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Liban - La situation

Entre la haririsation de Salam et les menaces des joumblattistes...

Tilda ABOU RIZK

L'horreur suscitée par le spectacle des déchets qui ont inondé hier matin les rues avec les premières averses, les transformant en torrents d'immondices, n'a d'égale que l'indécence des politiques qui ont trouvé dans le dossier des ordures ménagères un nouveau moyen de pression dans les bazars politiques auxquels ils se livrent depuis des mois, avec pour cible privilégiée Tammam Salam et la mouvance qu'il représente au gouvernement.

Aussi excédé, sinon plus, que les Libanais par les surenchères qui entourent ce dossier, le Premier ministre risque, faute de pouvoir rendre le tablier pour les raisons qu'on connaît, d'adopter une mesure à laquelle Rafic Hariri avait par moments eu recours, lorsque la pression exercée sur lui par le courant prosyrien au Liban était trop forte et qu'il n'était pas en mesure de démissionner : se replier chez lui et suspendre ses activités de chef du gouvernement.
Tammam Salam a donné aux parties prenantes dans cette affaire qui ne pue que trop, au propre comme au figuré, un ultimatum qui expire jeudi. Aux dernières nouvelles, il ne va pas convoquer un Conseil des ministres (le courant du général Michel Aoun continue de boycotter les réunions du gouvernement), sauf si les contacts menés discrètement permettent une telle réunion. Il convient de rappeler dans ce cadre que le général Aoun avait assuré il y a quelques semaines, lors d'une conférence de presse, qu'il ne bloquera pas un Conseil des ministres consacré à l'affaire des déchets. Selon des sources qui suivent le dossier, jusqu'à tout récemment, les conditions nécessaires à la convocation du gouvernement n'avaient toujours pas mûri.


(Lire aussi : Le Liban littéralement noyé dans ses ordures, le bout du tunnel s'éloigne)


Jeudi, la commission ministérielle chargée de trouver une solution au problème des déchets doit normalement se réunir sous la présidence de M. Salam. Le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, à qui le dossier avait été confié, devrait annoncer l'emplacement de la décharge sanitaire qui doit accueillir dans la Békaa les ordures de Beyrouth et du Mont-Liban. Trois sites, répondant aux normes internationales pour l'aménagement de décharges, sont pressentis, mais le choix de l'un d'eux dépend principalement du bon vouloir du Hezbollah. Jusqu'à ce jour, le parti chiite laisse planer le suspense sur sa décision. Entre-temps, des missions de bons offices sont engagées, notamment par le président de la Chambre, Nabih Berry, pour que le gouvernement puisse au moins parer au plus urgent, à savoir ramasser les immondices des rues, des vallées et des cours d'eau, en attendant la mise en place d'un plan durable de traitement des déchets.

 

(Lire aussi : Tempête, ordures et dégâts...)


Au moment où les activistes de la société civile menacent d'une nouvelle escalade si jamais la réunion de jeudi se termine comme les précédentes, c'est-à-dire sans résultat, les ministres joumblattistes montent à leur tour au créneau. Akram Chehayeb promet de faire des révélations au sujet des parties qui empêchent un règlement et sur leurs motivations. C'est son collègue de la Santé, Waël Bou Faour, qui l'a annoncé hier, pendant que le député haririen Ahmad Fatfat accusait sans ambages le Hezbollah de se poser en obstacle à une solution. La raison? Pour certains, celle-ci serait inhérente au dossier régional. Plus la pression est grande sur le gouvernement avec tous les risques d'implosion qu'elle peut générer, plus le courant pro-iranien pourrait espérer amener l'Arabie saoudite et les États-Unis à dialoguer avec Téhéran au sujet de la Syrie.
On sait cependant que ce courant n'ira pas jusqu'à sacrifier le gouvernement à cette fin. L'appel au dialogue, samedi, du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en est la preuve. Après la montée de la tension entre le parti chiite et le courant du Futur, les deux reprendront aujourd'hui le chemin de Aïn el-Tiné, pour une huitième séance de dialogue national qui se déroulera cependant en l'absence du chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, du ministre des Télécoms, Boutros Harb, et du député Michel Murr. Les contacts de Nabih Berry avaient réussi à détendre l'atmosphère entre les deux parties adverses qui reprendront également leurs réunions bilatérales, toujours à Aïn el-Tiné, à partir de demain. Comme lors des précédentes séances, le dossier de la présidentielle sera à l'ordre du jour du dialogue national aujourd'hui. Celui de la convocation d'une réunion parlementaire aussi.
Le secrétaire général du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, Ibrahim Kanaan, a assuré que celui-ci prendra part à la séance d'aujourd'hui « parce que nous devons donner une chance à la communication, dans l'espoir de réaliser ce à quoi nous aspirons, soit l'avènement d'un président fort à la tête de l'État ».
Samedi, M. Kanaan avait été reçu à Maarab par le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, délégué par le général Michel Aoun. Il s'agit, selon une source informée, d'une réunion qui s'inscrit dans le cadre de la coordination établie entre les deux parties sur plusieurs dossiers.

