Le président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a remis en question hier le mode de formation des gouvernements, estimant qu'il est inadmissible que le pouvoir exécutif ne parvienne pas à trouver une solution à un problème tel que la crise des déchets, qui pointait pourtant du nez depuis déjà plusieurs mois.
« La situation à laquelle le pays est arrivé n'est plus acceptable. Il n'est plus permis de se taire. Partant des circonstances que traverse le pays, nous n'avons pas joué notre rôle d'opposition comme il le faut », a affirmé M. Geagea, dans le cadre d'une cérémonie de remise des cartes de membres à 250 partisans FL de l'émigration, organisée à Maarab, en présence notamment du député Antoine Zahra. « Nous étions tout le temps dans l'attente de l'élection d'un nouveau président de la République. Nous avons estimé que le cabinet actuel expédiait les affaires d'une manière acceptable. Mais nous en sommes au point où notre silence est devenu criminel », a-t-il indiqué.
« Il s'est avéré que toutes les fondations du Liban sont stables et saines, après tous les incidents que nous avons vécus (...) », a-t-il dit, ajoutant que « la région qui nous entoure est en ébullition depuis quatre ans et demi, tandis que le Liban tient bon sans président de la République et avec un cabinet paralysé ».
Et le président des FL de poursuivre : « Comment un gouvernement, des institutions et un État dans son ensemble sont incapables de régler un problème qui n'est pas une catastrophe naturelle et qui n'est pas inattendu ? L'incapacité de ce gouvernement à résoudre cette crise signifie qu'il existe chez nous une faille structurelle au niveau de la formation du pouvoir. Les FL ont refusé de participer à ce gouvernement, parce qu'elles sont sincères avec elles-mêmes et leurs objectifs, et n'acceptent pas de duper les gens qu'elles représentent. »
« Le cabinet n'est pas une table de dialogue ou de débat intellectuel, ni une arène de lutte. Il s'agit d'un instrument exécutif qui doit être harmonieux, cohérent et capable de prendre les décisions qui intéressent les citoyens », a-t-il souligné.
M. Geagea a ensuite déploré « les coupures de courant électrique, surtout avec la canicule ». « Au lieu d'augmenter les heures de courant, il y a davantage de rationnement. Chaque responsable rejette la responsabilité sur l'autre et affirme que le problème est hérité de son prédécesseur. Les experts soulignent que le problème n'est pas insoluble et ne dépasse pas les capacités financières et techniques du peuple libanais. De plus, le Liban est le pays de l'eau, et son peuple est en proie à la soif », a-t-il ajouté.
Non à de nouvelles décharges, oui à l'exportation
Abordant ensuite la question des ordures, Samir Geagea s'est demandé : « Où en est la feuille de route mise en place par le cabinet au niveau des déchets ? »
« Depuis cinq mois, un accord a été trouvé sur un plan donné. Il a été dit que le 17 juillet serait la date de la fermeture du dépotoir de Naamé et le coup d'envoi d'une nouvelle période, afin que les ministres concernés aient le temps nécessaire de trouver une solution opportune. Malheureusement, d'un jour à l'autre, nous nous sommes réveillés pour voir les déchets amoncelés dans les rues. Qui est responsable de la non-application du plan au sein du cabinet ? » s'est-il demandé.
« La formation du cabinet telle qu'elle a lieu ne conduit pas à un pouvoir exécutif actif. Les conflits doivent avoir lieu à la Chambre, pas au sein du gouvernement, dont le devoir est de prendre des décisions au quotidien. Nous avons été témoins de la crise des déchets et de dizaines, voire de centaines de problèmes similaires, auxquels nous ne pouvons trouver de solution en raison de la somme de contradictions qui se trouvent au sein du même gouvernement », a souligné le président des FL.
Selon lui, « il ne faut pas rechercher de nouvelles décharges au Liban, comme le font certains en proposant d'enterrer les déchets au Kesrouan, dans le Metn ou ailleurs ». M. Geagea a exprimé, dans ce cadre, son « soutien aux revendications des habitants de Aïn Dara, dans le jurd du Kesrouan, du Metn, de Aley, du Chouf, de l'Iqlim el-Kharroub, de Hrar, du Akkar et de Tripoli, qui refusent la création de dépotoirs chez eux ». « Ils n'ont plus confiance en l'État libanais du fait du comportement de ce gouvernement et des cabinets successifs », a-t-il noté.
Samir Geagea a en outre réitéré que « la solution au problème est l'exportation des déchets, sachant que le coût de l'assemblage, l'emballage et le transport à l'étranger de ces déchets équivaut à peine au coût récolté par les sociétés qui enterraient les déchets au Liban ».
Il a déploré, à ce niveau, que la crise des déchets « ait porté atteinte à l'image du Liban à l'étranger, alors que nous déployons tous nos efforts pour redorer son image, sans parler des dégâts sur le plan sanitaire et moral ». « Ce dossier ne mérite-t-il pas que le gouvernement se réunisse jour et nuit pour trouver des solutions ? » a-t-il noté.
Il a enfin appelé le Premier ministre Tammam Salam, « à prendre, avec un groupe de ministres concernés, une décision rapide et opportune au niveau de l'appel d'offres et choisir la société la moins chère pour exporter les déchets durant les prochains mois, en attendant d'examiner l'appel d'offres qui avait été lancé auparavant pour un règlement radical de la crise ».
Comme par hasard, quand le Hakîm parle, on ne l'entend plus moufter boSSfééér malgré tous les Toumânes Per(s)cés aumônés en Pers(c)ée !
13 h 08, le 06 août 2015