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Liban - Portrait

Justine Eddé, la passion du base jump

En 2012, la jeune femme a remporté la « World Cup » en précision d'atterrissage, catégorie féminine.

« Le base jumper doit impérativement chercher à améliorer sa pratique. Il doit aussi se remettre constamment en question, même s’il a des années d’expériences », affirme Justine Eddé.

À 25 ans, Justine Eddé, Franco-Libanaise établie en Suisse, est une fan totale de base jump, une forme de parachutisme dans laquelle on saute d'un point fixe, immeuble ou falaise (voir par ailleurs). La passion qu'elle voue aujourd'hui à ce sport est toutefois le fruit d'un pur hasard. « À 16 ans, j'ai effectué mon tout premier stage de parachutisme, se souvient la jeune femme. Durant cette période, j'ai eu l'occasion de rencontrer des base jumpers. Cette activité m'a attirée. Petit à petit, j'y ai pris goût. Plus tard, de nombreux bases jumpers m'ont aidée à débuter dans ce milieu. »
Dotée d'un talent incontestable, Justine Eddé s'est vue attribuer le titre de championne mondiale de base jump en 2012, dans le cadre de la « World Cup » (Coupe mondiale), une compétition privée. Malgré cette notoriété, ce sport reste pour la jeune femme un simple hobby et non un projet de carrière. « Je préfère que le base jump reste un simple plaisir et non une obligation, confie-t-elle. La compétition n'est plus vraiment quelque chose que j'ai envie de faire. Je préfère plutôt participer à des événements. Si un jour on en organise au Liban, je serai très contente d'y prendre part et d'apporter mon aide. À ce jour, malheureusement, il n'y a toujours pas de base jumpers au pays. »
Guidée par un mentor dans ses premiers pas, elle effectue aujourd'hui ses entraînements seule. Autodidacte dans ce domaine, elle prend ses propres décisions concernant ses sauts, particulièrement le choix des sites. Étant donné qu'il n'existe pas à l'heure actuelle de fédération de base jump ni un contrôle de cette activité, le sportif devient son propre juge. « C'est moi qui décide de l'endroit d'où je saute, des conditions dans lesquelles je le ferai, ou encore des matériaux que j'utiliserai, explique-t-elle. Dans un premier temps, je vérifie le site. Je dois m'y sentir à l'aise. »

Voyager...
À travers le base jump, Justine Eddé cherche surtout à partir à la découverte du monde. « Devenir championne n'a jamais été un objectif, confie la jeune femme. À travers ce sport, je cherche surtout à voyager et à sauter d'endroits totalement atypiques. J'aime particulièrement sauter des immeubles et des falaises. Cela n'est toutefois légal que dans certains pays. »
Vu la montée d'adrénaline que déclenchent ces sauts extrêmes, on peut supposer que c'est justement la recherche de cette sensation qui a attiré Justine Eddé vers le base jump. Mais la raison est toute autre. « La montée d'adrénaline n'a rien à voir dans mon envie de pratiquer cette discipline, affirme-t-elle. Ce sont plutôt l'originalité de cette activité, la précision qu'elle demande et aussi le fait qu'elle soit peu connue. J'avais envie d'en savoir plus. Le base jump procure une sensation de contrôle. On ne peut pas espérer que tout se passera bien. On doit plutôt être sûr que tout va bien se passer. »
Audacieuse, Justine Eddé ne recule devant rien. Responsable et consciente du risque qu'elle encourt en pratiquant ce sport, elle veille toujours à prendre ses précautions. En effet, le base jump est un sport extrêmement risqué, d'autant que certains sites peuvent atteindre les 1 500 mètres d'altitude. En mai 2015, la star du base jump Daniel Potter et son acolyte Graham Hunt ont trouvé la mort lors d'un saut. « Le fait qu'il y ait un gros risque et parfois même des décès résulte du facteur humain, explique-t-elle. Cela signifie que la personne a peut-être un équipement mal adapté ou qu'elle a choisi de sauter d'un endroit trop difficile pour son niveau ou encore d'un endroit extrêmement risqué. Ce sont des gens qui ont fait un mauvais calcul, ce qui peut arriver à tous les bases jumpers. Seulement, certaines erreurs peuvent être fatales. »
L'un des avantages que présente cette activité reste la liberté dont disposent les sportifs. « Ce qui est extraordinaire, car personne ne vous dit quoi faire ou bien où aller, indique Justine Eddé. C'est au base jumper de savoir s'il prend ou non les bonnes décisions. La particularité de ce sport est également d'apprendre des erreurs des autres. Il est impératif de toujours chercher à améliorer sa pratique. Il est important également de se remettre constamment en question, même si on a des années d'expériences. »

