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Campus - Orientation

Éclairer la lanterne des lycéens, une tâche pas toujours facile

L'objectif est de guider les jeunes vers un choix adéquat de filière d'études.

Choisir la bonne filière, celle qui correspond le mieux à l’étudiant, est une question qui préoccupe les jeunes lycéens. Ci-dessus : devant la faculté de médecine de l’USJ.

«Il y a une grande anxiété chez les jeunes. Ils sentent qu'ils sont mal accompagnés et, souvent, ils ont besoin d'être rassurés dans leurs choix.» C'est ainsi que Pierre Najm, directeur du Service d'information et d'orientation (SIO) à l'Université Saint-Joseph, décrit la peur que ressent tout élève dans sa dernière année de lycée. «La mission du SIO est d'informer, d'orienter et de réorienter les étudiants. C'est un service d'accueil spécialement conçu pour l'orientation», explique M. Najm.
L'information sur les différentes filières offertes est communiquée aux jeunes dans les écoles, au bureau à l'USJ, par téléphone (grâce à un centre d'appel spécial mis en place pour répondre aux questions des étudiants), par courriel et à travers un guide de formations réalisé par le SIO et mis à jour annuellement. Quant à l'orientation, elle se fait par le biais d'entretiens individuels sur rendez-vous. Les principales activités menées par le SIO dans les écoles sont les causeries et la participation aux foires. À l'université, outre l'accueil des élèves dans le SIO, des portes et des classes ouvertes sont organisées. En chiffres : en 2015, le SIO a ciblé 370 établissements, réalisé 53 causeries, participé à 80 foires scolaires et 22 foires régionales, conduit 108 orientations individuelles et organisé des journées portes ouvertes regroupant 21 écoles et 706 élèves.
L'Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek) suit, pour sa part, un vrai plan d'orientation étalé sur 4 ans. «Avant, ce qu'on faisait, c'était le recrutement et non pas l'orientation», précise Nassib Azzi, directeur du Bureau d'orientation et d'admission. Tel n'est plus le cas. Désormais, l'Usek initie un contact léger avec les élèves dès la classe de 3e dans le but de leur expliquer l'importance des langues et la différence entre l'éducation académique et technique. Un autre contact est réalisé en classe de seconde au cours duquel on demande aux élèves d'effectuer des recherches sur les métiers. Par ailleurs, outre la participation aux forums régionaux, nationaux et internationaux, le Bureau propose des visites guidées de ses campus pour quelque 2000 étudiants chaque année et offre un programme de shadowing (visites d'observation) qui permet à près de 1200 candidats d'assister à des cours à l'université. «Nous offrons également un test de préférence professionnelle, un test psychologique français adapté au contexte libanais par des spécialistes. Ce test gratuit, conçu pour les élèves de la classe de première et des classes terminales, montre le domaine où l'étudiant peut réussir. Les résultats sont analysés par deux psychologues affiliés au Bureau et envoyés aux élèves concernés», poursuit M. Azzi.

Informer et guider
Même si leurs noms changent légèrement, les différents bureaux d'orientation dans les universités libanaises suivent tous, plus ou moins, les mêmes méthodes d'orientation. À l'Université La Sagesse (ULS), la mission du Bureau d'admission et d'orientation se résume en deux mots : informer et guider. « Il s'agit, d'une part, d'expliquer aux étudiants le système d'études et les formations à l'université et, d'autre part, d'aider l'étudiant à choisir la formation qui lui convient le plus », clarifie Nelly Jarrouj, responsable de l'orientation. Outre la permanence quotidienne au bureau et la correspondance avec les jeunes concernés via téléphone et messageries électroniques, le Bureau organise des visites scolaires pour présenter l'université et les différentes formations qu'elle offre ; il participe aux foires dans les écoles et aux forums régionaux organisés en coordination avec l'association des universités privées au Liban.
Du côté de l'Université de Balamand, la mission du Département d'admission et d'orientation consiste à donner aux apprenants des informations détaillées sur les programmes enseignés à l'Université. Trois activités principales sont menées à cette fin : des portes ouvertes dans les campus, des portes ouvertes dans les écoles et des visites aux écoles faites par un groupe spécialisé de l'université. Le département aide les élèves à faire le bon choix de carrière en les mettant en contact avec des spécialistes dans tous les domaines, des professionnels qui partagent leurs expériences d'études et de travail avec les jeunes. La même approche est suivie par l'Université libanaise qui a adopté l'année passée une stratégie d'orientation très dynamique et structurée.
À l'Université antonine, le Bureau d'orientation et d'admission accompagne les étudiants dans leurs réflexions et les aide à réaliser un choix professionnel à la hauteur de leurs aspirations. Sa mission est donc d'accueillir les candidats pour leur donner des informations sur toutes les formations disponibles et les sensibiliser aux carrières accessibles. Parmi les activités du Bureau figurent aussi des journées d'orientation adressées aux étudiants en classes secondaires qui souhaitent avoir une idée sur les différentes spécialisations et des journées portes ouvertes pour faire découvrir les campus aux étudiants.
À l'AUB, l'orientation est la responsabilité du Bureau d'admission chargé de mener des campagnes de recrutement au Liban et au Moyen-Orient. Le Bureau organise chaque année des visites à environ 450 écoles secondaires au Liban et 170 écoles à l'étranger ainsi que des journées portes ouvertes sur le campus pour près de 4000 lycéens provenant de 80 écoles. Il participe également aux foires universitaires au Liban et à l'étranger.

