Parfois, on se demande comment il est possible qu'un pays, qui, par ailleurs, a vu des centaines, voire des milliers de ses ressortissants réussir si bien dans les pays d'accueil, peut se trouver dans cette situation inextricable, envahi par les déchets, sans eau ni électricité, sans sécurité sociale pour les démunis, sans président de la République, gouverné, si l'on peut dire, par des ministres et leur chef qui ne sont là que parce qu'ils ne peuvent livrer le pays à l'inconnu. Un pays gorgé de réfugiés mais des réfugiés miséreux qui, eux-mêmes, aimeraient se réfugier ailleurs. Un pays où les festivals et les fêtes ont enchanté l'été, mais où la rentrée en désenchante plus d'un. Un pays, mon pays, envers lequel nous avons tous démérité car centrés sur nos préoccupations personnelles; nous l'avons laissé entre les mains incapables et cupides de gouvernants qui n'ont vu dans leur poste qu'un moyen de s'enrichir ou de se faire valoir et non de servir. Ceux-là mêmes qui déclarent que la rue qui manifeste son mécontentement est manipulée. Ne seraient-ils pas eux
les manipulés ?
Interviewé, un manifestant a déclaré vouloir que les réunions à huis clos du dialogue soient rendues publiques ; ce serait peut-être un début de transparence qui aiderait à comprendre les raisons de la dégradation de toutes nos institutions.
Dolly TALHAMÉ