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Liban - Euromed

Gemayel exclut un règlement du dossier des réfugiés avant un règlement en Syrie et en Irak

L'ancien président a donné une conférence en Espagne sur les défis auxquels les pays du bassin méditerranéen sont confrontés.

L’ancien président Amine Gemayel a participé en Espagne au 23e Congrès du Parti populaire européen coorganisé avec le Réseau européen d’idées.

L'ancien président Amine Gemayel a participé en Espagne au 23e Congrès du Parti populaire européen (PPE, droite) coorganisé avec le Réseau européen d'idées. Celui-ci s'est tenu mercredi au Palais municipal des Congrès, à Madrid, sur le thème : « La stabilité méditerranéenne : sécurité, migration et coopération ».
Au cours de son intervention intitulée « le concept de voisinage méditerranéen, composante de stabilité dans la Méditerranée et le Moyen-Orient », M. Gemayel a d'abord expliqué comment ce concept peut favoriser la stabilité dans le bassin méditerranéen et au Moyen-Orient, avant d'énumérer ce qu'il considère comme étant les trois principaux défis majeurs auxquels le « voisinage méditerranéen » fait face, à savoir l'absence de bonne gouvernance au Moyen-Orient, la crise des réfugiés et la menace que représente l'extrémisme et le terrorisme.
L'ancien leader des Kataëb s'est dit persuadé qu'« en dépit des crises qui troublent le voisinage méditerranéen, la région retrouvera son équilibre avec le temps, en tant que communauté cohérente au plan culturel et économique », d'autant, a-t-il ajouté, que le voisinage méditerranéen bénéficie de deux atouts : d'importants gisements de pétrole et de gaz dans les fonds marins de la Méditerranée de l'Est et du Nord ainsi que « l'immense réserve de capital humain inexploitée dans le monde arabe ». « La mobilisation de cette richesse humaine à des fins positives permettra de promouvoir la stabilité, non seulement dans le monde arabe, mais aussi dans le voisinage européen et plus globalement au niveau des relations internationales », a-t-il estimé.
S'il dit constater, à la faveur des guerres qui font rage dans certains pays de la région, une aggravation des problèmes comme la pauvreté, la corruption, le manque d'éducation et les soins de santé inadéquats, à l'origine d'une montée de l'extrémisme dans ces États, M. Gemayel a estimé que le monde arabe ne réussira pas à résoudre son déficit de bonne gouvernance « sans recours aux relations de partenariat et de coopération internationales semblables à celles que pourra déclencher une politique de voisinage méditerranéen ».

Un appel aux États-Unis et à la Russie
Concernant le problème des réfugiés, l'ancien président a fait observer que le flux de réfugiés en Europe paraît insignifiant comparé à celui qui touche le Liban, la Jordanie, et autres pays du Moyen-Orient, avant de relever les défis qu'il a provoqués, notamment les menaces à la sécurité, à la cohésion sociale et à l'économie.
Il a cependant jugé que la question des réfugiés ne pourrait être résolue qu'à la fin des conflits armés en Irak et en Syrie. « Toutefois, les solutions politiques sont tout autant urgentes que difficiles à mettre en place. C'est pour cette raison que les États-Unis et la Russie doivent promouvoir et coordonner leurs efforts diplomatiques pour mettre fin à ces guerres à travers un règlement politique », a-t-il dit, en insistant de nouveau sur le fait que le problème des réfugiés représente une menace double à long terme pour la stabilité du voisinage méditerranéen. « D'abord, par la perte des catégories-clés de la société – notamment les citoyens éduqués et hautement qualifiés – qui va retarder la reprise postguerre des sociétés arabes, et ensuite par le défi auquel feront face les pays hôtes européens, à savoir comment intégrer d'importantes communautés d'immigrants profondément traumatisés », a analysé M. Gemayel.
« Un échec à ce niveau accentuera les risques de frustration et, par voie de conséquence, d'extrémisme », a-t-il averti, en rappelant que le voisinage européen fait face déjà aux défis de l'extrémisme religieux et du terrorisme. « Ce phénomène double ne peut être vaincu que par des États qui agissent de manière indépendante, puisqu'il nécessite une coalition internationale », a considéré M. Gemayel pour qui la coopération internationale désirée doit être axée « en partie, sur le volet militaire, sécuritaire et du renseignement ».
« Mais pour vaincre ce qu'on appelle l'État islamique et d'autres mouvements extrémistes, le voisinage méditerranéen – ainsi que la communauté internationale au sens large – doivent opter pour une approche élargie et plus nuancée », a-t-il poursuivi en soulignant notamment « la bonne gouvernance et les opportunités éducatives ».
Et de rappeler ensuite dans ce contexte qu'il avait lancé un appel pour la création d'un « concert de religions » qui « s'efforcera de mener les efforts multinationaux et multiconfessionnels nécessaire pour garantir le pluralisme religieux, surtout au Moyen-Orient ». Ce « concert de religions » sera capable, dans une première étape, de rassembler les grands leaders des différentes communautés religieuses dans le cadre d'un sommet spirituel qui amorcera formellement les efforts de préservation du pluralisme religieux, notamment au Moyen-Orient, a-t-il encore expliqué.

L'ancien président Amine Gemayel a participé en Espagne au 23e Congrès du Parti populaire européen (PPE, droite) coorganisé avec le Réseau européen d'idées. Celui-ci s'est tenu mercredi au Palais municipal des Congrès, à Madrid, sur le thème : « La stabilité méditerranéenne : sécurité, migration et coopération ».Au cours de son intervention intitulée « le concept de...

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