La directrice de La Fassad dénonce la paralysie des organismes de contrôle.
« L'opinion publique est désormais consciente et convaincue que le sous-développement et la dégradation de la situation au Liban sont dues principalement à la corruption. »
C'est ce qu'a déclaré hier la directrice de l'association La Fassad (« Non à la corruption ») Nada Abdel Sater Abou Samra lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'association.
L'avocate a indiqué qu'il est aujourd'hui « légitime et compréhensible que les citoyens n'aient plus confiance dans les promesses que leur fait l'État, après toutes les déceptions vécues et à l'ombre de l'absence totale de transparence ».
S'interrogeant sur la question de savoir si la crise des déchets et la colère populaire qui en a découlé pourraient servir de prélude pour affermir le principe de la transparence et rétablir la confiance entre le peuple et l'État, Mme Abdel Sater a noté que le mot le plus usité dans la rue de nos jours est celui de « corruption ».
« Après 16 ans de lutte menée contre la corruption par l'association La Fassad, cette cause s'est avérée justifiée et véridique (...) surtout au cours des deux derniers mois où l'on a vu le pouvoir gesticuler sans pour autant pouvoir s'extraire des "déchets" », a poursuivi la juriste. Et d'affirmer que la corruption a atteint des niveaux sans précédent, le Liban ayant été classé 136e sur 177 pays dans l'indicatif des pays les plus corrompus, des statistiques publiées chaque année par Transparency International.
« Cette situation a conduit à une perte de confiance totale dans l'État qui a failli à ses moindres devoirs à l'égard du citoyen », a encore commenté la directrice, rappelant que, 25 ans après la fin de la guerre, le pays n'a toujours pas d'électricité, ni d'eau, ni un réseau routier convenable, l'individu étant toujours dénué de ses droits.
« Et comme si cela ne suffisait pas, le pouvoir a continué d'ignorer les moindres besoins du peuple qu'il a carrément noyé dans les poubelles. D'où le ras-le-bol à la vue des déchets s'amonceler sur les routes, dans les quartiers, les forêts et les fleuves. Désormais, nous vivons dans un immense dépotoir », a déploré la juriste.
Selon elle, « le laxisme dont a fait preuve le pouvoir et son inaction à l'égard de la crise des déchets ont constitué une atteinte flagrante à la dignité de chaque personne, voire même à l'humanité de chacun d'entre nous, comme s'il était demandé que le citoyen soit immergé dans les ordures tout en continuant à faire montre de soumission à l'État ». L'avocate a encore fait remarquer que la corruption a mis au grand jour le problème des déchets, mais aussi les problèmes politiques, économiques et de développement.
Elle a rappelé que, parmi les facteurs qui renforcent la corruption, le fait de priver le peuple de sa faculté de demander des comptes, de surveiller l'administration et les finances de l'État. Il faudra y ajouter « l'absence de lois qui incitent à la transparence et contraignent les administrations à publier des informations d'utilité publique ».
Mme Abdel Sater a dénoncé au passage la paralysie des organismes de contrôle plus particulièrement au sein de l'appareil judiciaire et le fait d'œuvrer à l'encontre de l'indépendance de la justice.
« C'est dès 1999 que l'association libanaise pour la transparence a commencé sa lutte dans le but de consolider le principe consistant à demander des comptes », a poursuivi l'avocate en donnant pour exemple la loi « en faveur du droit à l'information » soumise au Parlement en 2004.
« La transparence mène à la construction alors que l'obscurité est destructrice. La première mène au savoir, la seconde à l'ignorance », a encore noté l'intervenante.
Évoquant la sortie de crise choisie par le gouvernement pour un règlement du problème des déchets, Mme Abdel Sater a affirmé que par-delà les critiques techniques, qu'elles soient justifiées ou non, qui ont été adressées au plan du ministre Akram Chehayeb, l'obstacle majeur à l'acceptation de ce plan ou de tout autre plan reste « l'absence totale de confiance du citoyen dans l'État ». Et d'annoncer que l'association a décidé de relever le défi en réclamant, en direct, dans le cadre du programme Kalam el-Nass sur la LBC, un contrôle en direct des dossiers en vigueur.
L'association, qui a pris part à la commission d'experts issus de la société civile, sollicités par M. Chehayeb, a signalé qu'en tant qu'observateur au sein de cette commission, elle a publié sur son site électronique (www.tranparency-Lebanon.org) le plan envisagé à ce propos et la décision du Conseil des ministres. Seront également publiés de manière régulière tous les rapports périodiques pour informer l'opinion publique. L'ONG a par ailleurs mis à la disposition du public une ligne verte pour permettre à qui le désire de rapporter une affaire de corruption constatée, que ce soit en relation avec la question des déchets ou liée à tout autre dossier (03-86 83 03).
PUISQUE "HERCULE" NE BOUGE PAS... ET LES CRIARDS ULYSSES SONT PLEINS DE VICES... IL NE RESTE AUX LIBANAIS... POUR TOUT CHANGEMENT... QUE LE VOTE À L'URNE... DÉMOUTONNEZ-VOUS ET CHOISISSEZ LIBREMENT APRÈS AVOIR QUITTÉ VOS BERGERIES TRIBALES... DU RÊVE ? JE LE SAIS !
14 h 32, le 25 septembre 2015