M. Hajj Hassan, prononçant son allocution (photo Ani).
Le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, a estimé qu'autant le blocage politique actuel que la crise des déchets constituent le signe de l'échec de la classe politique au Liban sur deux décennies, depuis l'accord de Taëf.
M. Hajj Hassan, qui s'exprimait au cours du vernissage d'une exposition de photos sous le titre « Baalbeck, une volonté de vivre », organisée à l'intérieur des ruines romaines, à l'occasion de la fête de l'Armée et de la « victoire divine » de juillet 2006, a d'abord procédé à un état des lieux de la crise institutionnelle. Il a ainsi évoqué la situation de vacance présidentielle et « l'absence d'accord sur cette échéance jusqu'à présent », la suspension de la Chambre « du fait des décisions politiques de certaines parties » et « le piétinement du cabinet, en raison de la monopolisation politique et la détermination de certaines parties à bloquer le partenariat dans le pays ».
Il a ensuite évoqué pêle-mêle la crise des déchets « que le gouvernement ne parvient pas à résoudre », et les crises économiques, sociales et sécuritaires, faisant état d'une augmentation du taux de criminalité dans le pays. « Savez-vous quelle en est la cause ? Sincèrement, c'est que l'expérience politique durant les deux dernières décennies a été un échec. Et la majorité de la classe politique est responsable de cet échec », a indiqué le ministre hezbollahi.
Hussein Hajj Hassan a par ailleurs dénoncé « l'absence de loi électorale moderne », faisant état d'une « tentative de bloquer l'accès » à une telle loi, dans la mesure où « il s'agit du début de la réforme ».
Concernant la crise des déchets, M. Hajj Hassan a indiqué qu'il fait partie de la commission ministérielle chargée de trouver une solution à cette question. « Nous sommes arrivés à une impasse. (...) Il ne nous reste plus que l'exportation comme solution. Durant 20 ans, l'État n'a pas réussi à mettre en place un incinérateur, ni à trouver un dépotoir viable mis à part Naamé. Il n'a pas réussi non plus à convaincre les gens dans quelque région que ce soit », a-t-il noté.
« Il n'y a pas de justice »
Le ministre de l'Industrie s'en est pris ensuite au ministre de la Justice, Achraf Rifi, mais sans le nommer : « À Baalbeck-Hermel, nous nous sommes mis d'accord sur une politique de déchets pour la région uniquement, parce que l'un de nos confrères n'a trouvé à nous envoyer, avec sa justice, ses plans et sa politique nationale, que des déchets. S'il y avait une justice au Liban et s'il y avait une politique nationale, il n'y aurait pas de crise des déchets. Au Liban, il n'y a ni justice ni politique nationale. »
« Tant que la justice est ainsi au Liban et tant que les politiques n'y sont pas nationales, que chacun se débrouille avec ses déchets. Sauf à Beyrouth, la capitale et ses banlieues, qui n'a pas de terrains, et où l'État doit régler le problème. Malheureusement, certaines régions ont de vastes terrains et ne veulent pas d'une décharge. Même les déchets et les décharges ont été politisés, communautarisés et régionalisés. Sur trois décennies, depuis Taëf, la plupart des forces politiques ont échoué à mettre en place des politiques nationales à tous les niveaux. Or c'est ce dont nous avons besoin au Liban en toute chose, à commencer par la défense », a poursuivi Hussein Hajj Hassan, évoquant le double danger israélien et jihadiste.
« Nous, le Hezbollah et la résistance islamique (...) sommes les plus attachés à l'État, ses institutions et ses politiques, ainsi qu'à la liberté et l'indépendance du Liban ; plus que la plupart des forces qui prétendent défendre la liberté, la souveraineté et l'indépendance. Nous sommes aux côtés de l'armée et avons payé le prix du sang pour ses valeurs. D'autres parlent de l'État et visent à le phagocyter et en tirer profit (...) », a-t-il affirmé.
S'adressant aux forces du 14 Mars, M. Hajj Hassan a dit : « Entendons-nous sur ce que signifie le passage vers l'État », en allusion au slogan de ce camp. « S'agit-il de marginaliser certaines parties, de les priver de leurs droits, et de dialoguer avec elles pour passer le temps ? Un dialogue (...) visant à trouver des points communs concernant l'action politique et se défiler ensuite de tous les résultats », a-t-il ajouté.
« Le blocage du cabinet est dû au fait que l'une des parties fondamentales, le Futur, n'a pas respecté ses engagements envers le Courant patriotique libre », a encore affirmé le ministre hezbollahi.
« L'État est un partenariat, au niveau de la Constitution et du vivre-ensemble. Un partenariat. Vous ne pouvez pas continuer à vivre dans l'illusion selon laquelle il est possible d'établir son hégémonie sur l'État. L'État n'est pas à vous seulement. L'État, c'est moi, vous, et tout le reste des partis et des courants ensemble. Nul ne s'exprime comme s'il était lui-même l'État, surtout lorsque la question touche à la réalité du sentiment d'injustice au sein de l'État, ressenti par certaines forces », a-t-il dit, à l'adresse du Futur et du 14 Mars.
« Sans notre projet, notre engagement dans la résistance face à Israël toutes ces années et face aux takfiristes durant toute cette période, notre sentiment d'injustice aurait été suffisant pour faire bien plus que ce blocage », a-t-il conclu.
C'est pout ça que le peuple du Liban vous demande de prendre les choses en main, chère résistance , prestement et le plus tôt sera le mieux . Vous êtes les seuls , au regard de vos performances sociales et militaires qui seraient à même de diriger ce pays enfin débarrassé des souillures du passé . Inshallah !
12 h 28, le 04 août 2015