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Économie - Finance

Après l’euphorie, le difficile atterrissage des Bourses chinoises

La Bourse de Shanghai s'est effondrée de presque 20 % en deux semaines : un atterrissage brutal sanctionnant les excès d'un marché surévalué après une envolée de 150 % sur un an, dopé par l'endettement et déconnecté du réel.
Les chiffres donnent le vertige : parti de 2 050 points mi-juin 2014, l'indice composite shanghaïen a grimpé continûment pour dépasser il y a un mois les 5 000 points, au plus haut depuis sept ans.
En l'espace de douze mois, les marchés boursiers chinois ont créé en valeur 6 500 milliards de dollars, rapportait début juin l'agence Bloomberg.
Mais la fête est terminée : Shanghai et Shenzhen se sont effondrés de plus de 7 % vendredi, et la débâcle s'est poursuivie lundi.
Par rapport au pic de 5 166 points le 12 juin, la place shanghaïenne avait lâché à la clôture de lundi quelque 21 %. Les marchés ont rebondi d'environ 5 % hier, mais au gré de fluctuations erratiques.
La violente correction n'a pas surpris les experts. Sur fond de vif ralentissement économique en Chine, « la hausse du marché manquait de fondement. Il était inévitable qu'il revienne à des valorisations normales », indique à l'AFP Li Daxiao, du courtier Yingda Securities.
Dans un pays où retraités, chauffeurs de taxi et coiffeurs boursicotent de concert, la majorité des détenteurs d'actions sont des particuliers, peu avertis et suivistes, ce qui tend à accentuer les mouvements irrationnels de la cote.
Ce ne sont pas les remous de la crise grecque qui ont fait tanguer les Bourses chinoises : du fait des contrôles de capitaux imposés par Pékin, celles-ci restent relativement isolées. Elles ont surtout fini par payer le prix de leurs propres excès.
L'envolée boursière a été principalement nourrie par un endettement massif, via des « opérations sur marge » – technique consistant à emprunter d'importantes sommes pour acheter des actions.
La dette associée à ces opérations a doublé en moins de six mois pour dépasser en mai 2 000 milliards de yuans (334 milliards de dollars). Un spectaculaire effet de levier qui a exacerbé les craintes d'une bulle, et les autorités ont durci progressivement les restrictions sur la pratique, refroidissant courtiers et investisseurs.
Derrière la récente débâcle, « il y a le dégonflement des prêts consentis aux investisseurs individuels par les intermédiaires de marché », expliquait David Gaud, gérant senior chez Edmond de Rothschild AM à Hong Kong. Et de pointer « des appels de marge et des ventes forcées » qui les poussaient à se désengager.
Parallèlement, les avertissements grandissants sur la surévaluation des Bourses ont contribué à la panique générale. Les bonds des titres ne correspondaient aucunement à une progression des bénéfices des entreprises cotées, dans une conjoncture désespérément maussade.
Mieux encore : subissant de plein fouet le ralentissement économique, des dizaines de groupes manufacturiers et miniers se sont rebaptisés avec des noms évoquant des activités de haute technologie. Un stratagème qui a parfois permis à leurs titres en Bourse de s'envoler, contre toute évidence et en dépit de piteux résultats.
Soucieuse d'envoyer un signal rassurant, la Banque centrale (PBOC) a dévoilé samedi une nouvelle baisse de ses taux d'intérêt. Le gouvernement a également indiqué avoir le projet de laisser des fonds de pension réaliser des placements en Bourse.
Ces annonces ont soutenu hier le rebond des indices, mais, pour certains courtiers, ces coups de pouce n'auront qu'un effet temporaire.
« Les volumes d'échanges à Shanghai et Shenzhen ont bondi de 400 % sur un an au 2e trimestre. Ce n'était clairement pas tenable », a-t-il estimé.

(Source : AFP)

La Bourse de Shanghai s'est effondrée de presque 20 % en deux semaines : un atterrissage brutal sanctionnant les excès d'un marché surévalué après une envolée de 150 % sur un an, dopé par l'endettement et déconnecté du réel.Les chiffres donnent le vertige : parti de 2 050 points mi-juin 2014, l'indice composite shanghaïen a grimpé continûment pour dépasser il y a un...

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