Le crime de Saadiyate, une tentative du Hezbollah de « contrôler les voies menant au Liban-Sud », estime le 14 Mars

Le secrétariat général du 14 Mars a condamné hier le crime de Saadiyate et « ses retombées dangereuses sur l'unité du Liban, sa stabilité et sa paix civile », appelant « le gouvernement et les ministères concernés à prendre immédiatement les mesures nécessaires pour mettre fin au climat de désordre sécuritaire généralisé et arrêter ceux qui ont commis cet acte lâche ».
« Il s'est avéré aux habitants de la région qu'il s'agit d'éléments du Hezbollah », souligne le secrétariat général, dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire à Achrafieh sous la présidence de son coordinateur général, Farès Souhaid. « Ce crime porte des signaux dangereux. Il s'agit d'une tentative du Hezbollah de sonder la capacité des habitants à défendre leur sécurité, et de préparer le contrôle des voies menant au Liban-Sud et des nerfs vitaux dans d'autres régions, notamment entre Baalbeck et Jbeil », note le communiqué, dont le journaliste Naoufal Daou a donné lecture. « Les seules armes devraient être celles des forces sécuritaires et légales. La seule résistance devrait être celle, pacifique, du peuple libanais face aux armes illégales. Tout le monde doit respecter la loi avant qu'il ne soit trop tard », ajoute le communiqué.
Le secrétariat général du 14 Mars a par ailleurs estimé que le monde se trouve face à une « mondialisation de la violence », dans la mesure où « aucune région – de la France au Koweït, en passant par la Tunisie et l'Égypte – n'échappe plus aux assassinats et attentats contre des mosquées et des lieux de culte. Le Liban, qui a connu avant d'autres la mort, la destruction et le meurtre sur base de l'identité, est appelé aujourd'hui à œuvrer pour faire de son expérience fondée sur le vivre-ensemble un modèle pouvant inspirer les sociétés à trouver des solutions à leurs crises », note le communiqué.
« Dans ce cadre, la création du Conseil national (dimanche dernier) est venue souligner l'adhésion du 14 Mars à l'idée de la généralisation de la paix et de la convivialité entre toutes les composantes de la patrie », poursuit-il.
Le secrétariat général a enfin mis en garde contre « la persistance du Hezbollah à paralyser toutes les institutions étatiques. À l'ombre de l'effondrement mondial des régimes politiques, sécuritaires ou policiers, l'État reste le seul garant face aux Libanais. Dynamiser les institutions de l'État, à commencer par l'élection d'un nouveau président de la République, est une responsabilité nationale commune. Prendre la trajectoire opposée, c'est mettre le Liban face au danger d'être mêlé à l'incendie dans la région et au renouvellement de la guerre civile interne », conclut le communiqué.

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