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Culture - Cimaises

Wajih Nahlé dans le bleu du cosmos

Avec plus de dix mille œuvres et plus d'une soixantaine d'expositions au Liban et ailleurs, le travail de Wajih Nahlé est prolifique et varié. À travers cette rétrospective au BEC* où il a donné carte blanche au curateur César Nammour, le peintre se dévoile et voit défiler les grands moments de sa vie.

«Il est difficile qu'un artiste organise sa propre rétrospective, dit César Nammour, c'est pourquoi quand Wajih Nahlé m'a demandé de la lui organiser, il fallait que j'aie les mains libres pour créer des murs. Je lui ai donc proposé de suivre son parcours artistique de 1949 jusqu'à nos jours, en mettant l'accent sur les caractéristiques de ce corps d'œuvre, à savoir la dynamique et l'énergie, ainsi qu'une soif d'expérimentations mises au service de l'art.»
Aéré et spacieux, l'espace permet néanmoins de comprendre les différents styles qu'a abordés Nahlé. Un vocabulaire lisible dans la manière de présenter, qui commence certainement par le b.a.-ba : les premiers essais d'une peinture académique, qui allaient bientôt exploser en une myriade de techniques.
Ainsi, après ses premiers travaux, on voit le peintre se diriger vers l'art de la calligraphie arabe. D'abord cloisonnée, enfermée par la lettre elle-même, elle s'envolera vers une abstraction totale. La lettre s'étire, s'empile, se love dans d'autres lettres pour ne plus former qu'une sorte de battements d'ailes. Parallèlement à ces œuvres, Wajih Nahlé continuera à réaliser des travaux de décoration dans des palais et espaces publics aux quatre coins du monde arabe. Ce côté artisanal et technique n'altérera pas pour autant le volet artistique chez le peintre.
Le cheval et la danseuse sont des sujets récurrents chez l'artiste qui les présentera sous différents formes et angles sur ses toiles. Ce sont ces thèmes-là qui, probablement, lui permettront d'épouser le mouvement énergique dans ses œuvres suivantes, qui témoigneront d'une grande liberté.

Lignes et points
Dans les années 70, l'artiste n'est plus cloisonné. Même ses couleurs se sont enrichies, bien que le bleu reste la teinte dominante, référence au soufisme et à la contemplation. Ce bleu, à son tour, lui offre la clé de l'espace azuré. Wajih Nahlé ne recule devant rien et expérimente à nouveau. Allier l'art abstrait influencé par l'Occident au graphisme oriental n'est pas évident. Il a même été contesté par certains puristes. L'artiste ne recule toujours pas. Le centre de la toile, sorte d'alpha et d'omega, permet une échappée, voire une évasion qui transcende toute ligne et tout point pour plonger dans le cosmos. Dans une récente période, une monochromie traverse cette explosion de couleurs. Tentative de changement à nouveau ou simplement parce que la couleur unique lui permet de rentrer plus en profondeur dans la toile?
La traversée du BEC ne se limite pas seulement aux toiles accrochées, mais également à des films en 3D (Jamal Aboul Hosn), des vidéos explicatives ainsi qu'à tous les prix glanés le long de ce parcours rassemblés par le curateur.
Acryliques, aquarelles mais aussi action painting, ou avec le couteau, l'octogénaire déploie sa créativité d'un geste vif et nerveux, qui ne semble pas tarir, mais se régénérer avec le temps.

*Au Beirut Exhibition Center jusqu'au 31 août.

«Il est difficile qu'un artiste organise sa propre rétrospective, dit César Nammour, c'est pourquoi quand Wajih Nahlé m'a demandé de la lui organiser, il fallait que j'aie les mains libres pour créer des murs. Je lui ai donc proposé de suivre son parcours artistique de 1949 jusqu'à nos jours, en mettant l'accent sur les caractéristiques de ce corps d'œuvre, à savoir la...

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