L’ordre des avocats de Beyrouth : Confiez la tutelle des prisons au ministère de la Justice

Lors d'une conférence de presse hier à la Maison de l'avocat, le bâtonnier Georges Jreige a commenté avec indignation les images de torture des prisonniers islamistes dans la prison de Roumieh et appelé à une série de mesures urgentes.
« Les images sont-elles celles de la prison d'Abou Ghraib au Liban ? Je ne sais pas, mais ce qui est sûr, c'est que nous faisons face au pire scandale d'abus moral, humanitaire, physique et psychologique, et j'ajouterai même confessionnel et communautaire, impliquant de surcroît des agents officiels de la sécurité de l'État, censés protéger le citoyen, libre ou incarcéré », a-t-il d'abord affirmé.
Il a précisé en outre que son discours vise « uniquement à protéger les droits des prévenus, en tant qu'individus, sans compassion aucune pour le crime dont ils sont accusés ou inculpés, et qui est la pire forme de criminalité, à savoir le terrorisme ». S'attaquant ainsi à l'affaire de Roumieh sous l'angle strict des violations des droits de l'homme, Georges Jreige a préconisé une série de démarches : « La réunion immédiate du Conseil des ministres, sans attendre la résolution politique de la crise actuelle, afin de prendre les mesures nécessaires sur cette affaire odieuse ; la mise en œuvre de la loi de transfert de la tutelle des prisons, de la compétence du ministère de l'Intérieur à celle du ministère de la Justice, pour un passage qualitatif de l'État de police à l'État de droit ; l'accélération des procès des détenus islamistes ; l'unification de l'action civile pour libérer le Liban des violations des droits de l'homme. » Rappelant que l'ordre des avocats soumet un rapport régulier au Comité des droits de l'homme de l'Onu sur les avancées au Liban à ce niveau, le bâtonnier a déploré que « les exactions de Roumieh viennent obscurcir tout le schéma ». Il a révélé enfin que l'ordre des avocats « planche sur une demande de créer des observatoires permanents, relevant de l'ordre, et établis dans les prisons centrales et régionales ».