nestlé ou encore l'américain Mead Johnson Nutrition, fabricants de lait en poudre et de petits pots, avaient grimpé en Bourse, les investisseurs misant sur une embellie de leurs affaires en Chine. Et jusqu'à Disney qui se félicitait hier du virage décidé par Pékin, le géant américain du divertissement jugeant que cette fin de la politique de l'enfant unique intervenait « à point nommé » avant l'ouverture de son parc Disneyland à Shanghai.
Bill SAVADOVE/AFP

Des entreprises chinoises proposant des produits pour nourrissons ont déjà vu leurs titres s'envoler en Bourse où se frottaient les mains hier après l'abandon de la politique de l'enfant unique – même si certains experts tempéraient l'ampleur de l'impact à attendre sur leurs ventes.La chef d'entreprise Liang Yan en est persuadée : l'assouplissement du contrôle des...

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