Nous avons tout entendu: «Il faut un président fort», «Moi ou personne», «Je suis le chef du plus grand groupe de députés chrétiens », « Je représente 70 % des chrétiens », ainsi que d'autres prétextes du même genre. Mais de telles assertions sont-elles suffisantes pour mériter d'accéder à la plus haute charge de l'État?
Bien sûr que non! Car d'un président, on est en droit d'attendre: de l'intégrité, de l'honnêteté et de la confiance; de la constance, de la consistance dans les attitudes et comportements; de l'équilibre mental pour montrer que la personne peut contrôler ses impulsions, éviter les crises de colère, garder son calme et maîtriser ses émotions; une capacité d'analyse et de synthèse pour résoudre les problèmes et développer des solutions; une vision d'avenir s'appuyant sur un programme clair de gouvernance, garantissant au pays ses acquis de démocratie, de liberté, d'indépendance et de souveraineté ; une action en faveur des institutions de l'État et le rejet sans équivoque des compromis qui ruinent l'autorité de l'État au profit d'entités téléguidées depuis l'extérieur; le respect et la loyauté envers les déclarations signées par tous (déclaration de Baabda) et celles acceptées publiquement au siège du patriarcat, ainsi que la volonté d'éloigner le Liban des pressions extérieures et des axes politiques pour assurer sa prospérité économique et l'engagement à servir l'ensemble de la nation et non pas ses intérêts personnels et ceux de sa famille.
Malheureusement, la réalité est toute autre pour diverses raisons...
Après avoir déclaré qu'il serait le dernier à quitter le bateau, il a été le premier à le fuir laissant derrière lui femme et enfants. Après avoir critiqué le népotisme et le féodalisme libanais, et promis durant 10 ans de défendre les droits des chrétiens (toujours aucune précision sur ces «droits»), il a conclu que «point de salut » en dehors de lui et de sa famille. Après avoir donné un one-way ticket à un ancien Premier ministre, il a couru à Paris pour quérir son appui. Après avoir, avec ses partisans, accusé l'Arabie saoudite de tous les maux, il a couru jusqu'à Riyad lors du décès du roi Abdallah pour présenter ses condoléances à la famille royale et insister sur la longue amitié qui le liait à l'Arabie (sic). Après avoir déclaré son soutien à un Liban fédéral, il s'est rétracté en accusant les médias de ne pas savoir lire. Après avoir accordé son appui à l'armée, il l'accuse (ainsi que son commandement) d'avoir planifié une attaque contre ses partisans (ce qui est faux, puisque les soldats ont été attaqués et blessés et qu'ils ont dû se défendre sans tirer un seul coup de feu).
Les seules fois où il est resté constant concernent des points qui sont néfastes au pays tels que son soutien au régime syrien, son soutien à l'intervention du parti divin en Syrie, son soutien légendaire à ses gendres et son entêtement à devenir président par la force.
Ses partisans – ou ce qu'il en reste au vu des élections municipales de 2010 au cours desquelles son parti n'a obtenu aucun siège et des très récentes manifestations clairsemées – auront à choisir entre ses 3 citations qu'il se plaît à répéter : «Si le gouvernement n'obtient pas la confiance du peuple, on change le peuple »; «Beyrouth a été détruite 6 fois, pourquoi pas une 7e fois?» et «Après moi le déluge».
Mike HELU
Cher Mike Helu, Tout ce que vous évoquer dans vos lignes sont exacts 100%, rien à ajouter, rien à retrancher. Dommage qu'il n'y ait pas quelqu'un "rassasié du lait de sa mère" qui ne se saisit de ce fanfaron-caméléon, de surcrôit agent de l'étranger pour le mettre hors d'état de nuire et ce, une fois pour toutes pour le salut de la patrie.
14 h 28, le 06 août 2015