Sur un autre plan, le Liban accueillera aujourd'hui le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, pour une visite éclair qui s'articulera autour de deux sujets principaux : celui des réfugiés syriens et celui des Français qui ont rejoint les rangs d'al-Nosra et de l'État islamique. Le Liban serait en possession de données sur le deuxième.

 

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L'horreur suscitée par le spectacle des déchets qui ont inondé hier matin les rues avec les premières averses, les transformant en torrents d'immondices, n'a d'égale que l'indécence des politiques qui ont trouvé dans le dossier des ordures ménagères un nouveau moyen de pression dans les bazars politiques auxquels ils se livrent depuis des mois, avec pour cible privilégiée Tammam Salam...

commentaires (5)

Non mais c'est trop hilarant pour ne pas revenir la dessus . Au plus fort des critiques du Phare Aoun , on a jamais pense dire que le Commandante Kheneral s'etait hezbillahise ou Nasrallaiise . Qu'on parle d'une philosophie , d'une religion d'une secte etc... je veux bien mais d'un etat/royaume de surcroit ou les citoyens lamda portent le nom d'un brigand des grands chemins vivant de razzias , je suis pas sur que Salam apprecierait . Come on pas ca chez nous au Liban !!!!

FRIK-A-FRAK

12 h 44, le 26 octobre 2015

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Commentaires (5)

  • Non mais c'est trop hilarant pour ne pas revenir la dessus . Au plus fort des critiques du Phare Aoun , on a jamais pense dire que le Commandante Kheneral s'etait hezbillahise ou Nasrallaiise . Qu'on parle d'une philosophie , d'une religion d'une secte etc... je veux bien mais d'un etat/royaume de surcroit ou les citoyens lamda portent le nom d'un brigand des grands chemins vivant de razzias , je suis pas sur que Salam apprecierait . Come on pas ca chez nous au Liban !!!!

    FRIK-A-FRAK

    12 h 44, le 26 octobre 2015

  • Saoüdiens de Saoüd ! Yâââï, comme Älaouïtiens de Alï, yîîîh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 14, le 26 octobre 2015

  • h a r i r i s a t i o n !!!!!!!!! ???? hahahahahahahahaaha , MDR , LOL , ecroule .. hahahahahahaha !!!!!!!!!!!! on va demander a salam ce qu'il en pense ! ca sonne comme saoudisisation , vous savez ce pays qui donne pour nom a ses citoyens celui d'un Bedouin brigand vivant de rezzous ... hahahahahahaahahahahahahah ............

    FRIK-A-FRAK

    09 h 58, le 26 octobre 2015

  • NOUS SOMMES DEVENUS LA RISÉE MÊME DES PLUS ARRIÉRÉES DES PEUPLADES SUR LA TERRE... UN ATOLL ? EH BIEN NON... MÊME PAS... UN RIEN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 30, le 26 octobre 2015

  • Mais, ici, je voudrais dire: "on nous prend pour des "imbeciles". Avant de discuter de depotoirs ou 90% des dechets aboutissent presentement, pourquoi ne pas envisager le compostage qui pourrait venir a bout de 60% de ces dechets? La reponse, que tous ignorent,c'est que les usines de compostage construites a grands frais ne sont pas a meme de composter correctement.Et ceci beaucoup le savent depuis 2003, mais n'osent pas le dire.Presque tout le compost produit aboutit en fait aux depotoirs.C'est pourquoi ils sont pleins a craquer.Et de la vient le probleme.Ou sont les "experts" demanderiez-vous? Ils sont la, mes amis, mais ils n' osent pas parler. Voila le fin mot de l' histoire.Vous savez tout a present.

    George Sabat

    09 h 09, le 26 octobre 2015

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