Le chef du courant du Futur, le député et ancien Premier ministre Saad Hariri, a répondu d'une manière virulente hier au dernier discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, tout en soulignant la volonté de son parti de ne pas interrompre le dialogue.
Estimant que « tout Libanais un tant soit peu responsable ne peut que se sentir humilié à la vue des déchets qui ont envahi les rues de Beyrouth et toutes les autres régions », Saad Hariri a estimé que « l'hésitation à résoudre cette crise ou encore l'annonce de l'incapacité à y faire face ne sont plus acceptables ».
« Il est nécessaire de mettre en œuvre la décision du gouvernement, que ce soit par les décrets ou les procédures nécessaires, ou en plaçant toutes les parties concernées face à leurs responsabilités », a noté M. Hariri, soulignant son « soutien de toutes nos forces » au Premier ministre Tammam Salam.
« Nous renouvelons notre confiance dans sa gestion, sa sagesse et sa capacité, avec l'équipe dirigée par le ministre Akram Chehayeb, pour déterminer les démarches nécessaires afin de surmonter les obstacles qui empêchent la mise en œuvre des plans concrets et l'élaboration d'un projet écologique global répondant aux espoirs du peuple et des activistes civils », a-t-il noté.
« Résoudre la crise des ordures exige de chacun d'assumer ses responsabilités pour permettre au Premier ministre d'appeler à une réunion du cabinet dès que possible, a déclaré M. Hariri. Le cabinet est responsable de la préparation et de la mise en œuvre des plans, dans le cadre de l'intérêt national et des intérêts de tous les citoyens », a poursuivi Saad Hariri.
Selon lui, « l'attention accordée à la crise des ordures, qui figure en tête des préoccupations populaires, a malheureusement détourné l'attention des points figurant à l'ordre du jour du dialogue national et des questions litigieuses qui menacent l'essence du destin national ».
« C'est là que réside la véritable nécessité d'un dialogue, auquel nous avions appelé immédiatement après la cérémonie d'ouverture du TSL à La Haye, a ajouté M. Hariri. Nous avions souligné que la voie vers la justice internationale dans le dossier du Premier ministre martyr Rafic Hariri ne serait pas un obstacle à un dialogue, qui protège la stabilité nationale et permet de gérer les affaires de l'État et les intérêts des citoyens », a souligné M. Hariri.
« Ne fondez pas d'espoirs sur l'intervention russe »
« C'est l'occasion de renouveler notre engagement envers le dialogue, en dépit de toutes les tentatives en cours pour le noyer dans les controverses stériles, les clauses urgentes et les discours d'intimidation à l'encontre des Libanais par le biais d'échéances régionales et de victoires imaginaires », a-t-il dit.
« Nous voulons clairement et simplement poursuivre le dialogue dans le cadre de l'unité nationale libanaise, et non dans le cadre de conditions préalables, des ordres étrangers, des défilés militaires qui visent à nous intimider, ou des paris que ce que nous n'acceptons pas aujourd'hui, nous l'accepterons lorsque la situation sera meilleure pour Bachar el-Assad et lorsque les combattants du Hezbollah seront de retour d'Alep, Homs et Idlib portant les drapeaux de la "victoire" sur le peuple syrien », a affirmé le chef du Futur.
Et de poursuivre : « Fonder des espoirs sur l'intervention militaire russe en Syrie pour renverser la table de dialogue au Liban, c'est effectuer un faux pari au plan politique. Si certains pensent que cette intervention est une dernière tentative pour sauver la présidence d'Assad, nous sommes certains que l'intervention russe n'a aucun lien avec le sort de la présidence au Liban ou avec les questions qui régissent la relation entre les Libanais. »
« Nous avons entendu ces derniers jours tout un vacarme sur le dialogue, et des appels au courant du Futur et au 14 Mars, les invitant à cesser de parier sur les changements régionaux. Ils nous ont aussi informés que la situation se dirige vers plus de complications, et que nous n'avons d'autre choix que de nous plier à la volonté du parti du waliy el-faqih, dénomination utilisée par Hassan Nasrallah pour exprimer la réalité politique du Hezbollah en tant que parti iranien à part entière », a ajouté M. Hariri.
« Le Hezbollah ne veut pas d'un dialogue qui aborde son retrait de l'unanimité nationale et son combat en Syrie. Le Hezbollah ne veut pas d'un dialogue qui évoque son occultation de l'ordre public et la conception qu'il se fait des régions sous son influence politique, qu'il perçoit comme des réserves militaires et sécuritaires où l'État et ses institutions ne sont pas autorisés à intervenir. Le Hezbollah ne veut pas d'un dialogue qui traite de la prolifération des armes et des personnes armées dans toutes les régions, parce que les "Brigades de la résistance" ne respecteront jamais l'État et ses lois. Le Hezbollah, comme sayyed Hassan nous l'a dit dernièrement, veut un dialogue où la question de la présidence de la République serait mise à l'écart », a-t-il noté.
