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L'Otan dément que le Pentagone ait couvert des cas de pédophilie dans la police afghane

Le chef des troupes de l'Otan en Afghanistan a affirmé mardi que le Pentagone n'avait jamais ordonné aux soldats américains de taire des cas de pédophilie découverts au sein de la police afghane, démentant un article du New York Times en ce sens.

Dans son édition de dimanche, ce quotidien américain expliquait que la police locale afghane et les milices antitalibanes alliées à la force de l'Otan en Afghanistan pratiquaient largement le "bacha bazi" ("jouer avec les garçons", en dari, une des deux langues parlées en Afghanistan), c'est-à-dire gardaient auprès d'eux de jeunes garçons pour abuser d'eux sexuellement.
La police locale afghane, créée et formée par les Etats-Unis pour aider l'Otan à combattre les rebelles talibans à l'échelle locale, a une réputation pour le moins mitigée, souvent accusée par les populations locales de racket et de viols.

Entre 2010 et 2012, à l'époque où l'armée américaine formait ces policiers, "ordre avait été donné aux soldats et aux Marines américains de ne pas intervenir" lorsqu'ils s'apercevaient que les policiers violaient des enfants le soir dans leurs quartiers, selon le New York Times qui cite les témoignages de plusieurs soldats. Pis, assure ce journal, certains soldats américains ont vu leur carrière réduite "à néant" parce qu'ils s'insurgeaient ou tentaient, par la force, d'empêcher ces actes de pédophilie.

Mardi, le général américain John Campbell, commandant de la force de l'Otan en Afghanistan, a réagi à ces accusations en se déclarant dans un communiqué "absolument convaincu qu'une telle politique (fermer les yeux, ndlr) n'a jamais existé" dans ce pays. Le général Campbell dit en outre s'attendre à ce que "tout soupçon d'agression sexuelle soit immédiatement signalé à la hiérarchie, indépendamment de l'identité des auteurs et des victimes présumés".
"J'ai parlé au président (afghan Ashraf) Ghani de ce sujet et il m'a clairement dit que le gouvernement afghan ne tolèrerait pas les agressions sexuelles sur les enfants ou sur quiconque", conclut le chef de "Soutien résolu", nouveau nom de la mission de l'Otan en Afghanistan, qui compte environ 13.000 soldats étrangers.

De son côté, le ministère afghan de l'Intérieur s'est insurgé mardi soir contre l'assertion du New York Times qui qualifie les agressions sexuelles contre les enfants de "problème ancien en Afghanistan.
Il est "faux" de dire que les autorités afghanes "ne s'attaquent pas" à la pratique du "bacha bazi", écrit le ministère dans un communiqué. "Le +bacha bazi+ n'est pas tolérable dans les rangs de la police locale et si des preuves convaincantes sont apportées, le ministère de l'Intérieur engagera des poursuites contre les personnes impliquées", ajoute-t-il.

Après plus de trente ans de guerre, l'Afghanistan reste un pays pauvre et peu contrôlé par le pouvoir central, notamment hors des villes où les milices commandées par des chefs de guerre font encore souvent la loi. Ces hommes forts sont pour certains accusés depuis longtemps de s'adonner au "bacha bazi", un esclavagisme sexuel qui reste tabou dans la société afghane.

Le chef des troupes de l'Otan en Afghanistan a affirmé mardi que le Pentagone n'avait jamais ordonné aux soldats américains de taire des cas de pédophilie découverts au sein de la police afghane, démentant un article du New York Times en ce sens.Dans son édition de dimanche, ce quotidien américain expliquait que la police locale afghane et les milices antitalibanes alliées à la force de...