La « lebbadé », coiffe de feutre libanaise, qui aujourd'hui est devenue l'apanage des danseurs folkloriques et des montagnards de plus de 50 ans, est un accessoire millénaire.
Me Camille Aboussouan, qui, cette année, a réalisé le programme du Festival de Baablbeck : « Costumes de l'Orient », à partir de documents rares et précieux qu'il possède, parle ainsi de cette coiffe (....) pointue de feutre que l'on trouve en Phénicie et sur les bas-reliefs mésopotamiens :
Actuellement, ce sont les montagnards âgés qui arborent cette coiffe rugueuse, épaisse et chaude, conçue à l'origine pour protéger du froid. Dans le temps, les hommes la portaient nuit et jour, été comme hiver. Pour la maintenir sur la tête et pour éviter que son bord n'irrite le front, on porte en dessous un foulard que l'on replie sur « la lebbadé ». Les vieux optent pour un foulard noir et les jeunes pour un foulard blanc, souvent rehaussé de broderies dorées.
(...) La confection de la « lebbadé » est simple mais elle requiert un bon coup de main : il s'agit de mélanger de la laine de mouton avec un peu de savon râpé et d'en faire une sorte de pâte homogène. Puis on lui donne la forme voulue et on la laisse sécher au soleil. (...) Le plus célèbre des confectionneurs contemporains de « lebbadé » est mort, il y a deux ans, dans son village natal, Deir Ammar, au nord de Tripoli. Ses fils ne se sont pas initiés à cet artisanat, car, dans les montagnes, on préfère de plus en plus, à cette antique coiffe libanaise, le casque colonial.
Liban - Les archives racontent...
La « lebbadé », une coiffure libanaise millénaire
Dans « L'Orient-Le Jour » du 19 août 1971
OLJ / Par I.M., le 19 août 2015 à 00h57
commentaires (2)
Dommage, c'est bien de chez nous cette tradition. Il faut a tout prix la préserver d'une manière ou d'une autre.
Pierre Hadjigeorgiou
10 h 28, le 19 août 2015