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Moyen Orient et Monde - Sommet

Obama et Poutine affichent leurs divergences sur la Syrie

Le sort de Bachar el-Assad et la lutte contre le terrorisme ont été au centre des discours des dirigeants mondiaux à l'Onu.

Poignée de main glaciale entre Vladmir Poutine et Barack Obama, à New York, hier. Reuters/Kevin Lamarque

Barack Obama et Vladimir Poutine se sont rencontrés hier à l'Onu, entamant leur rencontre par une poignée de main glaciale. Cette rencontre très attendue visait à esquisser des solutions face au chaos en Syrie.
Le tête-à-tête entre les présidents américain et russe, première rencontre officielle depuis plus de deux ans, intervient dans un climat particulièrement tendu. Il apparaissait peu probable, hier soir à l'heure de mettre sous presse, qu'il débouche sur des annonces concrètes pour mettre un terme à une guerre qui a déjà fait plus de 240 000 morts.
Barack Obama et Vladimir Poutine avaient trinqué ensemble durant la journée lors d'une brève cérémonie à l'Onu. Mais le cœur n'y était pas. Lors d'un bref discours au cours d'un déjeuner organisé par le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, le président américain a porté un toast « à toutes les nations, aux Nations unies (...) et à la quête de la paix ». Après avoir trinqué avec plusieurs dirigeants assis à sa table, il a tendu son verre vers son homologue russe, le visage soudain fermé. Le chef du Kremlin semblait afficher, lui, un très léger sourire.

Obama : Assad est un tyran qui massacre des enfants
Barack Obama et Vladimir Poutine s'étaient déjà affrontés à New York devant l'Assemblée générale de l'Onu sur la crise syrienne, s'accusant mutuellement d'alimenter les tensions et affichant leurs désaccords sur la place à réserver à Bachar al-Assad.
Pour le président américain, Assad est un « tyran » qui massacre des enfants innocents. Pour son homologue russe, il représente un gouvernement légitime avec lequel refuser de coopérer serait une « énorme erreur ».
Face aux jihadistes ultraradicaux de l'organisation État islamique (EI), M. Poutine a appelé à la tribune à une « large coalition antiterroriste », semblable à « celle contre Hitler » au cours de la Seconde Guerre mondiale. « Nous devons reconnaître que personne d'autre que les forces armées du président (syrien Bachar el-Assad) combattent réellement l'État islamique », a lancé le chef du Kremlin qui faisait son grand retour à l'Assemblée générale de l'Onu après dix ans d'absence.
Ces propos faisaient écho à ceux du président iranien Hassan Rohani qui a jugé dimanche que le régime de Damas devait rester en place : « Si on retire le gouvernement syrien de l'équation, les terroristes entreront dans Damas », a-t-il prédit.
Quelques minutes avant M. Poutine, et à la même tribune, M. Obama avait ouvertement évoqué la possibilité de travailler avec la Russie et l'Iran.
Mais dans un discours centré sur la force de la diplomatie – exemples de l'Iran et de Cuba à l'appui –, M. Obama a aussi fixé ses limites : « Après tant de sang versé et de carnages, il ne peut y avoir un retour au statu quo d'avant la guerre. » Et dans une référence claire à Moscou, il a dénoncé la logique consistant à soutenir un « tyran » qui massacre des enfants innocents sous prétexte que l'alternative « serait pire ».
Les États-Unis réclamaient depuis des années le départ du président syrien mais ont récemment assoupli leur position : il y a une semaine, le secrétaire d'État John Kerry concédait que le calendrier de la sortie de M. Assad était négociable.

Hollande : La transition passe par le départ d'Assad
Le président français François Hollande a réaffirmé hier, sans avancer de date, que la transition en Syrie passait par le « départ » du président syrien.
« Nous devons tout faire pour qu'une transition politique puisse être trouvée en Syrie », a affirmé le président français. « Cette transition, elle passe nécessairement par le départ de Bachar el-Assad, rien n'a changé », a-t-il souligné. M. Hollande refuse « l'illusion » entretenue par Bachar el-Assad qui conduirait à « penser que si on est contre Daech, on est pour lui ». « On ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau », a-t-il estimé.

Rohani attaque Riyad
Cette journée d'intense activité diplomatique à New York a aussi été marquée par le discours du président iranien Hassan Rohani à la tribune de l'Onu, son premier depuis la conclusion en juillet à Vienne d'un accord sur le programme nucléaire de Téhéran. Ce dernier a entamé son discours en dénonçant l'« incompétence » de Riyad dans le drame de La Mecque qui a fait plus de 700 morts, dont de très nombreux Iraniens, jeudi dernier pendant le pèlerinage musulman à Mina.
Hassan Rohani a estimé en outre devant l'Onu qu'un « nouveau chapitre » s'était ouvert entre l'Iran et le reste du monde grâce à l'accord sur le nucléaire, plaidant pour la création d'un « front uni » contre l'extrémisme, assurant que Téhéran, favorable à la paix au Moyen-Orient, ne ménageait pas ses efforts en ce sens. « Nous sommes prêts à aider à l'établissement de la démocratie en Syrie et au Yémen », a-t-il notamment déclaré, alors que l'Iran est accusé par ses rivaux sunnites de chercher à déstabiliser ces pays. M. Rohani, dont le pays soutient, comme la Russie, le régime du président syrien Bachar el-Assad, n'a cependant pas mentionné une seule fois le nom de son allié.
De son côté, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a déclaré hier que son pays ne voulait ni de la présence du groupe État islamique, ni de celle du président Bachar el-Assad au pouvoir en Syrie. « Assad est le principal responsable de la crise en Syrie. Il a commis des crimes contre l'humanité », a-t-il déclaré pendant une conférence de presse en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. « Un processus de transition est nécessaire en Syrie sans Assad et sans les groupes qui ont commis des crimes », a ajouté le chef du gouvernement turc.
(Sources : agences)

Barack Obama et Vladimir Poutine se sont rencontrés hier à l'Onu, entamant leur rencontre par une poignée de main glaciale. Cette rencontre très attendue visait à esquisser des solutions face au chaos en Syrie.Le tête-à-tête entre les présidents américain et russe, première rencontre officielle depuis plus de deux ans, intervient dans un climat particulièrement tendu. Il apparaissait...

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