Le marché du travail
L'orientation des étudiants libanais, selon M. Najm (USJ), est centrée sur la personne et non sur le marché de travail, car on manque de données précises. « Au Liban, il est très difficile d'avoir des données objectives sur le marché de travail », affirme le directeur du SIO. Le candidat est donc accompagné pour connaître ses affinités ; en insistant sur la distinction entre ce qu'il aime faire, ce qu'il peut faire et ce qu'il veut faire. « Le marché de travail est sursaturé de médiocres. Pour faire une belle carrière, il faut être dans l'excellence et, pour cela, il faut aimer le domaine choisi et avoir la capacité d'y réussir», conclut-il.
Mlle Jarrouj (ULS), quant à elle, estime que le marché de travail est saturé dans tous les domaines. « On ne peut pas donc permettre aux étudiants de tenir uniquement compte de la demande sur le marché pour faire leur choix, mais on les incite à faire ce qu'ils aiment », explique-t-elle.
M. Azzi (Usek) considère qu'il est impossible de maîtriser les besoins du marché de travail. Et de conclure : « On collabore avec les facultés de façon à voir les besoins du marché du travail et à introduire de nouvelles spécialisations. Ces besoins sont naturellement mentionnés aux étudiants. On a aussi créé une brochure exclusivement consacrée aux débouchés de travail par spécialisation.»


Des centres de métiers dans les universités
L'Université de Balamand, l'Université libanaise, l'Université Saint-Joseph, l'Université Saint-Esprit de Kaslik, l'Université La Sagesse et l'École supérieure des affaires ont pris part en 2011 à un vaste programme international d'orientation universitaire, financé par la Commission européenne, intitulé « Orientation et insertion professionnelle dans les universités du Liban, de l'Égypte et de la Syrie » (Oipules). Ce programme, lancé par l'Université de Poitiers, coordonnatrice du projet, en partenariat avec l'Onisep (France), les universités de Iasi en Roumanie et de Coïmbra au Portugal, le Bureau Moyen-Orient de l'AUF et onze universités libanaises, égyptiennes et syriennes, visait à mettre en place, dans chaque établissement partenaire, un dispositif d'aide à l'orientation professionnelle des étudiants. Six centres des métiers ont ainsi vu le jour au Liban.
Ces centres, dirigés par des responsables spécialement formés en France et au Portugal, sont dotés de matériels informatique et bureautique, et d'une documentation spécialisée. Ils assurent un accompagnement personnalisé des lycéens et des étudiants dans la définition de leur avenir et mettent à disposition des sites « Bokrajobs » (www.bokrajobs.org), hébergés par l'AUF, conçus pour mettre en adéquation les filières d'études de chaque université partenaire et ses débouchés professionnels. Deux domaines académiques sont ciblés : les sciences et le secteur économie, gestion et finance.
Les centres assurent également la programmation annuelle d'activités destinées à favoriser l'orientation et l'insertion des étudiants comme, par exemple, l'organisation de rencontres entre le monde universitaire et les entreprises, des tables rondes, des conférences, etc.

«Il y a une grande anxiété chez les jeunes. Ils sentent qu'ils sont mal accompagnés et, souvent, ils ont besoin d'être rassurés dans leurs choix.» C'est ainsi que Pierre Najm, directeur du Service d'information et d'orientation (SIO) à l'Université Saint-Joseph, décrit la peur que ressent tout élève dans sa dernière année de lycée. «La mission du SIO est d'informer, d'orienter et...
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