« Un état d'esprit »
Que pensent ses parents de cette activité ? « Ils ne m'encouragent pas à pratiquer le base jump, mais ils ne me découragent pas non plus, répond Justine Eddé. Ils observent et me font confiance. Ils sont aussi fiers de mes exploits. Ma mère a fini par devenir mon manager. »
En dépit du danger que peut présenter ce sport, cela reste une activité qui procure à la jeune femme une sensation de pur plaisir. « C'est un sport très spécial, note-t-elle. Il représente aussi un état d'esprit. Lorsque je suis dans le vide, je m'éclate. Il y a un moment de concentration intense juste avant de sauter. Une fois dans le vide, on jongle entre le contrôle du vol et le plaisir de voler. »
En tant que base jumper professionnelle, Justine a bien évidemment ses sites favoris. Le site suisse Schwarzmönch, à Stechelberg, près de chez elle, en fait partie. « L'environnement est magnifique, dit-elle. J'aime beaucoup les sites urbains aussi. Les villes ont toujours quelque chose de spécial, car elles ont une organisation spécifique. »
À tous les jeunes bases jumpers qui désirent suivre ses pas, Justine Eddé conseille la patience et la persévérance.

Zoom sur un sport extrême
Sport extrême par excellence, le base jump est une discipline issue du parachutisme. Équipé d'un parachute ou d'un wingsuit (combinaison souple en forme d'ailes), le sportif a pour objectif de sauter d'un point fixe comme une falaise ou un immeuble. Ce sport mêle de nombreuses autres disciplines telles que la chute libre, le parapente, l'alpinisme, la précision d'atterrissage, ou encore la voltige.
« B.A.S.E. » est un acronyme des termes anglais correspondant à quatre catégories de points de sauts fixes: « Buildings, Antennas, Spans, Earth » (Immeubles, Antennes, Ponts, Falaises).
Cette discipline compte moins de 10 000 pratiquants réguliers dans le monde.
En 1978, ces sauts extrêmes se sont démocratisés aux États-Unis, sous l'impulsion de Carl Boenish et son épouse grâce à leurs exploits depuis El Capitan, une paroi rocheuse du parc national de Yosemite, en Californie. Bien que peu répandue, cette activité fait souvent peur aux autorités locales. En conséquence, les lois sont souvent strictes, les sites interdits d'accès étant plus nombreux que ceux qui sont autorisés.
Certains pays ont autorisé la pratique de ce sport, comme la France et la Suisse, à condition qu'il soit pratiqué sur des falaises ou en montagne. En ce qui concerne les bâtiments ou lieux privés (immeubles, ponts, etc.), le base jumper doit avoir une autorisation préalable du propriétaire, des autorités locales ou de l'exploitant du bâtiment.

À 25 ans, Justine Eddé, Franco-Libanaise établie en Suisse, est une fan totale de base jump, une forme de parachutisme dans laquelle on saute d'un point fixe, immeuble ou falaise (voir par ailleurs). La passion qu'elle voue aujourd'hui à ce sport est toutefois le fruit d'un pur hasard. « À 16 ans, j'ai effectué mon tout premier stage de parachutisme, se souvient la jeune femme. Durant...

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