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Liban - Camps palestiniens

La situation toujours tendue à Aïn el-Héloué, malgré le cessez-le-feu

Le calme précaire, entrecoupé de rafales de coups de feu, a dissuadé de nombreuses personnes ayant pris la fuite de rentrer chez eux.

Elles ont pris la fuite à l’aube, et depuis, elles sont assises sur des chaises en plastique devant la mosquée.

Le cessez-le feu instauré hier à 13 heures dans le camp palestinien de Aïn el-Héloué, théâtre depuis samedi de combats entre les jihadistes, d'une part, et toutes les autres factions palestiniennes avec à leur tête le Fateh, de l'autre, a fait long feu. Vers 15h hier, on comptait déjà trois blessés tombés après l'entrée en vigueur de l'accord entre les deux parties. Selon des sources à la municipalité de Saïda, les combats ont fait au total quatre morts, dont deux du Fateh, et une quarantaine de blessés depuis le début.

Les diverses factions palestiniennes présentes dans le camp s'opposent aux jihadistes qui refusent, entre autres, de leur remettre l'assassin de l'officier du Fateh Talal Balaouneh, dit « le Jordanien », tué il y a un mois dans le camp. Mais jusqu'à présent, on ignore ce qui a déclenché les violents combats qui ont commencé samedi. La branche armée de l'OLP affirme qu'elle a voulu riposter à une tentative d'assassinat de l'un de ses chefs par les jihadistes, qui ont blessé deux miliciens du Fateh. De leur côté, les islamistes annoncent qu'ils ont riposté à des tirs du Fateh en direction de l'une de leurs permanences. Tout comme on ignore aussi les raisons qui empêchent de rétablir véritablement le calme à Aïn el-Héloué.
Dans un communiqué, Bahia Hariri, députée de Saïda, a souligné que « la consolidation de la sécurité à Aïn el-Héloué relève de la responsabilité de tous, Palestiniens et Libanais ».

 

(Reportage : « J'aurais pu trouver refuge à Damas au lieu d'une zone de guerre comme Aïn el-Héloué »)


Depuis samedi, Saïda vit au ralenti. La ville est secouée par le vacarme des tirs à Aïn el-Héloué, le camp palestinien le plus peuplé du Liban. L'autoroute traversant le chef-lieu du Liban-Sud a été coupée à plusieurs reprises au cours des dernières 72 heures pour des raisons de sécurité.

Profitant d'accalmies intermittentes, de nombreux habitants du camp l'ont quitté pour se réfugier chez des proches à Saïda et dans les localités voisines ou dans des mosquées de la ville.
« Certains sont arrivés tard dans la nuit de dimanche à lundi à la municipalité. Nous leur avons ouvert trois mosquées et une école. Nous avons lancé un appel à toutes les ONG pour venir à notre aide afin que nous puissions faire le nécessaire, notamment en leur distribuant des matelas et des vivres », a indiqué à L'Orient-Le Jour le président du conseil municipal de Saïda, Mohammad Saoudi.
« Ils sont actuellement un millier dans les quatre locaux que nous avons mis à leur disposition, mais nous nous attendons à ce que ce chiffre augmente dans les heures à venir. Beaucoup profiteront de l'accalmie pour partir.

Les personnes qui ont pu quitter Aïn el-Héloué jusqu'ici habitent les quartiers les moins chauds du camp ; les autres, ceux qui habitent au cœur du camp, y sont bloqués à cause des combats », a-t-il expliqué.
M. Saoudi, qui a présidé une réunion rassemblant des ONG libanaises et internationales, a décrété « l'état d'urgence humanitaire » à Saïda.

 

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