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Économie - États-Unis

Altice s’offre le câblo-opérateur Cablevision

Patrick Drahi, patron d’Altice, a déclaré hier que son groupe « allait continuer à accroître sa taille aux États-Unis ». Miguel Medina / AFP

Le groupe européen Altice a racheté le câblo-opérateur américain Cablevision pour un montant le valorisant à hauteur de 17,7 milliards de dollars, confirmant les ambitions de l'homme d'affaires franco-israélien Patrick Drahi aux États-Unis. Cette opération, annoncée à l'AFP mercredi soir par une source proche du dossier, a été confirmée par Altice hier avant l'ouverture des Bourses européennes. Elle marque une étape importante dans la construction de l'empire des télécoms et des médias du milliardaire en faisant du nouvel ensemble le quatrième plus gros câblo-opérateur sur le marché américain.
Patrick Drahi propose aux actionnaires 34,90 dollars par action Cablevision, soit plus de 6 dollars de plus qu'à la clôture du titre mercredi soir à Wall Street. L'opération permettra aussi au magnat de mettre la main sur la société de services Lightpath, le réseau de télévision locale new-yorkais News 12 Networks ainsi que les quotidiens Newsday et amNewYork.
La transaction, attendue au premier semestre 2016, sera financée par 14,5 milliards de dollars de dette existante et nouvelle assumée par Cablevision, un reliquat de trésorerie disponible chez le câblo-opérateur, et 3,3 milliards de dollars en numéraire de la part d'Altice.
Créé en 1973, Cablevision a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 6,46 milliards de dollars pour un bénéfice net de 311,4 millions.
Les ambitions affichées d'Altice en termes de synergies « vont être accueillies avec scepticisme » sur le marché américain où les coûts liés aux contenus sont généralement plus élevés qu'en Europe, estiment les analystes de Deutsche Bank dans une note. « Mais l'entreprise a fait preuve par le passé de sa capacité à couper dans d'autres dépenses », ajoutent-ils.
Altice est déjà un géant européen des télécoms et des médias, avec un portefeuille s'étendant de Numericable-SFR, BFMTV, RMC, Libération et L'Express en France à Portugal Telecom en passant par la chaîne d'informations i24news en Israël.
Mais le groupe s'est fixé pour objectif de générer à terme la moitié de ses revenus aux États-Unis contre 15 % prévu fin 2015. Il n'en a donc pas fini avec ses emplettes d'autant que le numéro un américain du câble Comcast a les mains liées du fait de sa taille et que les deux autres mastodontes Charter/Time Warner sont en train de fusionner. Quelques heures après l'annonce du rachat de Cablevision, M. Drahi a déclaré : « Nous allons continuer à accroître notre taille aux États-Unis », avant d'ajouter : « Nous ne sommes pas pressés mais je pense qu'il y a des opportunités pour continuer à consolider » le marché du câble américain, éclaté en plusieurs acteurs ayant une présence régionale mais absents au niveau national.
La liste de ses cibles comprendrait, selon des sources bancaires, Verizon Communications FiOS, les activités du câble et de cuivre de l'opérateur télécoms Verizon, évaluées à environ 34 milliards de dollars par l'analyste Michael Rollins de Citigroup. M. Drahi, résident fiscal suisse, étudie aussi un rachat de Cox Communications ou Mediacom, selon ces sources.
Patrick Drahi entend réutiliser aux États-Unis les recettes qui ont contribué à sa fulgurante ascension en Europe. Il exclut a priori d'engager une guerre des prix, mettant plutôt l'accent sur la qualité des services, alors que les consommateurs américains se désabonnent de plus en plus du câble, au profit de services de vidéo en ligne (streaming) comme Netflix, Hulu, Amazon Fire TV, Apple TV... aux tarifs souvent dérisoires par rapport aux câblo-opérateurs. Selon les experts, les consommateurs auront bientôt besoin d'une connexion de qualité au très haut débit fixe pour ces nouveaux services. À terme, Altice pourrait proposer des offres triple play (Internet, mobile, télévision) ou quadruple play.
Seul hic dans son ascension, sa dette évaluée à environ 51 milliards de dollars avec la dernière transaction, et qui lui vaut les critiques du gouvernement français, pour qui un effondrement du groupe aurait des conséquences graves pour l'économie française.
Le message semble être passé : Patrick Drahi a modifié cet été la structure capitalistique d'Altice, ce qui lui permet de financer des acquisitions via un échange d'actions ou une augmentation de capital sans craindre de perdre le contrôle de son groupe.
(Source : AFP)

Le groupe européen Altice a racheté le câblo-opérateur américain Cablevision pour un montant le valorisant à hauteur de 17,7 milliards de dollars, confirmant les ambitions de l'homme d'affaires franco-israélien Patrick Drahi aux États-Unis. Cette opération, annoncée à l'AFP mercredi soir par une source proche du dossier, a été confirmée par Altice hier avant l'ouverture des Bourses...

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