Nous vivons un temps qui court plus vite que son ombre. Au Liban, les événements nous agressent et nous dépassent. Voilà déjà une dizaine de jours que tous les regards sont braqués sur l'affaire des ordures et de l'incapacité de ce gouvernement et de nos prétendus responsables. Il ne faut surtout pas oublier que cette incapacité ne s'arrête pas là...
Outre le problème des ordures, qu'en est-il de la loi électorale ? Qu'attendent les personnes concernées pour fixer, étudier, proposer une loi adéquate tenant compte de notre appartenance libanaise uniquement ? Et ce report, devenu répétitif et attendu, de l'élection d'un président de la République nous confirme que nous avons des responsables sur qui nous ne pouvons pas compter et nous rappelle que le pays a besoin d'un envahisseur vers qui nos responsables se retournaient pour décider.
Qu'en est-il aussi de la prétendue nouvelle loi sur les loyers qui ne plaît qu'a vous, « responsables », et où se trouve le dossier bien gardé dans des tiroirs secrets sur l'illégalité de Solidere ? Pourquoi on n'en parle plus ?
Le citoyen s'appauvrit, les statistiques le montrent, la vie renchérit à vue d'œil. Que fait le bureau de la protection du consommateur à part des déclarations et de la publicité dans les médias ? Qu'est-il advenu par ailleurs des promesses de reconsidérer la loi relative à l'échelle des salaires ?
Le terrorisme, il ne faut pas l'oublier, est un sujet d'actualité sur lequel tous les regards de la région sont braqués ; et le Liban est parmi les pays les plus touchés. Où sont les armes promises à l'armée face à ces barbares et face à Israël ?
Je voudrais aussi rappeler l'invasion programmée des réfugiés syriens. Où sont les fameux plans de redressement, ainsi que les millions de dollars reçus pour les aider ?
Combien de temps encore nous faut-il accepter des Palestiniens armés dans leurs camps et en dehors ? Qui parle encore du plan de sécurité et de la dissolution des milices et du respect de la souveraineté et des institutions ?
Savez-vous, mesdames et messieurs les responsables (députés, ministres, chefs de parti et autres), que la corruption sévit dans tous les ministères et organismes publics ? Vous en parlez à longueur de journée, mais vous ne savez que lancer la balle « dans l'autre camp ».
Pourquoi le ministre de la Santé a-t-il freiné ses campagnes de prévention pour veiller au bien-être des citoyens ? Où en est-on avec le nouveau code de la route et son application tant médiatisée ? Pourquoi les chiffres avancés ne sont-ils pas pris au sérieux ? Ou bien vos convois motorisés ne vous permettent pas de voir plus loin que le fauteuil de votre limousine blindée ?
Nous vous avons applaudis lors du décret-loi contre le tabac dans les endroits publics. Où en est-on ? Comment peut-on gérer un pays sans budget depuis déjà 10 ans ? Sur quelle base allouez-vous des montants aux ministères et autres ? Le citoyen a droit à l'information comme dans d'autres pays dits civilisés, si jamais on prétend l'être.
Et cela ne finit plus.
Comme on dit en anglais : « time to change, time to go », il est grand temps d'accepter le changement, de quitter vos postes et de laisser la place à d'autres !
Fouad A. SALHA
Tant qu'il n'y a pas d'unité et de projet alternatif cohérent, il n'y a aucune chance que les dirigeants actuels cèdent leur place. Chaque citoyen veut le changement et souhaite qu'il y ait une nouvelle génération de politiciens probes et efficaces. Mais chacun a peur de voter (si jamais il y a de nouvelles élections) pour un(e) nouveau(elle) venu(e) parce que les électeurs de "l'autre bord" (quel qu'il soit) vont voter en masse pour leur idole et pourront contrôler le pays en toute légalité. Est-ce que vous pouvez penser à une personne ou un parti acceptable de tous qui pourrait récolter plus que quelques dizaines ou au plus quelques centaines de voix si l'élection a lieu demain?
21 h 07, le 16 août 2015