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Liban - Hezbollah

Kassem : « Qui a dit que le débat autour du mécanisme de décision est un acte positif et sain ? »

Le parti de Dieu n'est pas d'accord avec tous les aspects de la politique suivie par son allié chrétien, Michel Aoun, et ne s'en cache pas.

Selon Naïm Kassem, « le député qui se rend place de l’Étoile exerce son droit constitutionnel, au même titre que celui qui ne s’y rend pas ». Photo Ani

Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a vivement critiqué la paralysie du Parlement et mis en garde contre un blocage du Conseil des ministres, dans un discours qu'il a prononcé hier, au cours d'une cérémonie organisée en l'honneur de 17 lauréats du baccalauréat libanais, au centre as-Saha, près de l'aéroport. À l'instar de tous les responsables du Hezbollah qui, depuis quelque temps, multiplient les critiques contre le système politique libanais, Naïm Kassem s'est aussi attelé à démontrer « les vices » de ce système qui serait, selon lui, à l'origine de toutes les crises dont souffre le Liban.
« La crise de l'électricité, de l'eau, celle des déchets et d'autres sont des crises structurelles liées au système de partages des parts sur des bases confessionnelles, ainsi qu'à la protection communautaire de la corruption et des corrupteurs et à la primauté des intérêts et des acquis communautaires », a-t-il dit, avant de dénoncer le système des agences exclusives, « à l'origine d'une hausse injustifiée des prix », de la protection des grosses industries, de l'absence de sécurité sociale, des atteintes à la loi sur le bâtiment ou aux réseaux hydraulique, électrique et téléphonique. « Tous ces actes sont protégés par le système confessionnel et empêchent des règlements efficaces », a déploré Naïm Kassem, en rappelant que la décision d'installer des incinérateurs, conformément aux normes internationales, avait été prise en 2010 en Conseil des ministres, « mais ni l'appel d'offres ni les adjudications n'ont eu lieu ». « Qui a dit que les institutions constitutionnelles sont des acquis communautaires, pour que si l'une d'elles est paralysée, certains responsables s'emploient à bloquer d'autres afin que personne ne puisse dire qu'une institution fonctionne et une autre pas ? » s'est-il indigné.
« Si des difficultés déterminées empêchent l'élection d'un président de la République, pourquoi faut-il paralyser le Parlement et les intérêts des Libanais ? S'il faut du temps pour régler une crise qui empêche le Parlement de fonctionner, pourquoi doit-on s'acharner contre le gouvernement pour le faire tomber ? Qui a dit qu'un débat autour du mécanisme (de décision en Conseil des ministres) est un acte positif et sain ? Du moment qu'un accord a été conclu dans le passé sur les moyens de prendre les décisions en Conseil des ministres, il n'est plus nécessaire de revenir sur la question de nouveau et d'en faire toute une histoire, à moins que certains ne veuillent profiter de leur présence au sein du gouvernement pour imposer aux autres les décisions qu'ils exigent », a-t-il accusé, critiquant ainsi implicitement l'insistance du Courant patriotique libre (CPL) à imposer, en Conseil des ministres, l'examen du mécanisme de prise de décision avant toute autre chose.
« Nous appelons, a poursuivi le responsable chiite, à ne pas bloquer le Conseil des ministres et à ne pas faire tomber le gouvernement pour qu'il puisse prendre les décisions qu'il faut afin de pouvoir gérer les affaires des Libanais et les intérêts du pays, notamment les nominations. » « Nous appelons également le Parlement à se réunir pour légiférer suivant le principe de l'urgence législative. Pour être francs, nous voulons que la Chambre se réunisse pour voter toutes sortes de lois, parce que telle est sa mission », a-t-il dit.

