Tadjikistan : un journaliste condamné pour un délit remontant à son enfance, HRW proteste

L'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé mardi la peine de deux ans de prison infligée à un journaliste indépendant tadjik pour un délit commis à l'âge de six ans et appelé les autorités à le libérer immédiatement.

"Les autorités tadjikes doivent annuler le verdict et libérer le journaliste indépendant Amindjon Goulmourodzoda", a déclaré HRW dans un communiqué, qualifiant cette condamnation de "nouvel exemple de répression de la liberté d'expression et des voix indépendantes" au Tadjikistan, une ancienne république soviétique d'Asie centrale.

M. Goulmourodzoda, 33 ans, rédacteur du site internet d'informations faraj.tj.com, a été condamné le 18 août à deux ans de prison pour avoir, selon les enquêteurs, falsifié son certificat de naissance avec l'aide de son père en 1989.

Les services tadjiks de sécurité affirment que le journaliste, âgé de six ans seulement au moment des faits, avait frauduleusement modifié sa date de naissance afin de pouvoir obtenir son passeport plus tôt.
Amindjon Goulmourodzoda a rejeté toutes les accusations, insistant sur le fait qu'il avait obtenu ses papiers de manière légale.
Son père, aujourd'hui défunt, figurait également en tant qu'accusé dans cette affaire.

"Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas quand un journaliste, connu pour ses articles indépendants, est enfermé pendant deux ans pour des actes qu'il aurait commis lorsqu'il était un petit enfant", estime Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale à HRW.
"Les autorités tadjikes doivent immédiatement annuler la condamnation de Goulmourodzoda et le libérer", a-t-il souligné, cité dans le communiqué de HRW.

Le Tadjikistan est dirigé d'une main de fer par le président Emomali Rakhmon depuis 1992. Son régime est régulièrement accusé par les ONG de faire pression sur les médias indépendants et de l'opposition.