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Économie - Pétrole

La levée des sanctions contre l’Iran va peser sur les cours du brut

Même progressive, une levée des sanctions contre l'Iran va freiner toute reprise potentielle des cours du pétrole d'ici à 2016, car Téhéran entend augmenter ses exportations vers un marché déjà trop approvisionné. « Le marché s'attend à ce que la production de l'Iran augmente, ce qui va s'ajouter à la surabondance d'offre actuelle », a ainsi expliqué Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.
Le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zangeneh avait assuré en juin dernier, lors d'une réunion organisée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), que le pays pourrait produire un million de barils de plus par jour dans les six à sept mois qui suivraient la levée des sanctions. Mais les observateurs ne sont pas aussi optimistes quant aux volumes de brut qui sortiront des puits du pays, car les installations pétrolières sont vieillissantes. Charles Robertson, de Renaissance Capital, estime ainsi que la production iranienne va rebondir de 750 000 barils par jour (mbj) pour atteindre 4,4 millions en 2016 seulement. « Combiné aux 19 millions de barils de pétrole stockés (en Iran), ceci devrait faire grimper les exportations iraniennes à 2,4 mbj en 2016, contre 1,6 mbj en 2014 », a souligné l'analyste.
De plus, il faudra attendre au moins six mois avant que les sanctions ne commencent à être assouplies. « Nous ne sommes pas au bout de nos peines en ce qui concerne la levée des sanctions contre le secteur pétrolier en Iran et ses exportations, incluant les restrictions financières dans le domaine de l'assurance maritime », ont noté les analystes de BNP Paribas. L'Iran va devoir en effet restreindre significativement son programme nucléaire avant que les sanctions des États-Unis et l'Union européenne ne soient allégées. Et les obligations de l'Iran à ce niveau sont loin d'être triviales, ont commenté les analystes de Fitch.

Contre-intuitif
Une fois ces éléments digérés, les prix, qui avaient fortement baissé au début des échanges européens, ont fini par se reprendre. Le cours du baril de « Light Sweet Crude » (WTI) pour livraison en août, qui baisse nettement depuis le début du mois, a repris 84 cents à 53,04 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a gagné 66 cents à 58,51 dollars. « Cela peut sembler contre-intuitif, mais les gens étaient déjà passés à la vente dans la perspective de cet accord », a jugé Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. Les cours, qui étaient parvenus à se stabiliser autour de 60 dollars le baril à New York depuis la fin avril, ont en effet rechuté début juillet.
Mais dans un marché où l'excédent de pétrole atteint entre 1,5 et 2 mbj, malgré une demande qui se reprend, toute augmentation de l'offre mondiale reste mal accueillie par les investisseurs. Ainsi, le retour de l'Iran sur les marchés devrait freiner toute reprise des prix du pétrole en 2016, selon plusieurs analystes. D'autant plus que l'Opep, qui produit un peu plus du tiers du brut mondial, a continué d'augmenter sa production dans l'objectif de conserver et de gagner de nouvelles parts de marché ces derniers mois. L'Arabie saoudite, chef de file du cartel, et l'Irak ont fortement augmenté leur production de pétrole cette année, et il paraît peu probable que ces deux pays fassent de la place aux barils de brut iraniens.
« Si l'Arabie saoudite ne réduit pas sa production pour accommoder le retour de l'Iran, alors la bataille pour les parts de marché va s'intensifier et cela va être négatif pour les cours du pétrole », a prévenu Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
Dans ce cadre, l'objectif de production de l'Opep, fixé à 30 mbj mais largement dépassé ces derniers temps, n'aurait plus beaucoup de raison d'être. « Le cartel devra certainement revenir à des quotas individuels par pays pour instaurer une discipline », a conclu Richard Mallinson, analyste chez Energy Aspects.

Caroline VARIN/AFP

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