« Ne pas se rendre au Parlement est un droit »
Naïm Kassem s'est empressé ensuite de défendre la position du Hezbollah par rapport au boycottage des 27 réunions parlementaires convoquées pour l'élection d'un nouveau chef de l'État. « Nous voulons un président de la République. Certains considèrent que le fait de ne pas se rendre au Parlement (pour élire un président) est anticonstitutionnel. Pas du tout. La Constitution définit le mécanisme électoral, avec la majorité nécessaire des deux tiers pour que le pays soit doté d'un président, mais elle donne aux individus le droit de se rendre ou pas, pour cela, au Parlement. Le député qui se rend place de l'Étoile exerce ainsi son droit constitutionnel, au même titre que celui qui ne s'y rend pas », a expliqué le responsable du Hezbollah, qui a ensuite proposé la solution suivante au dossier de la présidentielle : « Un règlement politique s'impose. Il s'agit d'opter pour le meilleur (candidat). Et le meilleur est un candidat qui représente de larges franges de la société libanaise, pour qu'il puisse être capable de conclure des accords, de se conformer à ses positions et de transposer le Liban vers une situation correcte et solide. »
Il a dans le même temps exprimé son opposition à l'élection d'un président consensuel « qui est normalement accepté de tous mais qui penche pour une partie déterminée, avant que les pressions exercées sur lui après son élection ne le jettent dans le giron d'une autre ». « En définitive, chacun de nous a ses propres comptes. Il vaut mieux choisir un président que nous connaissons bien dès le départ et avec qui nous nous entendons bien, plutôt qu'un président-girouette », a fait remarquer Naïm Kassem.
Évoquant ensuite l'accord sur le nucléaire entre l'Iran et le G5 +1, le secrétaire général adjoint du Hezbollah a réaffirmé qu'il pave la voie à des solutions politiques dans la région. « Mais les pays de la région doivent réaliser qu'il est dans leur intérêt de s'entendre avec Téhéran et de se débarrasser des complexes de supériorité et de refus qui n'aident personne », a-t-il dit, estimant que ce sont « les ententes dans la région qui peuvent protéger la sécurité politique des États qui la composent ».
Naïm Kassem a exclu la possibilité d'un impact positif direct de cet accord sur le Liban. « Celui-ci est le dernier sur l'échelle des priorités régionales. Ceux qui s'attendent à un règlement dans le pays grâce à l'accord de Vienne risquent d'attendre longtemps car la liste est longue. Avant le Liban, il y a le Yémen et la Syrie ainsi que d'autres États. Si nous ne nous empressons pas de régler nous-mêmes nos crises, nous risquons d'attendre longtemps. Et pour cause : le monde est satisfait du modèle unique libanais qui a pu instituer une sécurité et une stabilité politiques. Le Liban n'est plus un foyer de turbulences qui "les" gêne."Ils" ne s'en servent plus non plus comme boîte aux lettres. Aussi, qu'il y ait un président ou pas, que le Parlement se réunisse ou pas, ce sera peu important du moment que la stabilité politique est assurée. »

Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a vivement critiqué la paralysie du Parlement et mis en garde contre un blocage du Conseil des ministres, dans un discours qu'il a prononcé hier, au cours d'une cérémonie organisée en l'honneur de 17 lauréats du baccalauréat libanais, au centre as-Saha, près de l'aéroport. À l'instar de tous les responsables du...
commentaires (4)

Où ÉTAIT-IL DANS LA FERMETURE DU PARLEMENT PAR SON ALLIÉ LE SERRURIER POUR PLUS DE DEUX ANS ? ON DEVRAIT OUVRIR LA BOUCHE POUR PARLER... NON POUR LANCER DES BULLES DE VENT !

LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

10 h 32, le 12 août 2015

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Commentaires (4)

  • Où ÉTAIT-IL DANS LA FERMETURE DU PARLEMENT PAR SON ALLIÉ LE SERRURIER POUR PLUS DE DEUX ANS ? ON DEVRAIT OUVRIR LA BOUCHE POUR PARLER... NON POUR LANCER DES BULLES DE VENT !

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    10 h 32, le 12 août 2015

  • il n'a apparement jamais lu la consitution libanaise. Il s'essuie les pieds avec plutot. L'OLJ a fait un tres bon article en date du 15 Avril 2014: Article 73 : « Un mois au moins et deux mois au plus avant l’expiration des pouvoirs du président de la République, la Chambre se réunit sur la convocation de son président pour l’élection du nouveau chef de l’État. A défaut de convocation, cette réunion aura lieu de plein droit le dixième jour avant le terme de la magistrature présidentielle » Article 75 : "La Chambre réunie pour élire le président de la République constitue un collège électoral et non une assemblée délibérante. Elle doit procéder uniquement, sans délai ni débat, à l’élection du chef de l’État" Si ils ne comprennent meme pas un texte aussi clair, a quoi bon les avoir au pouvoir???

    George Khoury

    08 h 38, le 12 août 2015

  • Cette fois deux aspects dans le long discours de notre mollah cheikh Naim Kassem : 1-Il rappelle à l'ordre son allié, le grand général. 2-Il parle en connaissance de cause en énumérant les anomalies du fonctionnement du pouvoir, ces anomalies provenant de son Etat dans l'Etat.

    Halim Abou Chacra

    05 h 07, le 12 août 2015

  • "Aussi, qu'il y ait un président ou pas, que le Parlement se réunisse ou pas, ce sera peu important du moment que la stabilité politique est assurée." ! Ben alors ! Pourquoi te casses-tu le turban et tu nous les casse à ce propos, mon grand ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 01, le 12 août 2015

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