M. Moawad, prononçant son allocution à Bazbina (photo Ani).
M. Michel Moawad, président exécutif de la Fondation René Moawad, a vertement critiqué, hier, « l'État centralisé d'où émanent les mauvaises odeurs des marchés et des courtages, qui s'ajoutent à celles des déchets et empêchent de trouver une solution ».
M. Moawad s'exprimait ainsi lors d'une cérémonie organisée par la fondation à Bazbina, dans le Akkar, à l'occasion de la réalisation d'un projet de réhabilitation du réseau d'irrigation de la région, financé par l'Association américaine pour le développement international (USAid), et dont ont profité 158 familles d'agriculteurs.
Michel Moawad a affirmé dans ce cadre que « l'État centralisé est impuissant à collecter les ordures et à trouver une solution radicale au dossier des déchets, vieux de plus de 20 ans ». Mettant l'accent sur « la nécessité d'appliquer le système de décentralisation administrative prévu par l'accord de Taëf, sans lequel nous ne pouvons rêver d'un véritable développement », il a estimé que « la centralisation devrait se concentrer au niveau de la décision souveraine et du monopole des armes, non dans le domaine du développement ».
M. Moawad a également souligné que « la reddition des comptes est pratiquement impossible dans un régime centralisé, les responsables se protégeant derrière les confessions à laquelle ils appartiennent ». Il a d'autre part relevé que « parallèlement au dossier des déchets, se trouve celui de l'électricité, vieux de 25 ans, qui connaît aussi un grand échec au niveau de la recherche d'une solution ». Indiquant que ce dossier a coûté plus de 25 milliards de dollars à l'État, Michel Moawad a regretté que cette somme n'ait pas été distribuée aux mohafazats et aux cazas, assurant que si chacune de ces divisions administratives avait obtenu 3 milliards de dollars, la crise aurait été résolue depuis longtemps.