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Économie - Crise de la dette

Les sombres prévisions du FMI et les enjeux du référendum divisent la Grèce

Le Fonds publie un rapport imprévu, réduisant de 2,5 à 0 % ses prévisions pour la croissance grecque cette année.

Une affiche pour le non au référendum de dimanche prochain est placardée devant une file de retraités attendant pour retirer leurs 120 € autorisés aux guichets des banques. Aris Messinis/AFP

Le débat sur les enjeux du référendum grec, auquel est suspendue la survie financière du pays, s'est tendu hier avec une première fissure au sein de la coalition au pouvoir à Athènes, tandis que le ministre des Finances Yanis Varoufakis a prévenu de sa démission en cas de victoire du oui.
Parallèlement, le FMI a jeté un pavé dans la mare, côté Athènes et côté UE, en assurant que la Grèce aurait besoin de la part des Européens de 36 milliards d'euros supplémentaires dans les trois prochaines années, même si elle approuve leur plan, et aussi d'un sévère aménagement de sa dette. Le FMI a considéré que les besoins de financement du pays ont été aggravés par « d'importants changements politiques » à Athènes, et il a revu drastiquement en baisse de 2,5 à 0 % cette année la croissance du pays. Chiffres ne tenant pas compte de « l'impact négatif » des mesures de contrôle de crédit prises cette semaine. Le Fonds a pris le parti de cette publication alors que les créanciers européens avaient décidé mercredi de cesser toute tractation avec les Grecs jusqu'à la consultation populaire.
En Grèce, la campagne éclair, mais animée de débats passionnés à tous les coins de rue, a débuté. La question posée aux Grecs dimanche est simple en apparence : êtes-vous d'accord avec la proposition des créanciers faite en date du 25 juin ?
Pour le gouvernement, qui n'a aucune intention de sortir de l'euro, un non servirait surtout à être « mieux armé » pour la poursuite des négociations avec les créanciers. Mais ces derniers ont choisi une autre interprétation du vote en soutenant qu'un non équivaudrait à un choix contre l'euro, de quoi impressionner des Grecs rendus déjà très anxieux par le contrôle des capitaux stricts imposé depuis lundi et pour une semaine pour l'instant.
Le président français François Hollande, parmi les plus compréhensifs des créanciers pourtant, a estimé que « si c'est le non » qui l'emporte, « on rentre dans une forme d'inconnu ». En cas de oui, a-t-il encouragé, « la négociation peut très facilement s'engager ».
« La situation se dégrade en raison du comportement du gouvernement grec », a martelé, de son côté, Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe, et en cas de non, « cela deviendra extrêmement difficile pour la Grèce ».

« Nous vivrons heureux et aurons plein de discussions »
Face à cette poussée, M. Tsipras n'a pu que promettre que le pays resterait « uni » après le scrutin suite au non qu'il espère.
Le ministre des Affaires étrangères, Nikos Kotzias, a pour sa part tenté d'alléger l'atmosphère en lançant, à l'issue d'une réunion avec son homologue belge Didier Reynders : « Lundi, nous nous marierons, nous vivrons heureux et aurons plein de discussions. »
Mais de premières dissenssions se font déjà entendre. Hier, Constantin Damavolitis, un des treize députés du parti de droite souverainiste Anel, partenaire de coalition gouvernementale de la gauche radicale Syriza, a été exclu de son groupe parlementaire pour s'être prononcé en faveur du oui et surtout en liant le vote à la sortie de l'euro. Trois autres élus du parti ont également exprimé leurs réserves sur le non. Le ministre de la Défense et dirigeant d'Anel, Panos Kammenos, n'a pas hésité : « Nous sommes en guerre (...) ceux qui ne supportent pas la guerre s'en vont. »
Yanis Varoufakis, le controversé ministre des Finances, a pour sa part clairement annoncé sur Bloomberg TV qu'il « ne serait plus » à son poste en cas de victoire du oui.
En sera-t-il de même pour M. Tsipras ? Le vice-président du Parlement Alexis Mitropoulos a estimé que « le Premier ministre doit rester en place, même si le vote est un oui aux mesures » des créanciers.
Le résultat du vote restait très incertain hier. Le non prôné par le gouvernement, c'est-à-dire un rejet des propositions des créanciers, était en tête, mais il a perdu du terrain entre l'annonce du référendum et celle d'un strict contrôle des capitaux, qui oblige les Grecs à limiter leurs retraits bancaires à 60 euros par jour. Cette contrainte commence en effet à être assortie de tracas, allant d'un début de pénurie de billets de 20 euros à un ralentissement visible de l'activité du commerce.
Entre les deux dates, le clivage non/oui est passé de 57/30 % à 46/37 %, avec de nombreux indécis, selon un sondage publié mercredi.
(Source : AFP)

Le débat sur les enjeux du référendum grec, auquel est suspendue la survie financière du pays, s'est tendu hier avec une première fissure au sein de la coalition au pouvoir à Athènes, tandis que le ministre des Finances Yanis Varoufakis a prévenu de sa démission en cas de victoire du oui.Parallèlement, le FMI a jeté un pavé dans la mare, côté Athènes et côté UE, en assurant que...

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