Bien que l'information n'ait pas encore été confirmée, la visite du chef de la République française, François Hollande, devrait en principe avoir lieu le 4 octobre prochain. À l'instar du Premier ministre britannique, David Cameron, qui s'est rendu dans la Békaa pour visiter un camp de réfugiés, M. Hollande devrait en principe prendre le même itinéraire en se rendant sur les lieux.
Selon un ministre concerné par le dossier des réfugiés, le phénomène de l'afflux des responsables européens à Beyrouth et dans la Békaa va encore s'amplifier à partir de lundi prochain. Il coïncide avec la visite du ministre des Affaires étrangères hollandais à Téhéran et de son homologue norvégien à Beyrouth. Le premier a déjà visité plus d'un camp dans la Békaa pour s'enquérir du mode de vie des réfugiés sur place, s'informant auprès de son homologue libanais, Gebran Bassil, de l'attitude officielle à l'égard de ce dossier sous tous les angles. Il a notamment pris connaissance du nombre de réfugiés ainsi que du poids financier qu'ils représentent, évoquant en même temps le facteur démographique et sécuritaire. Le ministre devait notamment s'enquérir du fait de savoir si parmi les réfugiés qui affluent vers l'Europe par milliers se trouveraient des terroristes et s'ils pouvaient constituer un danger quelconque sur la sécurité nationale des pays hôtes. L'idée échangée lors de cet entretien consistait à dire que le remède au problème des réfugiés passe par la nécessité de garantir leur retour au pays par le biais d'un règlement politique à la crise syrienne.
La source a par ailleurs indiqué que François Hollande a intensifié ses contacts avec les chefs d'État européens pour assurer de plus grandes aides au Liban, de manière à subvenir aux besoins de la population des réfugiés, que ce soit au niveau des services de base (eau et électricité), des soins médicaux ou de l'éducation. Ces aides seront décidées lors de la réunion « du Groupe international de soutien au Liban » qui se tiendra à New York, en marge de la session ordinaire de l'Assemblée générale de l'Onu. D'autres fonds envisagés devraient être alloués à l'armée libanaise pour protéger les frontières du côté est et prévenir toute tentative d'infiltration en territoire libanais d'éléments armés de l'État islamique ou du Front al-Nosra.
Les Américains ont été précurseurs en annonçant, mardi, une aide américaine de 59 millions de dollars octroyés à la troupe, un don annoncé par le Premier ministre, Tammam Salam, avant son départ pour New York.
La source relève que l'afflux massif de réfugiés syriens, notamment en direction de l'Europe, a encouragé les responsables des pays concernés à offrir des fonds additionnels au Liban pour les garder sur son territoire jusqu'à ce qu'une solution politique soit trouvée en Syrie. Les responsables européens ont d'ailleurs objecté l'orientation actuelle du gouvernement libanais désireux de repousser les réfugiés vers les zones et localités libérées de l'État islamique, le facteur sécuritaire devenant ainsi inexistant. Autre objection formulée par ces responsables, l'idée d'établir des camps près des frontières internationales avec la Syrie, l'argument sécuritaire ayant également été avancé dans ce cas de figure.
La source a affirmé s'attendre par ailleurs à ce que les participants aux réunions de New York ne conviennent pas d'une plus grande aide à accorder au Liban en vue de lui permettre d'accueillir encore plus de réfugiés, d'autant que l'Union européenne a décidé d'accueillir 120 000 réfugiés qui seront répartis sur les pays consentants.