De la hausse du prix du carburant agricole à la libéralisation du commerce du pain, la Grèce a accepté une longue liste d'ajustements fiscaux et de réformes de son économie pour obtenir de l'UE et du FMI un troisième plan d'aide d'environ 86 milliards d'euros.
Le Parlement grec devrait voter ce soir cette feuille de route pour les trois ans à venir, dont plusieurs dizaines de mesures devant entrer en vigueur immédiatement.
Libéraliser le pain, les soldes, les médicaments...
Directement inspirées des préconisations de l'OCDE, la Grèce va devoir libéraliser plusieurs activités commerciales : permettre l'ouverture de pharmacies par des non-pharmaciens, autoriser la vente de médicaments sans ordonnance dans les grandes surfaces, élargir les types de commerce autorisés à vendre du pain, autoriser les soldes à toutes les périodes de l'année, ouvrir les professions d'ingénieur et de notaire. Autant de sujets en discussion depuis plusieurs années déjà. En revanche, la vente de tsipouro en vrac, un alcool traditionnel souvent produit dans le cadre privé, sera interdite.
Mesures fiscales tous azimuts
Des taux qui montent, qui baissent, des changements de plafond, de seuil, de catégorie : les modifications dans la domaine fiscal promettent de nouveaux maux de tête aux comptables qui ne cessent de critiquer l'instabilité du régime d'imposition grec.
Les agriculteurs sont particulièrement concernés avec la fin de leur ristourne sur le carburant et d'un régime fiscal privilégié. Les armateurs ne sont pas épargnés non plus : reconduction pour quatre ans d'une taxe spéciale instaurée ces dernières années, hausse de 4 % par an, de 2016 à 2020, de l'imposition sur le tonnage des bateaux sous pavillon grec.
Les professions libérales et les commerçants vont devoir à partir de 2016 verser par anticipation la totalité de leur impôts sur le revenu de l'année suivante, contre la moitié actuellement.
L'amnistie fiscale, proposée depuis février par le gouvernement Syriza aux contribuables qui règlent leurs arriérés d'impôts, sera moins généreuse.
Retraite entre 62 et 67 ans pour tout le monde
Tous les dispositifs permettant une retraite anticipée, parfois à partir de 50 ou 55 ans, seront supprimés d'ici à 2021 pour tous ceux qui n'auront pas fait valoir leurs droits avant la vote du projet de loi. Le cadre actuellement en vigueur, mais avec beaucoup d'exceptions, qui prévoit une retraite à 67 ans ou à 62 ans, après 40 annuités, sera généralisé. L'État attend de cette réforme 5 millions d'euros d'économies en 2015 et jusqu'à 263 millions d'euros en 2019.
Différents changements dans le calcul des pensions et le critère de zéro déficit imposé aux caisses de retraites devraient entraîner une nouvelle baisse des retraites dans les prochaines années, après plusieurs coupes successives depuis 2010.
Relance des privatisations
Le projet de loi promet 6,4 milliards de revenus tirés des privatisations d'ici à 2017 (1,4 md en 2015, 3,7 mds en 2016 et 1,3 md en 2017)
Le gouvernement s'engage à présenter d'ici au mois d'octobre, et à tenir, un calendrier pour boucler l'appel d'offres en cours pour les ports du Pirée, de Thessalonique, la compagnie de chemin de fer Trainose et le gestionnaire du réseau ferré Rosco.
(Source : AFP)