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Liban - Patrimoine

« Unite4Heritage »: sensibiliser les plus jeunes à la protection du patrimoine

Comme chaque année, l'Unesco Beyrouth et l'ONG Biladi ont organisé une journée pour la protection du patrimoine libanais. Quelque 1 600 élèves âgés de 11 à 14 ans, venant d'écoles différentes, ont été invités à vivre cet événement unique.

L’atelier de la carte géante.

Dans le cadre de la campagne internationale #Unite4Heritage, le bureau de l'Unesco à Beyrouth organise lors de la rentrée scolaire un événement visant à sensibiliser les élèves libanais, âgés de 11 à 14 ans, à la protection du patrimoine libanais. Mardi, dans le cadre de ce projet réalisé par l'ONG Biladi, un groupe de jeunes a visité le Musée national, en présence du ministre de la Culture, Rony Araiji. La devise de ce projet : s'unir pour mieux défendre et protéger le patrimoine culturel. Cet événement annuel a été créé via un appel lancé au Liban par la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, lors de sa visite en mai 2015.

«L'événement étalé sur 8 journées touche quelque 1 600 étudiants libanais, répartis sur l'ensemble du territoire et venant de différents établissements scolaires. Ces journées sont organisées soit au Musée national de Beyrouth, soit sur les sites de Jbeil, de Tyr ou de Baalbeck », explique l'archéologue et la fondatrice de Biladi, Joanne Farchakh Bajjaly.
Trois conventions de l'Unesco sont abordées avec les élèves : la convention de La Haye de 1954, sur la protection du patrimoine en cas de conflits armés ; la convention de 1972 sur la protection du patrimoine mondial (World Heritage Site) ; et la convention de 1970, sur le trafic illicite des biens culturels. «C'est assez délicat d'expliquer ces textes de l'Unesco à des jeunes. C'est pourquoi nous avons mis en place différentes activités ludiques pour faciliter l'apprentissage et mieux les sensibiliser à leur patrimoine», précise Joanne Farchakh.

Une méthode d'apprentissage ludique
Trois sortes d'activités sont proposées aux enfants, qui sont divisés en petits groupes. Dans un premier temps, les étudiants visitent le Musée national pour prendre connaissance de l'histoire culturelle du Liban et se familiariser avec ses biens archéologiques. Ensuite, les enfants participent à l'activité de la carte géante, qui représente tout le territoire libanais. Cette carte est composée de douze sites archéologiques qui couvrent 6000 ans d'histoire. «C'est à travers cet atelier que l'on explique les trois conventions de l'Unesco aux étudiants. On insiste surtout sur l'importance d'un patrimoine pour un pays. Sans patrimoine, le pays est déraciné. Pour que les enfants comprennent mieux, on leur donne l'exemple de leur famille. On leur dit : «Imagine que les photos de ta famille et les objets qui symbolisent les événements de ta vie disparaissent d'un seul coup. Que ressentirais-tu? «C'est à ce moment-là que l'enfant prend conscience à quel point il est nécessaire de protéger le patrimoine», souligne Joanne Farchakh.

Pour permettre aux jeunes de mieux saisir le sens de la convention de 1970 sur le trafic illicite d'objets culturels, les intervenants ont recours à des copies d'objets archéologiques. Via ces objets, ils expliquent aux enfants le principe de l'inventaire. «Le principe de l'inventaire est fondamental dans la protection du patrimoine. Si l'inventaire des biens patrimoniaux est inexistant, la convention qui permet de les protéger ne peut être réalisable. En cas de vol, l'inventaire permet à un pays de prouver qu'il est bien le propriétaire de l'objet et donc de le récupérer», explique la fondatrice de Biladi. À travers cette activité, les enfants apprennent donc à établir un inventaire des objets qu'on leur donne. De plus, afin d'apporter une connaissance complète aux étudiants, les intervenants leur racontent les différents cas de vol qui se sont produits au Liban durant la guerre. « Nous avons mis en avant le cas du vol des statues du temple d'Eshmoun à Saïda. Ces statues de marbre ont été pillées pendant la guerre et vendues en Suisse. Grâce à l'inventaire des biens patrimoniaux, le Liban a pu arrêter la vente et récupérer ses statues », raconte Mme Farchakh.

Une journée mémorable
Pour que cette journée soit ancrée dans la mémoire des enfants, un dernier atelier est prévu : l'activité mosaïque. Les jeunes choisissent un objet en bois et le décorent avec de la mosaïque. Un objet symbolique de cette journée qu'ils rapportent chez eux. Les élèves repartent également avec un bracelet «#Unite4Heritage Lebanon», ainsi qu'une brochure résumant le projet de l'Unesco et celui de l'ONG Biladi. « Au début, je n'avais pas envie de venir. Je me suis dit que cela allait être ennuyeux. Finalement, cette journée a été extraordinaire. Nous avons appris encore plus de choses sur le Liban. Je me suis rendu compte à quel point le patrimoine culturel est important », explique Chris Nasrallah, élève au Collège Saint-Joseph. «Cette journée a été très originale. Nous avons découvert les monuments et les antiquités du Liban. Nous avons également pris connaissance de l'Unesco, un organisme très important pour notre patrimoine», confie Nour Samaha, étudiante au collège Saint-Joseph.

 

Rq : Certains points de l'article ont été clarifiés le 22/0/2015

 

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