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Autodidacte de génie, profondément attaché à une certaine idée de Beyrouth et de son « âge d'or », Élie Saab a créé dans ses collections, au fil des années, un code parfaitement identifiable. Chez ce couturier tout en sensibilité, une vision orientale de la féminité se conjugue à une fascination pour l'architecture contemporaine, ses volumes, ses transparences et ses économies d'effets. Dentelle, fleurs, fluidité, tout ce qui souligne la courbe d'une taille ou met en valeur la sensualité du mouvement, constituent le vocabulaire qui lui permet d'interpréter d'instinct la séduction à l'état brut. Interviennent ensuite ces structures innovantes, ces volumes rigoureux, ces coupes irréprochables, ces pluies de cristaux, ces rayures asymétriques dont le rôle est de mettre en lumière et d'insuffler une puissance architecturale, voire cérébrale, à des lignes qui pêchent parfois, si c'est pêcher, d'un excès de romantisme éthéré.
Séduction orientale et rigueur architecturale
Or, par-delà ses somptueuses robes de mariées dont découlent des lignes haute-couture tout droit sorties des contes de fées, le prêt-à-porter Élie Saab déploie un vestiaire efficace avec une élégance moderne et dynamique. Dentelles toujours, fluidité toujours avec des mousselines éthérées, mais aussi rayures noir et blanc, éclaboussures de fleurs multicolores et tissus plus soutenus, crêpe georgette et satin de soie. Pour le printemps-été 2016, c'est une collection d'une liberté inégalée qu'offre le couturier libanais, invitant la femme Élie Saab « à interpréter à sa façon les codes de la maison ». Ainsi, la collection se décline en éléments associables et dissociables à souhait. Et comme l'indique la maison : les silhouettes, matières, couleurs et détails se mixent, invitant des accents précieux au quotidien. Des bombers flirtent avec une dentelle et un imprimé de fleurs, éléments emblématiques de la maison. Des shorts font écho à des pantalons en dentelle, tout en transparence ; ils se portent avec des chemisiers en soie dont les cols, doublés de nœud, réinterprètent la lavallière. Des robes en broderie anglaise côtoient des pièces en cuir perforé de fleurs. L'univers végétal devient graphique : l'imprimé superpose fleurs colorées et rayures noires et blanches, qui affinent la silhouette. Il se décline sur une robe en guipure imprimée, une blouse en crêpe georgette, une combi-short en kadi. Son effet vitaminé rythme, ici, le défilé pour répondre à un imprimé pop.
Les accessoires aussi
Une nouvelle ligne de sac, « Le 31 », reprend les codes de la maison Élie Saab : sa forme carrée, surmontée d'un fermoir facetté, se décline en trois modèles.
Cloutées ou tressées, les chaussures soulignent la diversité de la collection accessoire. Un élan que l'on retrouve au contact des bijoux composés de formes colorées ; ces derniers regroupent manchettes, boucles d'oreille et sautoirs.
Sans effort, avec style, la femme Élie Saab s'affranchit : elle mixe pièces de jour et robes du soir, imprimés et attitudes pour composer une silhouette inspirée.
Dans un contexte mode que l'on découvre avec surprise plus régressif que jamais, Élie Saab s'attache à préserver par-dessus tout une manière d'être à la fois fraîche et élégante, une séduction sans abandon, en un mot : une attitude.
Pour mémoire
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