« C'est une série continue d'hérésies politiques qui n'ont pour fonction que de vider le dialogue de son essence et de garder la présidence suspendue indéfiniment », a indiqué Saad Hariri.
« Inutile est l'exploitation des husseiniyat... »
« La fonction du dialogue national ne devrait être, à l'heure actuelle, que de décider du sort de la présidence, mettre fin à la vacance présidentielle et s'accorder sur une figure nationale qui puisse relancer les travaux des institutions constitutionnelles. Sinon, le Hezbollah va conduire le dialogue droit dans la spirale de l'attente régionale, qui sera inutile, quel que soit le temps qu'elle durera », a-t-il ajouté.
« Inutile est le leitmotiv obstiné et répété dans chaque discours, selon lequel le Hezbollah ne quittera pas le champ de bataille en Syrie. S'il y reste, il va s'enfoncer davantage dans le bourbier, et cela conduira à plus de victimes parmi les chiites et à plus de tensions et de divisions internes », a mis en garde M. Hariri.
« Inutile est la voie de l'intimidation et de l'arrogance, la mobilisation populaire à coups de slogans rancuniers importés d'Iran. Il est inutile de chercher les bonnes grâces du waliy al-faqih en élevant le niveau d'hostilité envers l'Arabie saoudite et en exploitant les tribunes dans les husseiniyat pour inciter des groupes de chiites libanais égarés contre l'Arabie, dans l'une des scènes les plus laides et les plus nuisibles aux relations historiques entre le Liban et l'Arabie », a-t-il poursuivi.
« Inutile est également le fait d'enfourcher le destrier des houthis au Yémen, et de prétendre avoir la capacité de combattre sur tous les fronts, par le biais d'actes héroïques creux au service du triomphe de l'oppresseur sur l'opprimé et de la mobilisation générale sous l'étendard des guerres civiles », a-t-il noté.
« Nous savons que le Hezbollah ne prendra pas en considération notre point de vue, tant que nous faisons prévaloir l'État et la légalité sur toute autre question et tant que le courant du Futur et le 14 Mars n'acquitteront pas le Hezbollah pour son registre, riches en exactions au Liban, en Syrie, au Yémen, en Irak et dans d'autres régions », a-t-il ajouté.
« Il s'agit du parti du wilayet al-faqih, et un tel parti ne peut agir en dehors de la volonté de ce dernier. Les exemples à ce sujet sont innombrables, de la création du parti dans les années 80 par les gardiens de la révolution, à Damas, jusqu'à l'heure où nous assistons au retour des membres et des dirigeants du Hezbollah et des gardiens de la révolution dans les cercueils, morts au service de la défense de Bachar el-Assad en Syrie », a souligné M. Hariri.
« Mais en dépit de tout cela, nous ne donnerons pas au Hezbollah la chance d'annihiler le dialogue, parce qu'il n'y a pas d'autre moyen de régler les différends, quelle que soit leur intensité, et parce qu'autour de la table de dialogue se trouvent des partenaires à nous dans l'allégeance au Liban, son intérêt national et la coexistence entre les Libanais », a-t-il encore dit.
« Le dialogue a été notre choix depuis le début et nous y sommes restés attachés dans les circonstances les plus difficiles. Le dialogue n'est une faveur de la part de personne, et ne sera pas un appartement équipé de meubles iraniens, où le Hezbollah convie qui il veut et quand il le veut », a-t-il conclu.
Le seul venin qui a été craché, et qui malheureusement perdure, est celui de tous ceux qui ont travaillé, depuis 1948 a ce jour, a détruire ce pays, d'abord pour en faire un état de rechange aux Palestiniens, puis un gouvernorat Syrien et aujourd'hui par ceux qui veulent en faire une province sous juridiction du Fakih!!! La Vierge a été celle qui a marché sur la tête du serpent et maintenant que le Liban lui a été consacré, c'est encore elle qui marchera sur la tête de cette bête qui nous tourmente. Avec la grâce de Dieu ce pays qui survit au milieu de toutes les crises et persécutions depuis plus de 1400 annees se remettra debout avec tous ces fils, n'en déplaisent a certains d'entre eux, mais ni sous la bannière Arabes, ni sous la bannière du Wilayet... A bon entendeur salut!
14 h 45, le 27 octobre 2015