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Moyen Orient et Monde - Crise des migrants

Merkel exige la tolérance zéro contre les actes xénophobes

En visite dans le centre de réfugiés d'Heidenau, la chancelière, huée par des manifestants d'extrême droite, a appelé les Allemands à se montrer « plus forts » pour aider les demandeurs d'asile.

Csaba Segesvari/AFP.

L'Allemagne ne fera preuve d'aucune « tolérance » pour les « abjectes » violences xénophobes, a martelé hier la chancelière Angela Merkel.
« Il faut le dire clairement : il n'y aucune tolérance vis-à-vis de ceux qui remettent en question la dignité d'autrui », a annoncé Mme Merkel à Heidenau (Saxe, Est), qualifiant à nouveau de « honteuses » les violences qui ont opposé dans cette petite ville extrémistes et policiers durant le week-end. Avant, pendant et après sa brève allocution, la chancelière a été huée par des sympathisants d'extrême droite, scandant « traîtresse » et « nous sommes la meute ». Tenus à distance par la police, ces militants s'étaient mêlés à des badauds, formant un groupe d'environ 200 personnes.
Au cours de sa visite du centre de réfugiés, à l'abri des micros et des caméras, Mme Merkel devait parler avec des résidents, personnels et représentants des forces de l'ordre. La chancelière allemande, qui a appelé à plusieurs reprises l'Union européenne (UE) à agir pour répondre à l'ampleur de la crise migratoire, se rend aujourd'hui à Vienne pour un sommet sur les Balkans de l'Ouest, région devenue, depuis quelques mois, l'une des principales portes d'entrée vers l'UE pour les Syriens ou les Irakiens fuyant la guerre mais aussi pour les Albanais, Kosovars ou Serbes en quête d'une vie meilleure. La patronne de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Federica Mogherini, sera aussi présente.
L'Allemagne attend 800 000 demandes d'asile en 2015, soit quatre fois plus que l'année précédente. Si 60 % des Allemands (sondage de la chaîne ZDF du 21 août) jugent que le pays a les moyens de les accueillir, les coups d'éclat en hausse de l'extrême droite ont choqué l'opinion. Deux incidents ont encore eu lieu dans la nuit. À Leipzig (Saxe, Est), un engin incendiaire a visé un bâtiment devant accueillir mercredi 56 demandeurs d'asile. Et à Parchim (Nord-Est), deux hommes ivres armés d'un couteau ont pénétré dans un centre d'accueil.

Schengen menacé ?
Pendant ce temps, en bus, à pied, passant sous les barbelés ou prenant d'assaut les trains, les scènes de chaos se multiplient en Europe orientale à mesure que des milliers de migrants avancent à travers le continent. Des milliers d'autres continuent de tenter la traversée périlleuse de la Méditerranée, où la seule semaine dernière 5 300 personnes ont été secourues par la marine italienne et la mission européenne Triton. Confrontées à l'arrivée massive de ces migrants, l'Italie, la Grèce ou la Hongrie se sont vu reprocher par certains de leurs partenaires de les laisser passer.
Répondant aux critiques, le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, a qualifié hier son pays de « modèle positif » sauvant « des dizaines de milliers de vies humaines » en Méditerranée. « L'Europe a besoin d'aller dans la direction exactement opposée à celle qui consiste à taper sur les pays situés sur sa frontière extérieure », a insisté le ministre, militant pour une « européanisation de la gestion des flux ». « Les migrants arrivent en Europe, pas en Italie, en Grèce, en Allemagne ou en Hongrie. Au train où vont les choses, on risque de remettre Schengen en cause », a-t-il prévenu.
De son côté, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a invité hier « les pays, en Europe et ailleurs, à faire preuve de compassion et à faire beaucoup plus pour venir à bout de la crise » migratoire, la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale.

L'Allemagne ne fera preuve d'aucune « tolérance » pour les « abjectes » violences xénophobes, a martelé hier la chancelière Angela Merkel.« Il faut le dire clairement : il n'y aucune tolérance vis-à-vis de ceux qui remettent en question la dignité d'autrui », a annoncé Mme Merkel à Heidenau (Saxe, Est), qualifiant à nouveau de « honteuses » les violences qui...

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