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Moyen Orient et Monde - Nucléaire

Washington a présenté à l’Onu une résolution entérinant l’accord avec l’Iran

Pour Obama, Téhéran a un rôle régional à jouer, notamment pour mettre fin au conflit syrien.

Conférence de presse du président américain Barack Obama sur le nucléaire, hier. Mandel Ngan/AFP

Les États-Unis ont soumis hier au Conseil de sécurité de l'Onu une résolution qui entérine l'accord nucléaire conclu mardi à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances, et qui pourrait être adoptée dans les tout prochains jours. « Nous avons présenté formellement cette résolution sur l'Iran au Conseil de sécurité », a indiqué à des journalistes un diplomate américain. Ce texte valide l'accord de Vienne et remplace en fait les sept résolutions adoptées depuis 2006 par l'Onu pour sanctionner l'Iran par les dispositions de cet accord. Le Conseil de sécurité « entérine » l'accord et « demande instamment qu'il soit appliqué pleinement selon le calendrier mis au point par les négociateurs », indique le projet de texte dont l'AFP a eu copie. Le vote de cette résolution devrait intervenir « en fin de semaine ou au tout début de la semaine prochaine », a précisé hier un diplomate du Conseil.
De son côté, le président américain Barack Obama a vigoureusement défendu hier l'accord sur le nucléaire iranien, mettant au défi ceux qui s'y opposent – en Israël et au Congrès américain – de proposer une solution pour empêcher la République islamique de fabriquer une bombe atomique. « Il n'y a en réalité que deux alternatives : soit la voie diplomatique, soit la force, c'est-à-dire la guerre », a lancé le président américain. Accusé par ses détracteurs d'avoir voulu conclure un accord à tout prix à 18 mois de son départ de la Maison-Blanche, M. Obama a longuement justifié son approche, parfois de façon un peu confuse.
Le président américain, interrogé sur d'éventuelles nouvelles coopérations régionales entre l'Iran et les États-Unis, a estimé hier que Téhéran avait un rôle régional à jouer, notamment pour mettre fin au conflit syrien. « Nous ne résoudrons pas les problèmes en Syrie sans l'implication des Russes, des Iraniens, des Turcs, de nos partenaires du Golfe », a-t-il expliqué. Le président américain a cependant estimé que l'accord nucléaire conclu la veille avec Téhéran ne mettait pas fin à une série de problèmes entre les États-Unis et l'Iran. « Même avec cet accord, nous continuerons à avoir de profondes divergences avec l'Iran », a ajouté le président américain qui a également tenu à rassurer Israël. Selon lui, si Israël a de « très bonnes raisons » de nourrir des « inquiétudes légitimes concernant sa sécurité vis-à-vis de l'Iran, l'accord conclu vise à empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire en échange d'une levée progressive et réversible des sanctions qui asphyxient son économie ».

Bientôt à Téhéran ?
L'accord conclu à Vienne devrait permettre à la République islamique de sortir rapidement de son isolement diplomatique. Téhéran s'attend à recevoir dans les mois à venir de nombreux responsables politiques et hommes d'affaires attirés par les richesses en gaz et en pétrole de ce pays de 78 millions d'habitants après cet accord salué par une grande partie de la communauté internationale.
L'Allemagne n'a pas perdu de temps et a d'ores et déjà annoncé que son ministre de l'Économie, Sigmar Gabriel, se rendrait en Iran dimanche avec une délégation d'hommes d'affaires et de scientifiques. Londres a annoncé vouloir rouvrir son ambassade à Téhéran avant la fin de l'année. Et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a évoqué une prochaine visite en Iran.
Presque unanimement salué par la presse iranienne, qui s'est réjouie de la « révolution diplomatique du 14 juillet 2015 », l'accord a été fêté dans les rues de Téhéran où Mohammad Javad Zarif, chef de la diplomatie iranienne, a été célébré en héros.

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Le calendrier des prochaines étapes de l'accord

L'accord nucléaire historique conclu mardi à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances doit encore passer par plusieurs étapes avant d'être mis en œuvre.
Voici le calendrier probable des prochaines étapes :
Lundi 20 juillet : les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne doivent formellement endosser l'accord de Vienne, une formalité.
Semaine du 20 au 24 juillet : une saisine du Conseil de sécurité de l'Onu est attendue dans la semaine. Celui-ci doit adopter une résolution validant l'accord et annulant ses précédentes résolutions dans ce dossier. Là aussi, cette étape relève d'une formalité, l'accord ayant été directement négocié par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité.
Septembre : le Congrès américain doit rendre son avis sur l'accord, une étape potentiellement délicate. Le président Obama pourra opposer son veto à un éventuel rejet. Si ce rejet devait être confirmé à une majorité des deux tiers, l'accord serait invalidé. Un tel scénario est improbable. Mais un va-et-vient est susceptible d'étendre la procédure jusqu'à début octobre.
Parallèlement, en Iran, l'accord doit être soumis au Conseil suprême de sécurité nationale (CSSN), une instance qui dépend du guide Ali Khamenei et qui compte en son sein deux des principaux artisans de l'accord, le président Hassan Rohani et le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. Le texte doit ensuite être validé par le Parlement. Son président, Ali Larijani, a indiqué qu'il ne s'opposerait pas à un accord soutenu par M. Khamenei. Aucune date n'a été annoncée pour ces deux étapes, qui devraient toutefois être franchies dans les quatre mois au plus tard.
Novembre : début probable de la mise en œuvre de l'accord par l'Iran, selon M. Zarif.
Mi-décembre : l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le gendarme nucléaire de l'Onu, doit rendre un rapport sur les activités nucléaires de l'Iran. Cet rapport est crucial en vue de la levée ultérieure des sanctions.
À partir de janvier 2016 : début, le cas échéant, de la levée progressive des sanctions frappant l'Iran.

Les États-Unis ont soumis hier au Conseil de sécurité de l'Onu une résolution qui entérine l'accord nucléaire conclu mardi à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances, et qui pourrait être adoptée dans les tout prochains jours. « Nous avons présenté formellement cette résolution sur l'Iran au Conseil de sécurité », a indiqué à des journalistes un diplomate...

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