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Économie - Crise de la dette grecque

Feu vert de l’Eurogroupe pour un plan d’aide de 86 milliards d’euros

Juncker : Le message est clair : sur cette base, la Grèce est et restera de manière irréversible un membre de la zone euro.

Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem (à dr.), a salué un accord qui « permettra à l’économie grecque de retrouver le chemin d’une croissance durable ». Emmanuel Dunand/AFP

Les ministres des Finances de la zone euro ont donné hier leur feu vert à un troisième plan d'aide à la Grèce, d'un montant de 86 milliards d'euros maximum, qui va donner au pays l'oxygène financier dont il a besoin, mais va devoir être suivi rapidement de mesures pour résoudre le problème de la dette grecque.
L'accord obtenu au terme de six heures de discussions à Bruxelles est intervenu peu après l'approbation, hier matin par le Parlement grec, du plan auquel sont parvenus mardi Athènes et les institutions créancières du pays (UE, Banque centrale européenne, Mécanisme européen de stabilité et Fonds monétaire international). Il prévoit de nouveaux prêts pouvant aller jusqu'à 86 milliards d'euros, qui seront accordés à la Grèce au cours des trois prochaines années.
Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a salué un accord qui « permettra à l'économie grecque de retrouver le chemin d'une croissance durable si le pays respecte les étapes » prévues pour la mise en œuvre des réformes et des mesures budgétaires qui lui sont demandées.
La première tranche d'aide s'élèvera à 26 milliards d'euros et sera elle-même divisée en plusieurs sous-tranches : un versement « immédiat » de 10 milliards placés sur un compte distinct destiné à la recapitalisation des banques grecques. Puis la deuxième « sous-tranche » de 16 milliards d'euros commencera par un versement de 13 milliards d'ici au 20 août, suivi d'un ou de plusieurs autres à l'automne, en fonction de la mise en œuvre des réformes.
Avant que cette aide soit déboursée, plusieurs Parlements nationaux, dont le Bundestag allemand, doivent approuver l'accord.

25 milliards pour les banques
Une deuxième tranche de 15 milliards, entièrement consacrée à la recapitalisation des banques, pourra être mise à la disposition de la Grèce si besoin, et si elle remplit les conditions, d'ici au 15 novembre. Cela porte donc au total à 25 milliards d'euros la somme de ce plan d'aide réservée aux banques grecques.
L'accord « est essentiel pour lever les incertitudes qui ont pesé sur la Grèce depuis six mois et pour retrouver la confiance », a commenté le vice-président de la Commission chargé de l'Euro, Valdis Dombrovskis, insistant sur le fait que « ce qui est important désormais, c'est la mise en œuvre complète » du programme.
« Les six derniers mois ont été difficiles. Ils ont mis à l'épreuve la patience des décideurs politiques et encore plus celle de nos citoyens. Ensemble, nous avons côtoyé l'abîme », a commenté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. « Mais aujourd'hui, je suis heureux d'annoncer que toutes les parties ont respecté leurs engagements » et « le message de cet Eurogroupe est clair : sur cette base, la Grèce est et restera de manière irréversible un membre de la zone euro », a-t-il poursuivi.
Le communiqué publié par l'Eurogroupe mentionne plusieurs des sujets d'inquiétude soulevés au cours des discussions, notamment par l'Allemagne. Il précise ainsi que le futur fonds pour les privatisations devra être « opérationnel d'ici à la fin de l'année » et collecter à terme 50 milliards d'euros.

Quelle soutenabilité ?
Par ailleurs, la trajectoire budgétaire demandée à Athènes est confirmée : la Grèce devra revenir à un excédent budgétaire primaire (hors charge de la dette) de 0,50 % du PIB l'an prochain (après un déficit primaire de 0,25 % cette année), puis un excédent de 1,75 % en 2017 et 3,5 % en 2018.
Autre sujet sensible, la question de la soutenabilité de la dette grecque, qui « reste un point de préoccupation majeure, en particulier pour le FMI », avait reconnu M. Dijsselbloem avant la réunion. Ce nouveau programme la fera grimper à 200 % du PIB grec, un niveau jugé non viable par le FMI qui a menacé de ne pas continuer à participer au financement des prêts sans des mesures de réduction de la dette.
Le communiqué final affirme que « la soutenabilité de la dette peut être assurée grâce à un programme de réformes crédibles et complet, et à des mesures supplémentaires sans effacement nominal » de dette. Cet engagement ne semble cependant toujours pas suffisant aux yeux du FMI, qui doit justement décider en octobre de sa participation financière au plan d'aide.
D'autre part, les partenaires d'Athènes sont préoccupés par ce qui risque de se passer dans les prochains mois en Grèce. Il y a un « risque d'instabilité politique », s'est inquiété le ministre espagnol Luis de Guindos. Car l'adoption hier par le Parlement grec du plan d'aide et des mesures budgétaires et structurelles qui l'accompagnent a révélé les fractures au sein de Syriza, le parti de gauche radicale du Premier ministre grec Alexis Tsipras : près d'un tiers des 149 députés Syriza ont voté contre le plan d'aide.
(Source : AFP)

Les ministres des Finances de la zone euro ont donné hier leur feu vert à un troisième plan d'aide à la Grèce, d'un montant de 86 milliards d'euros maximum, qui va donner au pays l'oxygène financier dont il a besoin, mais va devoir être suivi rapidement de mesures pour résoudre le problème de la dette grecque.L'accord obtenu au terme de six heures de discussions à Bruxelles est...
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