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Sport - Arts martiaux - À bâtons rompus

Fadi Aoun : L’ISKF porte un message de paix

Fadi Aoun s'attelle activement à la préparation du festival des arts martiaux. Juriste de formation, le dynamique président de la Fédération libanaise de karaté a répondu à nos questions.

« La conception du message de l’ISKF : prouver que le budo intrinsèque à la culture et aux traditions japonaises possède une profondeur éthique et philosophique bien plus importante que sa manifestation physique. Ce qui caractérise ce groupe et le différencie des autres, c’est ce souci de la discipline, de l’éthique, de la tradition et de l’auto-amélioration continue, qui fait que le karaté soit un mode de vie plutôt qu’un moyen de combat à mains nues », assure Fadi Aoun.

Quand et à quelle occasion a été créée l'ISKF Liban (International Shotokan Karate Federation) ?
ISKF Liban (Kokushokuren) en tant que groupe de karatékas dévoués et en même temps désabusés par l'éternel échec et négligence officiels (notamment ceux de la fédération libanaise de karaté) a vu le jour pendant l'été 1997.
Ce n'était qu'en partie faute de contribution officielle que ce groupe de vétérans du karaté s'est décidé à agir ; la principale motivation consistait, en présence de gens convaincus, dans un rôle des arts martiaux qui transcende le simple exploit physique ; ce fut la conception du message essentiel du groupe : prouver que le budo (la voie du guerrier désarmé), intrinsèque à la culture et aux traditions japonaises, possède une profondeur éthique et philosophique bien plus importante que sa manifestation physique tant mutilée par les médias et le cinéma, et essayer de propager ces connaissances, culture et discipline sur tout le territoire libanais.
Ensuite, il n'était plus question que d'une simple prise de contact avec l'organisation mondiale ISKF basée en Philadelphie aux États-Unis, pour s'assurer que le but ultime du karaté (voire de tout art martial) consiste dans l'aspiration à la perfection de la personne, en passant par les autres motivations du groupe comme rester fidèle, toujours entreprendre, respecter les autres et s'abstenir de tout acte violent. Ce message de paix fera précisément le slogan et thème de la démonstration présentée par l'ISKF au Festival international des arts martiaux 2015.

Quelles sont les activités annuelles de l'ISKF Liban ?
L'ISKF Liban, afin de faire face à la frustration et l'isolement imposés aux karatekas libanais par les années de guerre et puis par l'incompétence officielle, a pris pour devoir d'assurer à ces disciples des activités annuelles, comme le séminaire d'été donné chaque année par un expert japonais de l'ISKF que la branche libanaise œuvre à inviter régulièrement et durant lequel les membres locaux ont droit aux examens et avancements supervisés par l'expert-hôte. L'ISKF Liban organise chaque année des rencontres et tournois réguliers entre différents dojos et clubs de l'association, des entraînements et festivités charitables à Noël, à Pâques et au Fitr, des camps d'été et d'hiver ainsi que des démonstrations à but culturel ou social, des dîners de collecte de fonds visant à aider l'association à envoyer régulièrement ses élèves et instructeurs aux camps et championnats mondiaux organisés par l'ISKF mondiale aux États-Unis et ailleurs, comme le « Master Camp » annuel au mois de juin en Philadelphie et le « World Shotocup » n'importe où dans le monde. Notre association locale soutient aussi régulièrement des activités charitables organisées par d'autres groupes spécialisés (Younbou', Paradis des enfants, etc.).
Parlez-nous de la participation de l'ISKF Liban au festival des arts martiaux les 25-26 septembre et du thème spécial de la démonstration de karaté...
L'ISKF Liban participera – à titre volontaire – au Festival international des arts martiaux. Ce festival, le premier du genre au Liban, verra la participation de plus de 70 sportifs internationaux représentant les différents arts martiaux sur les cinq continents. Avec plus de 60 karatékas, enfants et adultes, l'ISKF Liban présentera un spectacle dont le thème est « un message de paix ».
Ce thème est inspiré de l'événement lui-même, qui tente de démontrer comment le choc des civilisations laisse la place à l'interaction entre les différentes civilisations, tout comme pour les différentes écoles d'arts martiaux, loin de toute forme de violence.
Pour ce faire, les instructeurs et jeunes disciples de l'association présenteront simultanément deux katas (ensembles de combats imaginaires contre de multiples adversaires) appartenant à deux écoles de karaté biens distinctes : l'une (Sochin) qui adopte un style bien lourd, puissant et stable enraciné au sol et l'autre (Unsu), tout au contraire, adopte un style aérien, allègre et propre aux corps menus et rapides. Cette approche permet de mieux préciser les contradictions que le karaté moderne est arrivé à inclure et combiner en parfait parallélisme au message du festival : celui de l'interaction des civilisations au lieu de leur confrontation.
Cette performance sera suivie d'une application, en simulation de combat réel, des techniques utilisées dans les deux katas.
Pour conclure, les enfants et jeunes de l'ISKF Liban présenteront un kata (wankan) combinant et enchaînant solidité et légèreté, lenteur et rapidité, terre et air et qui sert à mettre en valeur la qualité versatile et complète du karaté.

Qu'est-ce qui caractérise l'ISKF des autres groupes ?
Ce qui caractérise l'ISKF et la différencie des autres groupes de karaté (au Liban du moins), c'est ce souci de la discipline, de l'éthique, de la tradition et de l'auto-amélioration continue, qui fait que le karaté soit un mode de vie plutôt qu'un moyen de combat à mains nues ; qu'il soit à la portée de tout le monde et non un privilège d'a-thlète élite ou de sportif de haut niveau, et que le but physique du karaté soit plutôt de rechercher, canaliser et diriger tout le potentiel de l'être humain dans une technique qui lui sert à bien se défendre plutôt que de le rendre plus performant pour rivaliser avec les mieux nantis.
Tout le monde trouve son karaté avec l'ISKF et découvre au bout du chemin que le but de cette discipline est de chercher à devenir meilleur, loin de la violence et dans le respect des autres. Notre message est un message de paix, qui admet que la plus grande victoire est celle obtenue sans combat, que nuire à l'adversaire équivaut à se faire du mal et que la plus grande défaite serait de perdre le contrôle de soi.

Quand et à quelle occasion a été créée l'ISKF Liban (International Shotokan Karate Federation) ?ISKF Liban (Kokushokuren) en tant que groupe de karatékas dévoués et en même temps désabusés par l'éternel échec et négligence officiels (notamment ceux de la fédération libanaise de karaté) a vu le jour pendant l'été 1997.Ce n'était qu'en partie faute de contribution...

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