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Économie - Focus

Accord sur la dette ukrainienne : où en est la restructuration ?

Le problème de la gigantesque dette de l'Ukraine est loin d'être résolu et le risque d'un défaut de paiement pèse sur cette ex-république soviétique ravagée par la guerre en dépit d'un accord crucial avec les principaux créanciers occidentaux. Cet accord conclu fin août qui prévoit l'effacement de 20 % de la dette risque d'être sapé par un petit groupe de créanciers privés détenteurs de titres de dette publique ukrainienne qui arrivent à échéance dans les mois à venir. La Russie attend de son côté en décembre le remboursement d'un prêt de 3 milliards de dollars octroyé au régime prorusse du président Viktor Ianoukovitch peu avant sa destitution en février 2014, à la suite à trois mois de contestation pro-européenne réprimée dans le sang.

Qu'est-ce qui a été décidé en août
Après cinq mois d'âpres négociations, la ministre ukrainienne des Finances Natalie Jaresko a arraché un accord avec le fonds Franklin Templeton et trois autres institutions financières américaines qui détiennent près de deux tiers, soit 8,9 milliards de dollars, de la partie de la dette que l'Ukraine cherche à restructurer. Cet accord prévoit un effacement de 20 % de cette dette, soit environ 3,6 milliards de dollars, et un allongement de quatre ans de la durée du remboursement des sommes restantes. Une fois achevée, la restructuration doit permettre à Kiev d'alléger ses dépenses budgétaires de 15,3 milliards de dollars sur quatre ans. Un tel effort est demandé dans le cadre du plan d'aide de 40 milliards de dollars apporté à l'Ukraine par ses alliés occidentaux et par le Fonds monétaire international (FMI).

L'Ukraine est-elle en défaut de paiement ?
Cet accord a été présenté en Ukraine comme « historique », mais les agences de notation Standard & Poor's et Fitch avaient aussitôt jugé qu'il s'apparentait à un défaut de paiement. Vendredi S&P a placé l'Ukraine en « défaut sélectif » alors que Kiev n'a pas remboursé une émission obligataire de 500 millions de dollars arrivée à échéance mercredi et détenue par des créanciers refusant toute décote. Mais l'expert ukrainien Egor Perelyguine de la banque UniCredit Bank Ukraine se veut optimiste. Selon lui, la note de l'Ukraine sera « vite rétablie après la fin de la restructuration » et l'Ukraine pourra emprunter sur les marchés extérieurs dès 2017. L'organisation chargée de décréter un pays officiellement en défaut et donc du versement des assurances sur la dette, l'International Swaps and Derivatives Association (Isda), a pour sa part estimé jeudi que Kiev se rapprochait de cette situation.
Alors que la prochaine réunion avec les créanciers est prévue le 14 octobre à Londres, le groupe juridique Shearman & Sterling LLP qui représente les détenteurs de ces émissions obligataires a demandé une révision d'urgence de l'accord de restructuration. « Cela représente de gros risques pour la restructuration de 500 millions de dollars, si ce n'est pas un bluff des créanciers. La rencontre du 14 octobre permettra d'y voir plus clair », souligne Egor Perelyguine tout en estimant qu'il s'agit d'un « signal d'alarme ».
La directrice générale du FMI Christine Lagarde a appelé cette semaine tous les créanciers de l'Ukraine à se rallier à l'accord sur la restructuration au moment où une mission du FMI est arrivée à Kiev pour évaluer le niveau des réformes, et statuer sur le versement d'une nouvelle tranche d'aide.

La Russie va-t-elle coopérer ?
Moscou a signifié à maintes reprises qu'elle attendait d'ici à la fin de l'année le remboursement de ses 3 milliards de dollars de prêt public, selon les lois internationales. L'Ukraine estime qu'il s'agit d'un prêt commercial qui doit être restructuré selon les mêmes conditions que celles décidées avec les créanciers occidentaux.

(Source : AFP)

Le problème de la gigantesque dette de l'Ukraine est loin d'être résolu et le risque d'un défaut de paiement pèse sur cette ex-république soviétique ravagée par la guerre en dépit d'un accord crucial avec les principaux créanciers occidentaux. Cet accord conclu fin août qui prévoit l'effacement de 20 % de la dette risque d'être sapé par un petit groupe de créanciers...

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